03 mai 2017

Banlieues pavillonnaires : « Je me sens comme un étranger, les immigrés vont nous submerger »

 
Dans les quartiers pavillonnaires des banlieues populaires, on compte. Sur le bout de ses doigts, mais à tour de bras. On compte le nombre de pavillons désormais habités par des familles issues de l’immigration. « Quatre Arabes en face de chez moi, quatre autres au bout de la rue à droite, un Noir à gauche », détaille Micheline, 88 ans, qui habite la ville haute de Coulommiers, en Seine-et-Marne, dans une rue perpendiculaire à la cité des Templiers. « Nous ne sommes plus que huit ou neuf comme nous dans la rue, c’est ça le pire », renchérit un couple de retraités. (…)

« L’Etat aide toujours les mêmes, les immigrés et les migrants, il injecte des millions pour rénover leurs cités et nous, on n’a jamais rien », souffle Bastien, 25 ans, fonctionnaire dans une mairie. Avec sa fiancée, Jessica, aide-soignante au chômage, ils partagent une maison avec cinq autres couples à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis, à une rue de la cité des Bosquets en chantier.

Si la Seine-Saint-Denis n’est pas prête à basculer Front national, dans certaines communes et dans certains quartiers, le score du parti d’extrême droite ne cesse de grimper. « L’arrivée de propriétaires d’origine étrangère dans un environnement historiquement réservé aux Blancs est, aux yeux de ces derniers, une validation empirique du discours politique de Marine Le Pen, explique Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’institut de sondage IFOP. En passant de la location en HLM à la propriété en pavillon, les nouveaux habitants sont dans l’ascension sociale, tandis que les habitants plus anciens se sentent menacés et assignés à résidence. » « Ils ont peur que la présence des nouveaux arrivants nuise à l’image du quartier et dévalorise leur bien », souligne Violaine Girard, maîtresse de conférence en sociologie à l’université de Rouen. (…)

Cela fait plus de trente ans que Roger Ruiz habite là. « Mais rien n’est plus pareil », se plaint-il.

Et de décrire des communautés qui se replient, des femmes voilées omniprésentes et des coutumes qui, dit-il, « nous bouffent et vont nous submerger ». Avant de pester contre une voisine qui porte le voile et « ne parle même pas français » et contre le marché de la cité des Bosquets qu’il appelle le « marché de Bab El Oued », nom d’un quartier populaire d’Alger. « Je me sens comme un étranger, alors qu’on enseigne l’arabe en primaire, ça m’exaspère. »
(…)

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