12 mai 2017

Fin de la démocratie


L’élection d’Emmanuel Macron est historique.

L’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Elysée marque une délimitation claire du passage de la France de l’ancien modèle organisationnel démocratique à un nouveau résolument « corporatocratique ».

Macron a été porté au pouvoir par une élite qui le voulait clairement là où il se trouve aujourd’hui.

L’ensemble de la planète des médias a pu voir l’ampleur des moyens qui ont été mis à sa disposition pour l’amener au succès.

L’oligarchie financière a déployé au vu et au su de tous les outils médiatiques nécessaires et suffisants pour marquer l’inconscient collectif des spectateurs et partant forger une opinion publique acceptante.

Le mot acceptante est plus adéquat que favorable puisque nous savons bien que M Macron a été élu par une succession de concours de circonstances. Une grande partie des électeurs ont été mis au pied du mur. Marine Le Pen elle-même les y a aidés tant sa prestation télévisuelle de l’entre deux tours a été mauvaise.

Par cette élection, une page démocratique se tourne. Cet épisode électoral ne consistait plus à élire un candidat pour son expérience, ses compétences ou sa popularité.

Nous savions que M Macron n’avait jamais été élu. Et là, nous découvrons, selon les dernières informations disponibles (cf Vidéo de Trouble fait excessivement bien documenté), qu’il n’est pas vraiment le brillant intellectuel ou économiste que l’on nous a fait croire.

M Macron est un pur produit fabriqué par une oligarchie qui s’est mise au-dessus des peuples. Il a à un moment donné été coopté par une élite qui a projeté en lui ses espoirs… et ses moyens financiers et médiatiques.

Le 7 mai 2017 a été l’aboutissement d’un processus de fabrication d’un président. Dont acte!

Cette élection est donc une étape déterminante dans l’officialisation de la prise de pouvoir politique par l’oligarchie des marchés. D’ailleurs, reconnaissons à M Macron la franchise de ses intentions. Il ne s’est pas prêté aux discours électoralistes des partis politiques habituels qui ont été trop souvent un chapelet de promesses jamais tenues, mais qui faisaient plaisir à un électorat qui faisait mine de croire.

M Macron a un comportement marqué par un sentiment de supériorité. Il n’a pas hésité à se démarquer du peuple et des moins nantis.

M Macron est un pur produit du marché financier qui l’a testé avant de lui accorder sa confiance.

Les exemples de sa loyauté envers le monde financier européen et atlantiste a été vérifié à de multiples reprises durant son passage au ministère de l’économie. La France lui doit de multiples ventes dans des conditions extraordinaires (Alstom, aéroports de Toulouse, Lyon, Nice, Le Monde,..), mais aussi un flop remarquable avec les « Bus Macron ». M Macron est la personne qui n’a pas peur d’afficher la privatisation des biens publics pour le plus grand bonheur de la haute finance internationale.

M Macron a réussi un autre test de haut vol, connu sous l’appellation de « loi Macron ». Elle fut présenté sous le titre flatteur et prometteur de « Loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques ». M Macron va la faire passer grâce à « L’article 49 alinéa 3, dit d’« engagement de responsabilité », permet au gouvernement de faire passer le texte qu’il présente, sans vote, sous couvert du rejet de la motion de censure que l’opposition se doit de déposer pour la forme, avec peu d’espoir de réussite ». (Wikipédia)

Et voici un aperçu de cette loi Macron qui n’est rien d’autre que le TISA relooké!

« La loi se donne, selon Emmanuel Macron, pour finalité de « déverrouiller l’économie française » ; elle doit régler les « trois maladies » de la France : « défiance », « complexité » et « corporatisme » en prenant un ensemble de mesures modifiant un certain nombre de réglementations en vigueur afin de restreindre le droit au repos du dimanche et faciliter le travail de nuit, de réduire le caractère fixe des tarifs des professions réglementées et d’augmenter le nombre de professionnels, de supprimer le monopole du service public de la SNCF accordant la préférence au rail pour le transport terrestre régulier à longue distance, d’accélérer l’acquisition du permis de conduire, de plafonner les indemnités de licenciement et les dommages et intérêts en cas de licenciement abusif, de permettre la vente par l’État de dix milliards de participation dans des entreprises publiques privatisées afin d’augmenter les intérêts de la dette payés, la possibilité de transférer la propriété de l’armement militaire, des avions de chasse et des navires de guerre à des sociétés commerciales privées qui les loueront à l’armée française et à la Marine nationale, l’augmentation systématique de 30 % des limites de constructibilité en zones urbaines, ainsi que diverses autres mesures qui ont été abandonnées : l’ouverture du capital des pharmacies aux investisseurs non pharmaciens, l’ouverture de la profession d’avocat aux juristes d’entreprise, etc. » (Source Wikipédia)

Lecture fortement recommandée: https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_pour_la_cro...C3%A9conomiques

Bref, M Macron a osé finir le travail commencé par ses prédécesseurs. Le marché est content! maintenant, regardez l’évolution du Cac 40 (environ 5’400 ce jour), soit un niveau qui avoisine celui de janvier 2008! Il faut reconnaître que nous pouvons les comprendre dans la mesure où il a toutes les chances de venir faire de superbes affaires dans la probable intensification de la liquidation des biens publics.


L’expérience a appris à M Macron qu’un certain nombre de députés d’une génération plus vieillotte que la sienne et moins favorable au marché risquerait de tenter de bloquer son programme probable. Eh bien, il a averti clairement, publiquement et à de nombreuses reprises qu’il gouvernerait par ordonnances. Pour ceux qui ne le savent pas, une ordonnance est, en droit français, une mesure que prend le gouvernement suite à la délégation par le parlement de l’une de ses compétences.Il faut bien ça pour mettre en place un programme qui plaît à une ultra-minorité!

Source schéma: ATTAC France

L’ordonnance, attribut essentiel d’un régime royaliste, est le nom donné aux lois (Ordonnance royale).

Tout ceci nous amène à une question essentielle. A quel système de gouvernance la France doit-elle s’attendre? Et là, la mise en scène qui amène le nouvel élu à pied au pied d’une pyramide ne manque pas d’interpeller. La pyramide est LE symbole royal par excellence!

Un autre clin d’oeil des circonstances, M Macron a été élu avec 66,1% de voix avec 66,01% d’électeurs qui se sont exprimés! Les mathématiciens devraient nous calculer la probabilité d’obtenir ce genre d’occurrence! Quand on connaît les mésaventures statistiques du déroulement de ces élections, on ne peut être que soufflés par ces résultats….


Et voilà un autre clin d’oeil de la « Providence » que M Macron affectionne. Le nombre 66 s’écrit en romain target="_blank" LXVI, abréviation de Louis XVI qui résidait aux Tuileries. A quelques pas donc de la pyramide du Louvre….

Bref, une gouvernance d’un nouveau genre s’est imposée par un redoutable et puissant marketing, qui a fabriqué un président-monarque sur fond de symboles ésotériques.Une sorte de corporatocratie inspirée par la royauté pharaonique se dévoile tous les jours un peu plus. Les tabous tombent emportant ce qu’il restait de gênes.

Il a d’ores et déjà donné un grand coup de pied dans la fourmilière que sont les partis politiques classiques. Un par un les apparatchiks essaient de retrouver un second souffle en prêtant allégeance au nouvel élu prouvant à quel point leurs convictions habituellement affichées n’étaient que de la comm.

Quant au Premier ministre à venir, nous pourrions bien imaginer Mme El Khomri qui a bien des compétences en matière de 49.3…

Liliane Held-Khawam

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