22 juin 2017

Nous vivons dans un monde onirique


Toute la monnaie qui existe encore ne consiste plus qu’en des devises imaginaires qui prennent la forme de chiffres émis par les banques centrales. Les soi-disant « réserves » de ces banques centrales ne sont rien de plus que des chiffres émis par un petit groupe de créateurs officiels, les banques centrales des Etats-Unis, de la zone euro, de l’Angleterre, du Japon, de la Suisse et, depuis plus récemment, de la Chine.

Mais voilà qu’un autre groupe de créateurs de chiffres, qui ne sont pas des banques centrales, s’est introduit dans le monde imaginaire de la monnaie : ce groupe se compose majoritairement de « mineurs » qui produisent des Bitcoins au travers de la résolution de problèmes mathématiques complexes. Cette caractéristique fera un jour la risée de l’immense folie de l’humanité.

Bitcoin est promu au travers de publicités quelque peu mensongères : des images de pièces partout sur internet, qui ressemblent de très près à des pièces d’or. Mais les Bitcoins ne sont que des chiffres sur des écrans d’ordinateur. Il n’existe pas de Bitcoin physique. McDonald’s nous vend ses hamburgers grâce à des images alléchantes de « Big Macs ». Mais qu’en serait-il s’ils ne contenaient en réalité pas de viande du tout ?

Quand le créateur de Bitcoin – qui demeure inconnu à ce jour – a présenté sa création au reste du monde, il (ou elle) l’a qualifié de monnaie. Et les gens n’ont pas tardé à répéter ses propos. Un chien aboie, et les autres en font de même.

Mais en vérité, Bitcoin n’est pas plus une monnaie que ne le sont les autres devises digitales du monde : il n’est lié à aucune réalité sous-jacente.

Le grand bénéfice que dit avoir ce nouveau participant à la grande arnaque monétaire de notre époque est que ses mouvements et sa propriété vont au-delà du contrôle du gouvernement.

Le monde est devenu si épuisé du problème incessant de la protection de son épargne et de son maintien hors de la portée du gouvernement, que l’idée de Bitcoin a captivé l’imagination du grand public.

Soudainement, la valeur de ces Bitcoins digitaux a flambé par rapport à celle des devises imaginaires du monde.

Ceux qui ont acheté des Bitcoins dès leurs débuts ont fait fortune – mais cela ne durera pas.

La monnaie imaginaire du monde finira par disparaître. Personne ne peut savoir quand. Mais un jour viendra où tous les rêves finiront par s’envoler.

Bitcoin se terminera mal pour beaucoup de gens, parce que sa fin viendra avant celle des autres devises imaginaires.

Pourquoi ?

Parce que les monnaies oniriques officielles – le dollar, l’euro, le yuan et les autres – ont des bergers. Ces bergers sont les banques centrales qui les émettent, et qui ne souhaitent pas voir flamber la valeur de leurs devises imaginaires, ni la voir plonger. Si leurs monnaies grimpaient, alors les économies des banques centrales qui y sont liées enregistreraient un déclin de leurs exportations, une hausse de leurs importations et un ralentissement de leurs économies. Si elles déclinaient, alors les économies qui y sont liées souffriraient de problèmes déflationnistes et de soulèvements sociaux. Les banques centrales qui émettent ces devises imaginaires veulent la stabilité pour leurs chiffres, pas des fluctuations soudaines.

Bitcoin et les autres devises imaginaires du monde digital n’ont pas de bergers pour s’occuper d’eux. La valeur de Bitcoin est passée de quelques centimes à sa naissance, il n’y a pas si longtemps, à 2.500 dollars l’unité à l’heure d’aujourd’hui.

Le prix de Bitcoin dépend des rêves du public du monde. Bien qu’il ait pu grimper en raison de son caractère innovant, sa hausse a été spectaculaire parce que les acheteurs ont surpassé les vendeurs. Mais aucun berger n’est là pour garder l’œil. Quand le public changera d’avis – et il finira par le faire – de la même manière que la hausse de sa valeur n’a connu aucune résistance, son déclin sera sans limites. Les gens s’empresseront de vendre, et verront la valeur de leurs Bitcoins décliner chaque minute. Il ne restera plus aucun acheteur. Chat échaudé craint l’eau froide. Bitcoin et ses imitateurs deviendront la fable de la folie de l’humanité.

Les gens sont capricieux par nature. Quand le public sera fatigué de ce rêve, les ventes commenceront. Et de la même manière que le prix de Bitcoin a pu grimper, il s’écrasera pour ne laisser derrière lui que chagrin et tristesse.

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