Ce n’est pas la queue qui remue le chien mais le chien qui remue la queue !
Tout est une question d’ordre de rangement ! Et je n’ai pas la prétention de détenir la vérité sur un sujet aussi complexe qui est sans équivalence dans l’histoire économique de l’humanité.
Le taux d’intérêt, pour rester simple, c’est le prix d’équilibre entre l’offre et la demande d’argent !! L’offre correspond théoriquement à ce qui a été épargné par les fourmis. Toute l’épargne forme donc le volume d’argent disponible.
La demande correspond aux besoins (souvent insatiables) des cigales. Quand les cigales ont besoin de beaucoup d’argent et que le volume d’épargne est globalement fixe et non-élastique comme on dit savamment en économie, alors le prix de l’argent augmente.
Souvenez-vous des années 90. Nous n’avions presque plus d’inflation et des taux de placement à plus de 10 % ! C’est normal, l’Allemagne se réunifiait et nos amis allemands avaient besoin de la financer. L’Allemagne, à cette époque-là, a littéralement asséché le marché mondial de l’argent, faisant augmenter ses prix. Indirectement, les Français ont financé la réunification allemande en payant pendant presque 10 ans des intérêts très élevés sur leurs crédits.
C’est comme cela que fonctionne l’économie… Enfin, en théorie, et jusqu’en l’an 2000. Avec l’éclatement de la bulle Internet des années 2000 puis le 11 septembre 2001, les banques centrales ont fait volontairement chuter les taux d’intérêt.
Elles ont commencé et mis le doigt dans un engrenage terrible qui consiste à agir sur le prix de l’argent. Progressivement, elles sont allées de plus en plus loin dans cette logique de fixation du prix de l’argent.
Pour fixer le prix de l’argent, donc de l’épargne, il faut jouer sur la quantité d’épargne !
Je vous disais un peu plus haut que le volume d’épargne n’est pas « élastique », ce qui veut dire qu’il n’est pas extensible et qu’il est en cohérence avec la croissance économique du moment, des déficits commerciaux constatés, et de la capacité d’une population donnée de dégager des excédents financiers. Bref, il n’y a pas de miracle.
Et c’est très pénible comme situation car cela oblige évidemment à évoluer dans un cadre relativement rigide où il n’y a pas de « repas gratuit ».
Pour s’affranchir de ces contraintes purement techniques, nos grands banquiers centraux ont tout simplement décidé de jouer sur la quantité d’épargne disponible.
Ils ont augmenté le volume, un peu, beaucoup, passionnément, puis énormément et désormais considérablement. Comment ?
En créant tout simplement de la monnaie qui a servi à financer les besoins des cigales qui n’étaient plus couverts par les fourmis, ce qui aurait fait exploser les taux d’intérêt à la hausse, mais en imprimant la monnaie nécessaire et en rachetant directement ces nouvelles dettes.
C’est ce que l’on appelle pudiquement le « quantitative easing », ou « assouplissement quantitatif », terminologie fumeuse voulant dire « planche à billets ».
En augmentant ce volume financier disponible pour financer les dettes à volonté, on a rendu l’épargne totalement inutile et en cela Simone Wapler a entièrement raison.
L’épargne ne rapporte plus rien parce qu’il y en a trop ! Il y en a trop pas parce qu’épargner est devenu facile, c’est au contraire de plus en plus dur pour l’immense majorité de nos concitoyens. Il y en a trop parce que les banques centrales créent le volume suffisant pour que les taux soient à zéro ou légèrement négatifs, ce qui a pour conséquences de rendre l’épargne totalement inutile !
Comme le dit Simone, le système monétaire peut désormais se passer de l’épargne puisque l’on crée l’argent nécessaire de l’autre côté.
La question est combien de temps tout ce cirque peut-il durer ?
Personne n’a la réponse. J’avais écrit qu’avec la monnaie « numérique », et la chasse au cash, nous sommes quasiment dans un système monétaire à cours forcé. Pas parce que le KGB vous torture dans un sombre sous-sol de la Loubianka si vous êtes arrêtés en possession de dollars…. Mais parce que le système, de manière fort intelligente, a su rendre incontournable l’utilisation de votre argent plastique sous forme de carte de crédit, de virement et d’argent « dématérialisé ». Ce qui est dématérialisé n’a plus de valeur perceptible et tangible.
Parce que toutes les grandes économies agissent également de la même façon, aucune monnaie « papier » (mais elles sont toutes devenues numériques) ne vaut plus qu’une autre. Le dollar, l’euro, le yen ou la livre sterling, sans oublier le franc suisse, toutes les grandes banques centrales font la même chose dans l’entreprise monétaire la plus cordonnée de l’histoire.
Alors cela peut durer encore, sauf qu’à un moment le système financier doit aussi être en mesure de donner du rendement à l’épargne, ne serait-ce que pour préserver le modèle des retraites par capitalisation. D’où l’idée de la FED de tenter de remonter un peu les taux, mais pas trop. Tout cela n’ira pas très loin parce qu’avec les monceaux de dettes accumulés, cela engendrerait une insolvabilité généralisée.
Quand l’épargne devient inutile, quand l’argent n’a plus de prix, parce que ce qui est rare est cher, et ce qui est abondant est bon marché, alors c’est que l’on a tué l’argent. On a tué le pouvoir d’achat, on a tué la capacité de votre monnaie à stocker de la valeur dans la durée.
Pourtant si l’épargne est devenue collectivement inutile en termes macro-économiques, elle reste individuellement une nécessité pour se prémunir des aléas.
C’est ce problème-là que chaque épargnant doit donc affronter pour rendre son épargne et ses économies productives et fertiles. Ce n’est évidemment pas simple. C’est même devenu très compliqué, mais des solutions existent : pour cela, il faut changer de logiciel de pensée patrimoniale et c’est ce que je vous aide à faire avec ma lettre STRATÉGIES, pour en savoir plus, c’est ici.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
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