Jusqu'où ira le scandale Volkswagen ? Faire inhaler à 25 jeunes gens en bonne santé du dioxyde d'azote pendant plusieurs heures... Tel était l'objet de l'étude commandée par le Groupe européen de recherche sur l'environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), dissous l'année dernière, mais qui était financé par trois des plus grandes marques auto allemandes, révèle un quotidien de Stuttgart. Cette information venant tout juste après celle, dévoilée par le New York Times jeudi dernier, de tests scientifiques réalisés par le même organisme et impliquant des singes, dans le but de défendre l'usage du diesel.
Stuggart, c'est la ville de Mercedes (filiale de Daimler) et de Porsche. Mais c'est aussi l'une des villes allemandes les plus en pointe dans la lutte contre la pollution automobile et notamment contre le diesel - qu'elle veut faire interdire dans ses rues. Et c'est le quotidien de cette ville de près d'un million d'habitants, le Stuttgarter Zeitung (que Courrier International qualifie de "journal de qualité du sud-ouest de l'Allemagne de tendance centre droit") qui a révélé dimanche un nouveau scandale qui concernerait trois des plus emblématiques marques automobiles allemandes.
Volkswagen, Daimler et BMW auraient financé les recherches
Ainsi, un organisme de recherche, financé par plusieurs constructeurs automobiles allemands, a fait procéder à une étude scientifique sur les effets du dioxyde d'azote (que l'on trouve dans les gaz d'échappement) sur des cobayes humains, rapporte le Stuttgarter Zeitung.
Cette étude, poursuit le journal allemand, a été commandée par le Groupe européen de recherche sur l'environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), dissous l'année dernière. Selon le Stuttgarter Zeitung, dont les informations n'ont pu être confirmées par Reuters, l'organisme de recherche était financé par les constructeurs allemands Volkswagen, Daimler et BMW.
Stuggart, c'est la ville de Mercedes (filiale de Daimler) et de Porsche. Mais c'est aussi l'une des villes allemandes les plus en pointe dans la lutte contre la pollution automobile et notamment contre le diesel - qu'elle veut faire interdire dans ses rues. Et c'est le quotidien de cette ville de près d'un million d'habitants, le Stuttgarter Zeitung (que Courrier International qualifie de "journal de qualité du sud-ouest de l'Allemagne de tendance centre droit") qui a révélé dimanche un nouveau scandale qui concernerait trois des plus emblématiques marques automobiles allemandes.
Volkswagen, Daimler et BMW auraient financé les recherches
Ainsi, un organisme de recherche, financé par plusieurs constructeurs automobiles allemands, a fait procéder à une étude scientifique sur les effets du dioxyde d'azote (que l'on trouve dans les gaz d'échappement) sur des cobayes humains, rapporte le Stuttgarter Zeitung.
Cette étude, poursuit le journal allemand, a été commandée par le Groupe européen de recherche sur l'environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT), dissous l'année dernière. Selon le Stuttgarter Zeitung, dont les informations n'ont pu être confirmées par Reuters, l'organisme de recherche était financé par les constructeurs allemands Volkswagen, Daimler et BMW.
Daimler, qui "condamne fermement" l'étude, va enquêter
D'après le journal, environ 25 jeunes gens en bonne santé ont inhalé pendant plusieurs heures du dioxyde d'azote à des doses variées. Les tests étaient effectués dans un institut hospitalier dépendant de l'université d'Aix-la-Chapelle (ouest de l'Allemagne) mandaté par l'EUGT.
L'impact des gaz d'échappement sur les personnes n'a pas pu être déterminé par l'étude, publiée en 2016, précise le journal.
Se disant "consterné" par "la mise en place et l'ampleur de ces tests", Daimler a affirmé dimanche "condamner fermement" cette étude. Le groupe, qui a assuré n'avoir aucun lien avec cette étude, va tout de même lancer une enquête.
Des expériences sur des singes en 2014, avant le scandale de 2015
Ces révélations interviennent sur fond de scandale provoqué par la découverte en 2015 de tests truqués d'émissions des voitures de la marque Volkswagen qui a remis en question l'avenir des moteurs diesel et illustré la difficulté qu'ont les constructeurs à se conformer à des règles de plus en plus strictes d'émissions d'oxyde d'azote.
Plusieurs villes allemandes envisagent ainsi d'interdire certains véhicules diesel en raison du taux "choquant" d'émissions d'oxyde d'azote mesuré dans l'atmosphère.
L'EUGT a aussi parrainé des tests effectués sur des singes de laboratoire, forcés à inhaler des émanations de diesel provenant d'une voiture Volkswagen. Le New York Times, le premier quotidien américain, a affirmé jeudi que ces tests scientifiques impliquant des singes avaient été menés en 2014, sur le sol américain.
Voici comment débute l'article de Jack Ewing, dans le New York Times daté de jeudi dernier (25 janvier) :
"En 2014, des scientifiques du laboratoire d'Albuquerque ont mené une expérience inhabituelle: dix singes accroupis dans des chambres hermétiques, regardant des dessins animés pour se distraire en respirant les vapeurs d'une Volkswagen Beetle diesel."
Le but de l'EUGT était de défendre l'utilisation du diesel après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a désigné le carburant comme cancérigène, précisait le journal américain. Précisément, l'étude visait à prouver que les moteurs diesel de dernière génération étaient beaucoup moins polluants que les anciens.
Mais, affirme le New York Times, les chercheurs américains du laboratoire d'Albuquerque ignoraient un fait capital : la Volkswagen "Beetle" (version moderne de la "Coccinelle") fournie par Volkswagen était spécialement conçue pour produire des niveaux de pollution en laboratoire beaucoup moins élevés que sur la route.
Samedi, selon l'AFP, Volkswagen avait réagi, déclarant prendre "ses distances avec toute forme de maltraitance d'animaux".
Les constructeurs automobiles allemands Volkswagen, Daimler et BMW devaient affronter lundi des informations de presse sur des tests d'émissions de gaz diesel effectués sur des singes mais aussi des humains.
Dès samedi, Volkswagen a indiqué prendre "clairement ses distances avec toute forme de maltraitance d'animaux", après la révélation par le New York Times de tests menés sur des singes pour le compte des trois constructeurs ainsi que de l'équipementier allemand Bosch.
Ces expériences avaient été conduites en 2014 sur le sol américain par un organisme européen sur la santé dans le secteur du transport, l'EUGT, fondé par les quatre groupes.
Mais l'affaire a pris une nouvelle dimension lundi, lorsque le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a affirmé que des tests sur les effets de l'inhalation d'oxydes d'azote (NOx) avaient également été effectués sur quelque 25 êtres humains en bonne santé.
"Nous nous distancions expressément de l'étude et de l'EUGT", a commenté lundi un porte-parole de Daimler sollicité par l'AFP.
"Nous sommes consternés par l'ampleur des études et leur mise en œuvre", a-t-il ajouté, affirmant que sa filiale Mercedes-Benz "condamne les expériences dans les termes les plus forts".
BMW, également sollicité, n'avait pas encore réagi en matinée.
Lundi, la ministre allemande de l'Environnement, Barbara Hendricks, déclarait :
"Je suis écœurée d'apprendre les révélations sur les tests d'émissions concernant les humains et les singes."
Ajoutant :
"Il est bon - et c'est le moins qu'on puisse attendre - que les constructeurs automobiles allemands se soient distanciés des tests et se soient excusés. Les dessous de ce scandale doivent être rapidement mis au jour."
Bernd Althusmann, ministre de l'Économie de Basse-Saxe, un Etat-région actionnaire de VW, a pour sa part qualifié ces expérimentations animales d'"absurdes et inexcusables", a rapporté l'agence DPA.
Quant au ministre-président du Land de Basse-Saxe, Stephan Weil, il déclarait lundi matin également :
"Si ces tests ont bien été réalisés, ils sont "absurdes et répugnants."
Le Land, actionnaire de Volkswagen à hauteur de 20%, veut étudier dans quelle mesure "une responsabilité individuelle" est à endosser une fois que les faits seront élucidés, a ajouté l'homme politique.
"Le comportement du groupe doit respecter les exigences éthiques à tous égards", a-t-il souligné, alors que l'Etat-région de Basse-Saxe siège au conseil de surveillance du constructeur.
(Avec Reuters et AFP)
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