06 mai 2018

La fête à neu-neu


Sur mille deux cents Black-Blocs recensés le 1er Mai dernier pendant la manif des Syndicats, les Poulets étaient parvenus à en choper deux-cent-quatre-vingt trois. D’accord ça laisse du gros déchet, les neuf-cent et quelques évaporés dans la nature doivent bien rigoler en préparant leur prochaine razzia sur la ville. Cependant, n’importe quel couillon de la rue serait en droit d’imaginer qu’au moins tous les activistes ainsi pris en flagrant délit de crime en bande organisée (ben oui, notamment les atteintes aux personnes fliquesques et aussi les incendies volontaires) eussent lourdement morflé pour leurs agissements. Eh non! Que nenni! Pas du tout! Erreur sur toute la ligne mon pote! Au bout du compte, tout le monde dehors! Tous remis en liberté avec seulement sept mises en examen… la Justice de la République a parlé! Disons-le toutefois, rien d’anormal à cela. Les Juges, vous le savez aussi bien que moi, émargent fréquemment aux même officines que leurs petits amis à cagoules (voir par exemple ici ou la ), on les verrait donc mal embastiller les jeunes-gens en question comme de vulgaires malfrats. Ah, bien sûr, lorsqu’il s’agit d’emmerder M. Bolloré, lequel se bat comme un lion pour faire pièce aux Chinetoques en Afrique de l’Ouest, là on trouvera toujours une armée de magistrats pour lui coller des barres à mines dans les rayons. Sans problème. En revanche, les plus farouches combattants de la lutte ouvrière, les héros de notre monde inhumain, acharnés à faire rendre gorge au bourgeois -comme le précisaient si délicatement les actes fondateurs du Syndicat de la Magistrature- les glorieux soldats du trotskysme et du gauchisme, ceux-là méritent non pas de la mansuétude, ils n’en auraient que foutre, mais bien de la collaboration révérencielle, c’est le moins qu’on puisse faire pour que perdure la lutte des classes et qu’elle s’achève enfin, le jour du Grand Soir, par la victoire totale et écrasante des Camarades.
En tout, cas, hormis quelques incidents mineurs, dont notamment la mise à sac et à feu d’une camionnette appartenant au Service Public de l’Audiovisuel, la « Fête à Macron » se serait plutôt bien passée, merci. Huit interpellation en tout et pour tout sur une cinquantaine, aux dires mediatiques, de casseurs masqués vêtus de noir. Un seul policier blessé, autant dire rien du tout, quoi…
A part ça, un peu plus de trente-cinq mille andouilles pour piétiner le pavé parigot d’Opéra à Bastille où les plus primesautiers dansaient devant les Cars de CRS; un Méluche en super-forme, comme on le voit souvent quand arrivent les beaux-jours (jetez donc un coup d’œil à ceci), et qui pérorait à tort et à travers dès qu’un micro se pointait dans son espace vital, bref, la fête, la fête à neu-neu, la « Fête à Macron », même, en dépit de l’absence remarquée de ce dernier, en représentation spéciale du côté de Nouméa. Ils lui ont fait sa fête, les gauchiards, à Présipéde… lequel s’en fout éperdument vu que sa chouette caravane passera toujours, en dépit des aboiements forcenés de la meute insoumise. Il s’en tamponne d’autant plus, le cher Manu, que ces gens-là ne lui font pas le moindre tort, bien au contraire, la « Fête à Macron » ça déplait à l’électorat macronniste presque autant que les perturbations du ferroviaire et de l’aérien, toutes choses mauvaises pour la tranquillité ainsi que pour la croissance. Somme toute, il marque des points, le Macrounette à sa mémère, lui c’est le garant de la France qui marche vers le redressement, les autres marchent juste pour foutre le bordel. Alors forcément la lutte est inégale. Et puis, tout cela commencera dès Juin à se dissoudre dans les prochaines grandes vacances et personne, à la fin, n’en parlera même plus; ce mois de Mai aura duré comme ses prédécesseurs, avec beaucoup de ponts et de viaducs pour ramollir les ardeurs militantes et, comme ses prédécesseurs, il passera à la trappe sans même que l’addition -laquelle sera un jour ou l’autre présentée au Tribuable- ne soit évoquée si peu que ce soit, sauf pour mettre vaguement le nez des cégétistes dans leur caca grèveux. Et, la rentrée venue, nous passerons à autre chose… ainsi va la « démocratie sociale » à ne confondre ni avec la « Social Démocratie », ni, surtout pas, avec les « démocraties populaires ». Il s’agit juste d’un machin très spécifiquement franchouille, dont la recette n’a jamais vraiment fonctionné hors des frontières hexagonales, une affaire de folklore en quelque sorte, coûteuse, certes, mais la tradition n’a pas de prix…

Pendant ce temps, les choses suivent tranquillement leur cours. Le Moyen-Orient demeure toujours aussi bordélique, les Chiites qui font risette à Vladimir, les Sunnites qui demandent à Israël de les débarrasser une fois pour toutes du Hesbollah, les Amerloques qui veulent niquer les Ayatollah et les Turcs qui jouent sur leur stock de « migrants » largables à tout moment vers l’Europe pour continuer paisiblement à massacrer du Kurde. La routine, en somme. Dans le même temps, la Syrie s’apaise, avec la victoire désormais acquise de l’armée régulière si efficacement soutenue par les Russes. Merci, en passant, à ces derniers car sans eux nous étions bien partis pour nous coltiner un grand État Islamique aussi puissant qu’impitoyable, propre à faire peser sur la Chrétienté, sur l’Occident et sur le Monde entier, une menace dont nos belles Démocraties bisounoursiques n’avaient même pas idée. Avec notre propension, bien ancrée depuis le Siècle des Lumières dans les beaux esprits bien pensants, à chérir tendrement nos ennemis les plus acharnés, il s’en est fallu de peu que nous donnions encore une fois dans le panneau…le peu en question s’appelle Poutine, le gros facho du Kremlin, honte à lui, il nous a sauvés!

A propos de gros fachos, vous en avez un autre, dans un genre différent et d’un niveau inférieur de plusieurs degrés, qui continue tranquillement à faire bisquer la Bien-Pensance internationale: l’ami Donald, le rouquemoute de White-House. Ce coup-ci, il en a sorti une qui visait essentiellement à rasséréner ses amis-sponsors marchands d’armes. L’idée émise, dans toute sa simplicité naïve, consiste à supposer que si les victimes du Bataclan avaient porté des armes, elles auraient pu se défendre. C’est con, pas vrai? Qui, déjà, pourrait imaginer, en France, autoriser les honnêtes-gens à se trimballer avec un pétard dans poche révolver, hein, je vous le demande? Tout le monde sait très bien qu’au pays des Droidlom seuls les terroristes islamistes et les voyous des quartchiers sans-cible disposent du droit imprescriptible de porter la kalachnikov en bandoulière! Non mais des fois, tout de même! Et puis, vous vous rendez compte, le scandale de cet espèce de primate mal embouché à tignasse? Imaginez un peu ce qui se passerait si n’importe qui pouvait aller faire l’emplette d’un flingue chez l’armurier du coin? Personne ne serait plus en sécurité nulle part, vous vous rendez compte? … Comment, que dites vous? C’est déjà le cas…Oui d’accord mais c’est pas pareil, nom de dieu, moi je vous parle des Valeurs de la République! Et les Valeurs de la République, dussent elles provoquer le massacre de tout un tas d’innocents, ce qu’elles font allégrement depuis deux siècles, nul ne saurait transiger avec! Jamais! Quant à l’autre rigolo de Washington, le pote à Macron, mettez vous bien une fois pour toutes dans le crâne qu’il s’agit d’une pourriture proche de l’extrême-droite! Partant de là, même et surtout lorsqu’il dit la vérité, ce qui, somme toute, arrive assez fréquemment, il ne saurait proférer que des propos abjects et condamnables par définition. Ici, Monsieur, dans notre admirable Démocratie, les victimes n’auront jamais le droit de se défendre, c’est un principe intangible et qui découle, en plus, d’une logique implacable! Ben oui, quoi, une victime qui se rebiffe ce n’est plus une victime, là! C’est clair, ce coup-ci, ou vous voulez que j’en remette une couche?… Bon, ça va pour cette fois mais n’y revenez plus!
Alors, qu’on se le dise bien, en cette époque sans foi ni loi, la France reste le phare du monde, elle montre la voie, elle brille comme un soleil au milieu des ténèbres. En conséquences, toutes les conneries, toutes les absurdités, toutes les énormités invraisemblables dont notre beau pays se révèle prodigue bien plus que n’importe quel autre, tout cela concourt forcément à ce rayonnement fabuleux qui nous rend si incomparables. Et même lorsque, grâce à l’accumulation des erreurs, des lâchetés, des renoncements et des aveuglements de toute nature, nous finirons par nous coltiner la Charia, nous persisterons à ne recevoir de leçon de personne. Et surtout pas d’un sale gros cochon rosâtre d’Américain de droite!

Profitons bien de ce joli mois de Mai, de sa fête à neu-neu et de ses grèves!

Bonne semaine à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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