23 juin 2017

Michelin : 700 licenciements boursiers de trop !



Le groupe Michelin vient de confirmer sa volonté de supprimer 700 emplois dans son usine de pneumatique poids lourds à Joué-les-Tours, sur les 930 que compte le site. Michelin annonce également l’arrêt de la production, d’ici au premier semestre 2015, pour la regrouper sur le site de La Roche-sur-Yon.


Les raisons fallacieuses invoquées, avec la baisse des ventes dans le secteur poids lourds, masquent bien mal une stratégie qui vise à satisfaire toujours plus les intérêts des actionnaires. Car la santé financière de Michelin est resplendissante. La multinationale auvergnate a réalisé, en 2012, un chiffre d’affaire de 21,5 milliards d’euros, en hausse de 25%, et un bénéfice net de 1,5 milliards d’euros (+ 7,4 %).

Le manufacturier clermontois dit vouloir éviter des licenciements secs et des départs contraints. Pour cela, Michelin propose comme menu à ses salariés des départs en retraite anticipée ou de la mobilité sur le territoire national pour les plus jeunes. Quelle arrogance et quel mépris, puisque cette mobilité forcée se traduirait par des déchirements de familles et des séparations insupportables pour les salariés !

De tels agissements confirment une chose : l’adoption récente du projet de loi dit « de sécurisation de l’emploi », déclinaison de l’Accord national interprofessionnel rédigé à l’encre du MEDEF, donne des ailes au patronat, en instituant la mobilité interne comme variable d’ajustement.

Cette nouvelle affaire Michelin est une véritable leçon politique.

Il y a quatorze ans, en 1999, le groupe avait provoqué un tollé en annonçant simultanément un bénéfice semestriel en hausse de 17 % et la suppression de 7500 postes en Europe. Le licenciement boursier, les suppressions d’emploi abusives, sont comme une seconde peau pour l’entreprise.

Il y a 26 jours, le 16 mai 2013, les députés du Front de Gauche défendaient à l’Assemblée nationale leur proposition de loi « interdisant les licenciements boursiers et les suppressions d’emploi abusives ». Dans son exposé des motifs, le texte prenait précisément en exemple « l’affaire Michelin » de 1999, comme point de départ de la généralisation des licenciements boursiers.

En rejetant ce texte, la majorité socialiste à l’Assemblée nationale s’est ainsi privée de tout moyen juridique contraignant pour empêcher ces licenciements abusifs. Ce texte est plus que jamais indispensable à la gauche pour faire cesser le coup de force permanent des financiers contre l’emploi. Le Gouvernement peut agir vite, en remettant à l’ordre du jour notre proposition de loi.

Pour inverser la courbe du chômage, il faut commencer par s’opposer à la spirale des licenciements injustifiés. Il faut en finir avec la domination des rapaces du CAC 40 et des marchés financiers. Les groupes comme Michelin ne doivent plus faire la loi.

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