23 juillet 2017

Vous êtes spectateur de votre vie



[...] L’être humain est totalement incapable d’être l’auteur de quelque action que ce soit. L’individu par lequel survient une action n’a aucun contrôle sur celle-ci. La mécanique de la vie ordinaire, de la vie quotidienne, cette mécanique qui signifie la source ou Dieu, à chaque instant, engage une action à travers un instrument qui est ce corps mental.


[...] Chaque être humain est une sorte de robot, à travers lequel Dieu (la source, la conscience universelle...) fait survenir des évènements, qui en aident certains et en blessent d’autres. Mais il faut bien voir que ceux qui sont aidés où ceux qui sont blessés sont également des robots. Si ce robot particulier à la capacité d’accepter ce fait, cela signifie pour moi le bonheur. Voir que je ne suis responsable en rien, pour rien, c’est cela le bonheur.

Mais la plupart des robots sont incapables d’accepter leur nature de robots. Ils considèrent les actions comme étant le propre de ces robots, et donc en aiment certains et en détestent d’autres, oubliant que chacun d’entre nous n’est en fait qu’un robot. Ceux d’entre ces robots qui sont capables, par la volonté divine, d’accepter qu’ils soient des robots, deviennent illuminés, deviennent heureux. 
Et qu’est-ce qu’être illuminé ? C’est être heureux. C’est là encore un point que je développe. Qu’est-ce que l’illumination ? Si quelqu’un est illuminé, qu’est-ce que cela lui apporte ? Cela lui apporte le bonheur. Qu’est-ce que le bonheur ? C’est la paix de l’esprit. Qu’est-ce que la paix de l’esprit ? C’est ne jamais être inconfortable avec soi-même ni  avec les autres. C’est être à l’aise avec soi et avec les autres. Je ne peux absolument pas contrôler le plaisir ou la douleur qui vont survenir dans l’instant. Ce plaisir et cette douleur que je dois accepter sont le résultat d’une série de survenues créées par Dieu à travers ce corps mental, que la société considère comme étant ses actions propres, et juge bonnes et mauvaises. Elle me récompensera ou me punira pour ces actions. La récompense pour ce robot signifie plaisir, et la punition pour celui –ci signifie douleur.

Un robot est un robot. Qu’est-ce qui fonctionne à travers le robot ? Qu’est-ce qui fonctionne à travers tous les robots au monde ? Dieu fonctionne à travers tous les robots à la surface la planète. Il fait survenir ce qui est censé survenir à travers tel ou tel robot particulier. Le robot ne peut faire l’expérience de quoi que ce soit, c’est Dieu ou la source qui fait l’expérience. Cette source ou Dieu qui induit une action à travers un robot particulier, une action qui entraînera  plaisir ou douleur. Quelqu’un qui voit ce mécanisme pour ce qu’il est n’est pas particulièrement joyeux du plaisir et n’est pas particulièrement malheureux de la douleur. Mais il y a très peu de robots à qui a  été donné ce privilège. La plupart des robots estiment qu’ils leur est infligé une douleur pour quelque chose qu’ils n’ont jamais fait, ou qu’ils n’ont pas eu l’intention de faire. Et ils s’en plaignent, ils considèrent cela comme une sorte d’injustice. C’est cela la souffrance dans la vie de cet homme robot. La vérité est que Dieu ou la source induit l’action qui entraînera plaisir ou douleur. Dieu ou la source va faire l’expérience à travers ce corps robotique. Par conséquent, la conclusion la plus importante est qu’il est totalement stupide qu’un quelconque robot en blâme un autre, pour quelque chose qu’il ressent. Pas quelque chose qu’il a fait advenir, mais quelque chose qui arrive à travers lui. C’est là tout le mécanisme de la vie ordinaire.

L’illumination équivaut donc à la paix de l’esprit. Cette paix de l’esprit dépend totalement de mon acceptation du fait que je suis un robot à travers lequel Dieu ou la source induit des actions ou ressent des actions, et que les autres sont également des robots. Toute la souffrance humaine est fondée sur la haine que quelqu’un éprouve pour un autre, pour des choses qu’il imagine que l’autre lui a fait, ou pour lui-même, ou pour des choses qu’il s’imagine avoir fait. L’acceptation profonde, totale que l’être humain n’est qu’un robot à travers lequel des actions se produisent, le fait de voir que personne n’a le pouvoir de blesser quelqu’un d’autre, ni celui de vous blesser vous-même, équivaut à la paix de l’esprit.

Nous devons vraiment accepter ce qui arrive instant après instant, comme étant notre destinée et la volonté divine ou la loi cosmique; sans porter le blâme sur quelqu’un d’autre ou sur nous-mêmes.  Malheureusement, le fait d’être à l’aise avec moi-même et avec les autres a été décrit comme une chose extraordinairement difficile à obtenir. Cette illumination est censée être une félicité, une béatitude particulière. De ma propre expérience, cette béatitude que je suis supposé attendre revient tout simplement à être dans la paix de l’esprit, c’est-à-dire à l’aise avec moi-même et avec les autres. Ma suggestion c’est oublier tout cela, oublier l’illumination et laisser la vie être.

Ce que je veux dire par là, c’est que ce concept d’illumination, qui a été tellement chargé, est vraiment quelque chose de simple. C’est la bonne blague à ce propos, mais elle est tragique parce que des gens en souffrent. Dans l’état d’éveil, la situation n’est pas différente que dans le rêve. C’est le même esprit qui projette le même rêve. Le rêve ou la vie éveillée sont la même chose. C’est le même esprit qui rêve ou qui projette le rêve de la vie éveillée. La seule différence est que dans le rêve, il n’y a pas de conscience de cela ; alors que dans le rêve de la vie éveillée l’esprit a conscience de ce rêve. Mais c’est le même rêve, la même qualité de rêve, que ce soit la vie éveillée ou le rêve dans le sommeil. J’ai lu cela, et cette simplicité m’a fait venir des larmes aux yeux. La blague tragi-comique, c’est que chacun d’entre nous sait cela, parce que dans le sommeil profond, il n’y a ni rêve rêvé, ni rêve éveillé. Le matin quand nous nous éveillons, nous nous éveillons au rêve éveillé, nous nous endormons au rêve de la nuit. Lorsque  nous sommes dans le sommeil profond aucun rêve n’existe. Donc, réellement, nous n’existons que dans le sommeil profond.

Quoique fasse un robot, ce qu’il fait est fonction du script divin. Aucun acteur ne peut dire quelque chose sur scène qui ne figurait auparavant dans le script. Chacun d’entre nous joue un rôle fait par Dieu. Tout ce qu’ils disent et tout ce qu’ils font est fait en accord avec le script divin.  

Une fois j’ai vu un acteur vraiment brillant, il jouait cinq rôles dans la pièce. Il faisait quelque chose, puis s’éloignait, se changeait un peu et reprenait un autre rôle, et il parlait. Il y avait cinq endroits sur scène où il allait alternativement en prenant cinq rôles différents. C’était formidable. Avec un tout petit changement, il est arrivé à jouer le rôle d’un homme ou le rôle une femme. Croyez-moi, en 10 minutes, j’avais complètement oublié qu’il n’y avait qu’un seul acteur. Un seul acteur brillant qui joue cinq rôles en même temps. Il jouait de façon si parfaite qu’il tirait les larmes du public. Il était capable de déclencher les pleurs ou les rires. Dans ces cinq rôles différents, il était tellement réel ! J’ai réalisé que si un seul acteur était capable de jouer cinq rôles différents, Dieu était bien capable de jouer six milliards de rôles.

Le point c’est que vous n’existez pas. Vous existez en tant qu’objet tridimensionnel, à travers lequel Dieu fonctionne. Vous êtes l’acteur d’un rôle.  


Que vous puissiez intégrer complètement le fait que vous êtes un robot n’est pas en votre pouvoir, pour la simple raison que vous êtes un robot et que vous n’avez aucun pouvoir.

Ramesh Balsekar - Extraits

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