29 avril 2017

Martin van Creveld, historien israélien : « Ou bien l’Occident réapprend à combattre, ou il est voué à disparaître »


– Dans votre dernier livre, vous faites la critique des évolutions négatives de la société dans les démocraties occidentales. Est-ce pour vous une façon de lancer un cri d’alarme pour nous inciter à comprendre enfin que l’heure est grave ?

Martin van Creveld : Oui, absolument. Pour citer le titre que j’ai donné à l’un des chapitres de mon livre : « Hannibal intra portas » [« Hannibal est dans nos murs« ]. Ou bien l’Occident se défait de sa faiblesse et réapprend à combattre, ou bien il est voué à disparaître.

– Vous utilisez l’expression « couilles molles » ! Qui visez-vous exactement par là […] ?

Creveld : Tous les secteurs de la société ont une part de responsabilité. Les parents, qui sont trop âgés, trop préoccupés par la sécurité et qui souvent aussi ont de trop grandes exigences envers leurs enfants; les forces armées qui sont
affligées par un mélange écœurant de bureaucratie, de folie régulatrice et de « political correctnes »; les soldates qui ne sont en réalité que des demi-soldats et apportent aux forces armées plus de problèmes que de profit; le fait que l’idée soit très largement répandue que la guerre mène fatalement à des troubles posttraumatiques […]; et l’ascension irrésistible des droits au détriment des devoirs. Faites votre choix.

– Le terrorisme islamique est arrivé en Europe, tout le monde peut le constater. Et les armées classiques semblent dépassées pour le combattre.
Creveld : Parce qu’elles se sont préparées pendant des décennies à combattre les unes contre les autres et non contre des organisations d’une autre nature.

[…]

– À l’automne 2015, la chancelière fédérale a ouvert les portes à une immigration illégale de masse, ce qui a amené de grandes distorsions dans la société. Comment jugez-vous cette forme de « culture de bienvenue » d’un point de vue sécuritaire ?

J’aime bien madame Merkel. Mais je crois qu’elle a commis une très, très grave erreur, pour laquelle l’Allemagne paie cher et paiera encore plus cher à l’avenir.

[…]

– Est-ce que les « mouvements populistes », tellement décriés par les « couilles molles de l’establishment », sont une lueur d’espoir […] ?

Creveld : À mon avis, oui. Même si, personnellement, je n’aimerais pas tellement que l’UE s’effondre.

[…]

(Traduction Fdesouche)
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