26 janvier 2018

La Répupu qui marche


D’un côté de l’Atalntique, vous avez un joli garçon bien sous tout rapport qui crée huit impôts nouveaux en six mois et en augmente quelques autres, en face vous observez un vieil hurluberlu mal fagoté qui vient de faire adopter une réforme fiscale caractérisée par des baisses drastiques et des simplifications en pagaille. Le premier bénéficie d’une cote d’amour unique en son genre, l’autre se retrouve à longueur de temps vilipendé, insulté, couvert de honte et d’opprobre, soupçonné de folie douce ou furieuse selon l’inspiration du moment, bref jeté plus bas que terre par tout ce que notre monde occidental compte de maîtres à penser, détenteurs officiels et patentés de la vérité révélée. Rien de plus logique, n’est-ce pas, car les types qui raquent au bassinet de la pompe à phynances étatique disposent seulement du droit de fermer leurs sales gueules. En revanche les seigneurs, ceux qui peuvent parler haut et fort, se débrouillent en général pour laisser aux autres le soin d’assurer le fabuleux train de vie de nos admirables démocraties. Bien entendu, ce que je vous dis là ressortit au populisme le plus obscurantiste et mérite tout naturellement de subir le traitement réservé aux nauséabonderies: la condamnation irrémédiable au silence, lequel fait office de cordon sanitaire autour des élucubrations mal-pensantes. C’est pourtant vrai, hélas, de toute éternité les cochons de payant n’ont eu qu’à fermer leurs gueules et les autres, les esprits éclairés, se foutent bien pas mal d’une pression fiscale qu’ils se débrouillent pour ne pas subir, mieux, même -pour peu que nous évoquions le cas franchouille- dont ils profitent largement puisque la Répupu sait reconnaître ses amis et, partant, les arroser avec cette belle générosité qui découle si souvent de l’affection sincère.
Cependant, en dépit d’un trump-bashing constant autant que forcené, la mayonnaise ne prend pas tant que cela, même chez nous en Franchouillie. On notera, ce matin, un sondage du Figaro sur le thème « Trump est il, oui on non, un bon président », les avis ressortent partagés à quasi-égalité. En d’autres termes, tout le monde n’est pas dupe, loin s’en faut, du dénigrement sans précédent orchestré en permanence à l’encontre du gros zigomar de White House. Malgré le côté clownesque du personnage, la situation florissante des Etats-Unis saute aux yeux comme un pied au cul, et, pour peu qu’on se renseigne, on constate aisément le travail de fond accompli par les sbires du susdit en vue de réformer en profondeur dans ses aspects les plus cruciaux le fonctionnement du pays. Tout cela doit évidemment déplaire aux Démocrates qui profitaient largement de la situation, mais les Républicains, dans leur écrasante majorité, s’en trouvent confortés vis à vis de leur électorat. Quand les fruits du boulot réalisé viendront à maturité, l’Amerloque moyen ne manquera pas de voir la différence, n’en déplaise aux gauchiards dorés de Hollywood.
Alors pour bien marquer le premier anniversaire de l’arrivée au pouvoir du vilain pas beau, la Bien-Pensance mobilise autant que possible; les Pussy hat ressortent pour l’occasion en défilés massifs ou prétendus-tels. A Los Angeles Natalie Portman, en tête de cortège, proclame la « révolution en marche » (un peu comme la République de Macrouille) tout ce joli monde mélange allègrement les turpitudes éhontées du milieu cinématographique, avec ses Weinstein, Woody Allen et compagnie, et les vagues accusations de racisme et de sexisme portées à l’encontre du 45ème. Président… Je n’ai pas besoin de vous décrire le tsunami médiatique s’il s’était par malheur trouvé quoi que ce soit de concret pour étayer les racontars en question! Et c’est donc dans ce climat vocifératoire et vindicatif, assorti, pour agrémenter un peu, d’une fermeture des administrations en raison de crédits budgétaires non votés, que le camarade Donald inaugure sa deuxième année de mandat. Heureusement qu’il a la santé, comme en atteste le médecin de la Maison Blanche au grand dam des folliculaires dépités, sans quoi le pauvre milliardaire aurait bien du mal à finir le boulot. Là, s’il veulent s’en débarrasser, il leur faudra vraiment trouver quelqu’un pour lui faire péter la gueule…à sa place je me méfierais…

Ainsi donc, comme je le laissais finement entendre, mieux vaut augmenter les impôts que les baisser comme ce sinoque de Trump. Futé comme pas un, notre joli petit Présipède à nous, se garde bien de choir dans un piège aussi grossier, il trace sa route sans état d’âme et surfe sur une popularité qui, certes, s’érode de deux petits points ce mois-ci, mais il n’a pas à s’inquiéter, l’avenir s’annonce radieux. On n’en cause encore pas tellement, bien sûr, dans les chaumières, cependant l’affaire de « l’année blanche » devrait monter en puissance au fil des mois. L’année en question c’est 2018, celle qui précède l’entrée en vigueur du prélèvement fiscal « à la source », pour l’instant tout le monde ou presque s’en fout…c’était l’effet recherché pour éviter que les tribuables cernés (le reste allant de soi) ne prennent les dispositions nécessaires en 2017. Mais bon, on essaiera d’éviter d’en parler, ça pourrait en chagriner quelques uns et pour ça, Macrounette, vous pouvez compter sur lui, il a horreur de faire de la peine. En attendant, à l’exception des sales vieux qui vont s’en récolter plein la musette de CSG supplémentaire, tout ce passe pour le mieux dans le meilleur des mondes républicouilles qui marchent…enfin tout ou presque…
Je vous dis ça parce qu’elle vient de se prendre un peu les pieds dans le tapis, la République, à marcher comme ça, à l’aveuglette, sans trop regarder où elle met ses arpions. Notre Dame des Landes, ils ont beau saluer l’affaire comme une grande victoire du Macron qui va de l’avant, qui tranche, qui ne se chatouille pas pour décider, tout ça, cet épouvantable merdier constitue l’exemple éclatant des monstruosités que peut produire un état bien républicain et bien démocratique comme celui qui nous pompe nos sous, la France éternelle quoi… éternellement lamentable, oui! Voilà donc un projet conçu depuis plus de cinquante ans et qui a donné lieu à toutes ces décennies de déclarations d’utilité publique, d’expropriations, de procédures en tout genre, de batailles rangées -un seul mort, mais super médiatisé- entre la flicaille, la racaille verte des Zadistes et la noire des Black-Blocs, avec enfin, pour parfaire le tableau, un referendum approuvant le projet à cinquante-cinq pour cent. Et puis, tut-tut:
Macron est arrivé-é-é,
Sans se presser-é-é,
Le grand Macron,
Le beau Macron,
Avec Philippe et Gérard Collomb!
Alors, il a fait quoi le petit mignon? Eh bien d’abord il l’a jouée bien ferme et bien droit dans ses bottines, pendant la campagne présidentielle:
-« Z’allez voir, moi Notre Dame des choses ça va pas traîner, je te vire les cradingues qui occupent, je te rétablis l’ordre républicouille en deux coups les gros, et je te lance vite fait le chantier pour que les big zavions y puissent atterrir et même décoller d’ici trois quatre ans au maxi. Cons se le disent! »
Après, une fois élu:
-« Bon, alors , faites moi voir un peu c’est quoi ç’te merde, là…Ouh, ça pue l’embrouille ce bordel! Vous savez pas? Ben je m’en vais demander un rapport, enfin un audit, enfin un avis bien costaud, du genre incontestable, avec plein d’experts, de spécialistes et de gros Centraliens bien chers, tout comme il faut. Ah oui, au fait, on va juste leur dire de conclure à l’agrandissement de Château Bougon…non, pas « grognon »! « Bougon », merde, c’est l’actuel aéroport de Nantes, renseignez vous au moins, bande de nazes! Allez, passez leur la consigne, hein qu’ils déconnent pas s’ils tiennent à leur chèque! » Et sitôt dit sitôt fait, deux-trois mois après il trouvait le rapport sur son burlingue, en vérifiait la conformité à ses prescriptions, puis, aussi sec, il faisait mander Barbapoux au rapport afin qu’il accomplisse son office de Premier Ministre, à savoir l’exécution des basses œuvres. Et comme ça, après un petit tour des popotes du pays Nantais, histoire d’amuser la galerie, ce dernier rentrait à Paris en vue de déclarer en Conseil des Ministres:
-« Voilà, M’sieurs-Dames, j’ai bien tout vu, on va faire comme c’est marqué dans le rapport, laisser tomber le projet Ayrault, qu’on n’en a plus rien à glander vu qu’on s’en torche de ce vieux schnock, et on va agrandir Château Ducon…on la joue comme ça M’sieur le Président, j’ai bien dit tout comme il faut? »
-« A part que Ducon ça serait plutôt ta pomme, c’est tout bon comme t’as dit, Edouard, on va le faire annoncer le plus soft possible par le premier clampin qu’on trouvera… Non, pas toi, Hulot, faudrait quand même pas me chouraver la vedette, espèce de pastèque, parce que le mec qui prend les décisions difficiles, celui qui a enfin les couilles, c’est moi…en tout cas on va expliquer comme ça…arrête de rigoler Darmanin, sans quoi je te bombarde ambassadeur au Sud-Soudan pour t’apprendre à te foutre de la gueule des copains! »
Et voilà comment on expédie les projets grandiosement novateurs autant que pharaoniques, après cinquante ans de vasouillages, d’atermoiements et, sur la fin, de Valls-hésitation!
C’est y pas chouette, quand même, une Répupu bien démocratique, surtout qui marche?

Allez, bonne semaine et amitiés à tous.

Et zut pour qui ne me lira pas (c’est décidé, je cesse d’être grossier).

NOURATIN

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