L’actuel ministre de l’Intérieur Marco Minniti n’a pu que les confirmer lors d’une interrogation parlementaire sur le sujet.
Un accord secret. Ce n’est ni une métaphore ni une exagération : un traité ratifié à l’insu des citoyens italiens, sans aucun débat parlementaire ou autre consultation démocratique. On n’en a pas discuté avant, et on n’en aurait pas parlé après si, trois ans plus tard, Emma Bonino, alors ministre des Affaires étrangères, n’avait vendu la mèche aux médias :
« Que les débarquements soient tous effectués en Italie, c’est nous qui l’avons demandé. L’accord, c’est nous qui l’avons fait, en plus en violant celui de Dublin. » Voilà, résumée en termes simples, la substance de l’opération Triton, qui prévoit que la totalité des clandestins naufragés secourus par n’importe quelle embarcation patrouillant en Méditerranée soient automatiquement convoyés vers un port italien. (1)
Des propos choc qui ont soulevé un véritable tollé politique et médiatique dans la péninsule.
Si, dans un premier temps, Matteo Renzi s’est efforcé de nier les faits, l’actuel ministre de l’Intérieur Marco Minniti n’a pu que les confirmer lors d’une interrogation parlementaire sur le sujet, expliquant gauchement que ceux-ci devraient être « replacés dans le contexte selon les caractéristiques de cette phase qui ont aujourd’hui changé et sont en voie d’évolution » (sic). Boileau ne disait-il pas « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » ?
Tentant d’y voir plus clair dans cette affaire qui s’apparente fort à de la haute trahison, le Mouvement 5 Étoiles a alors convoqué une audition au Parlement européen. Aucune des parties en présence interrogées, que ce soit l’agence Frontex, la Garde côtière italienne, la Commission européenne ou les ONG concernées, n’a cependant fourni de réponse satisfaisante sur les raisons d’un tel accord suicidaire, alimentant de la sorte les soupçons de plusieurs procureurs italiens sur les activités de connivence avec les passeurs et autres trafiquants d’êtres humains. Selon les oppositions, il aurait été ratifié par le gouvernement en place (le gouvernement non élu de Matteo Renzi) en échange de plus de flexibilité sur les comptes italiens.
Sur le plan géopolitique, la signature d’un tel protocole change la donne : il rend inutiles les appels à la « solidarité » dans le reclassement des clandestins, et incohérentes les menaces de fermeture des ports aux navires étrangers faisant office de « taxi de la mer » pour les migrants. À quel titre les autorités italiennes pourraient-elles le faire quand elles se sont elles-mêmes imposé ce fardeau ?
Il ne suffirait pourtant que de quelques jours à l’armée pour stopper les flux, comme l’a rappelé l’illustre général, ex-chef d’état-major Vincenzo Santo lundi au quotidien Libero : « La zone à contrôler est bien plus restreinte qu’on ne le pense. La première chose à faire serait de bloquer les bateaux des ONG pour empêcher qu’ils n’entrent dans les eaux libyennes, et aller ensuite frapper « à domicile » les esclavagistes avec nos forces spéciales, les capturant et les transférant dans nos prisons. Tout cela sans attendre la bénédiction d’organismes internationaux et sans crainte de violer la souveraineté de qui que ce soit. Notre souveraineté est violée à chaque fois qu’un navire non italien nous apporte à domicile un chargement humain de misère. »
Notes
Un accord secret. Ce n’est ni une métaphore ni une exagération : un traité ratifié à l’insu des citoyens italiens, sans aucun débat parlementaire ou autre consultation démocratique. On n’en a pas discuté avant, et on n’en aurait pas parlé après si, trois ans plus tard, Emma Bonino, alors ministre des Affaires étrangères, n’avait vendu la mèche aux médias :
« Que les débarquements soient tous effectués en Italie, c’est nous qui l’avons demandé. L’accord, c’est nous qui l’avons fait, en plus en violant celui de Dublin. » Voilà, résumée en termes simples, la substance de l’opération Triton, qui prévoit que la totalité des clandestins naufragés secourus par n’importe quelle embarcation patrouillant en Méditerranée soient automatiquement convoyés vers un port italien. (1)
Des propos choc qui ont soulevé un véritable tollé politique et médiatique dans la péninsule.
Si, dans un premier temps, Matteo Renzi s’est efforcé de nier les faits, l’actuel ministre de l’Intérieur Marco Minniti n’a pu que les confirmer lors d’une interrogation parlementaire sur le sujet, expliquant gauchement que ceux-ci devraient être « replacés dans le contexte selon les caractéristiques de cette phase qui ont aujourd’hui changé et sont en voie d’évolution » (sic). Boileau ne disait-il pas « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément » ?
Tentant d’y voir plus clair dans cette affaire qui s’apparente fort à de la haute trahison, le Mouvement 5 Étoiles a alors convoqué une audition au Parlement européen. Aucune des parties en présence interrogées, que ce soit l’agence Frontex, la Garde côtière italienne, la Commission européenne ou les ONG concernées, n’a cependant fourni de réponse satisfaisante sur les raisons d’un tel accord suicidaire, alimentant de la sorte les soupçons de plusieurs procureurs italiens sur les activités de connivence avec les passeurs et autres trafiquants d’êtres humains. Selon les oppositions, il aurait été ratifié par le gouvernement en place (le gouvernement non élu de Matteo Renzi) en échange de plus de flexibilité sur les comptes italiens.
Sur le plan géopolitique, la signature d’un tel protocole change la donne : il rend inutiles les appels à la « solidarité » dans le reclassement des clandestins, et incohérentes les menaces de fermeture des ports aux navires étrangers faisant office de « taxi de la mer » pour les migrants. À quel titre les autorités italiennes pourraient-elles le faire quand elles se sont elles-mêmes imposé ce fardeau ?
Il ne suffirait pourtant que de quelques jours à l’armée pour stopper les flux, comme l’a rappelé l’illustre général, ex-chef d’état-major Vincenzo Santo lundi au quotidien Libero : « La zone à contrôler est bien plus restreinte qu’on ne le pense. La première chose à faire serait de bloquer les bateaux des ONG pour empêcher qu’ils n’entrent dans les eaux libyennes, et aller ensuite frapper « à domicile » les esclavagistes avec nos forces spéciales, les capturant et les transférant dans nos prisons. Tout cela sans attendre la bénédiction d’organismes internationaux et sans crainte de violer la souveraineté de qui que ce soit. Notre souveraineté est violée à chaque fois qu’un navire non italien nous apporte à domicile un chargement humain de misère. »
Notes
une version du texte signé le 22/10/2014 et remanié le 29/1/2016 est consultable sur le site de l’agence Frontex.
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