Lorsque nous parlons de la solidarité nationale, lorsque nous évoquons les coûts de nos protections sociales qui, pour le Président et il a raison, « coûtent un pognon de dingue » sans mettre fin à la misère, nous oublions que derrière LA misère, il y a DES souffrances, des difficultés.
La vie n’est pas linéaire. Elle n’est pas un « long fleuve » tranquille. Il y a les tempêtes à affronter avec plus ou moins de facilité, de possibilité ou de courage. La souffrance est toujours individuelle.
« Dans une étude dévoilée mercredi, 37 % des salariés déclarent connaître une situation de « fragilité personnelle » ou de « fragilité professionnelle ».
Difficulté financière, maladie, conditions de travail éprouvantes… Plus d’un salarié sur deux (56 %) est en situation de « fragilité » professionnelle ou personnelle, une situation qui pèse sur leur engagement au travail selon quatre dirigeants sur dix, dévoile mercredi une étude de Malakoff Médéric.
Difficultés financières et conditions de travail éprouvantes. Les salariés sont 37 % à déclarer connaître une situation de « fragilité personnelle », principalement une grande difficulté financière (14 %), une situation d’aidant (9 %), une maladie grave ou un deuil récent (8 %). Une proportion équivalente se déclare dans une situation de « fragilité professionnelle », en majorité à cause de conditions de travail physiques ou psychiques éprouvantes (31 %), une perte de sens et un sentiment fort de déshumanisation du travail (23 %), ou une grande difficulté à concilier vie personnelle et professionnelle (11 %).
Toutefois, du point de vue « du salarié, mais également de l’entreprise et des partenaires sociaux, il y a de moins en moins de frontières (…) entre les fragilités dites personnelles et professionnelles », a commenté Christophe Scherrer, directeur général délégué du groupe de protection sociale. »
La véritable solidarité n’est pas que financière, elle consiste à accompagner les moments de souffrance !
Lorsque vous discutez avec des SDF, vous avez rarement affaire à des imbéciles notoires, bien que cela arrive. Mais pas plus que dans le reste de la population.
Vous avez affaire à d’immenses souffrances non cicatrisées. Deuil, ruptures familiales, solitude, effondrement des repaires, ou encore dépression très forte et tendances suicidaires. Le traitement financier n’est qu’un des volets de la pauvreté et c’est certainement le plus facile à faire. Il suffit de donner toujours un peu plus d’argent.
Pourtant, cela ne changera rien, car les gens sont fragiles, la vie par nature et par essence, instable. Cela veut dire qu’il est nécessaire d’adopter des stratégies personnelles de résilience, et qu’il faut savoir tendre la main à ceux qui trébuchent. Parfois, individuellement, nous sommes démunis, et cela est évidemment du ressort de la collectivité.
Accompagner et aider n’est pas que financier, et j’insiste sur ce point. La misère n’est que la conséquence ultime d’autres facteurs de fragilité.
Avoir une grande vision de la solidarité est indispensable et notre façon de faire doit être effectivement entièrement revue en mettant au cœur la participation des individus à la société et la dignité de chaque personne.
Charles SANNAT
Source Europe 1 ici
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