Il n’y a eu aucune «attaque chimique» à Douma, une banlieue de Damas, le 7 avril dernier et les personnes qui «auraient été touchées par un agent chimique» ont été invitées par les Casques blancs, a annoncé mercredi Hassan Diab, un garçon de 11 ans qui figurait dans la vidéo.
«Nous étions dans un sous-sol. Maman m’a dit qu’il n’y avait rien à manger et qu’on mangerait demain. Nous avons entendu des cris dans la rue, on criait "Allez à l’hôpital". Nous avons accouru à l’hôpital et dès que j’y suis entré, on m’a attrapé et on a commencé à m’asperger d’eau. Ensuite, on nous a mis sur des lits à côté d’autres personnes», a indiqué le garçon à la chaîne de télévision Rossiya 24.
Le correspondant de guerre de la chaîne, Evguéni Poddoubny, a noté qu’on avait obligé le garçon à tourner dans cette vidéo.
«L’enfant n’avait rien à manger. On lui a donné du riz, des dattes et des biscuits pour ce tournage», a indiqué le journaliste.
Le père d’Hassan a confirmé ce récit, ajoutant qu’il n’y avait eu aucune attaque chimique dans la ville.
«Quand j’ai appris que mon enfant était à l’hôpital, j’ai demandé de m’absenter de mon travail pour y aller. J’ai fumé dehors, je n’ai rien senti. Je suis entré à l’hôpital et j’ai vu ma famille. Les extrémistes ont donné des dattes, des biscuits et du riz aux participants à ce tournage avant de nous laisser rentrer chez nous. Mon enfant se portait parfaitement bien», a indiqué l’homme.
Le correspondant Evguéni Poddoubny a publié un reportage sur Instagram où il montre la salle d’hôpital qui a servi de lieu de tournage pour les Casques blancs.
«L’hôpital traitait plusieurs personnes souffrant d’asphyxie au monoxyde de carbone, parce que ce jour-là, il y avait plusieurs incendies à Douma. Tout à coup, des extrémistes criant "Attaque chimique" sont arrivés en courant dans l’hôpital. Ils ont amené leurs acteurs qu’ils ont mis sur le plancher et ont commencé à les asperger d’eau. Cela a servi de prétexte pour une frappe portée contre la Syrie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France», indique le journaliste dans le reportage.
Des correspondants de la chaîne américaine One America News Network se sont eux aussi rendus à Douma. Ils ont interviewé les médecins de l’hôpital, qui avait servi de lieu de tournage pour l’attaque chimique présumée, ainsi que des habitants de Douma.
Personne n’a confirmé que l’attaque présumée a eu lieu dans la ville, a déclaré en direct un présentateur de One America News Network. Il a annoncé avoir interrogé une dizaine de résidents. «Ils ont dit que ce jour-là, tout allait comme toujours dans ce quartier et qu’ils n’avaient remarqué rien d’insolite», a noté le journaliste. Il a interrogé 40 ou 50 autres personnes dans d’autres quartiers de Douma, mais personne n’a entendu parler d’une attaque chimique.
Le correspondant américain a également visité la place où l’attaque aurait eu lieu, mais il n’a trouvé aucune preuve. Il est ensuite allé dans l’hôpital contrôlé par des extrémistes et est entré dans la salle qu’on avait montré dans les vidéos et où se trouvaient des personnes touchées par «l’attaque chimique».
Un médecin, qui était de service le 7 avril, lui a dit «que c’était une journée comme les autres, mais qu’il y avait beaucoup de poussière. Beaucoup de gens se plaignaient de souffrir de toux, mais il n’y avait pas d’autres blessures. Et d’un coup, un groupe d’inconnus criant qu’une attaque chimique avait eu lieu, a fait irruption dans la salle. Ils ont apporté des gens, des blessés présumés, et ont commencé à les asperger d’eau. Les médecins examinaient ces personnes et les inconnus qui avaient apportés les blessés, ont commencé à tout filmer».
Le ministère russe de la Défense avait précédemment présenté une interview vidéo de participants au tournage. Les médecins de l’hôpital y déclarent qu’«aucune des personnes apportées à l’hôpital ne présentait de traces d’intoxication par des agents toxiques».
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