07 avril 2017

Conseil de sécurité : la France tapine, les États-Unis menacent, la Russie tient bon !


Mercredi 5 avril 2017 avait lieu une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, au lendemain d’une attaque chimique qui aurait été perpétrée dans la région de Khan Cheikhoun, au nord-ouest de la Syrie.

L’intervention française a brillé par son absurdité. L’ambassadeur de la France à l’ONU a en effet commencé par imputer le crime au « régime de Bachar al-Assad » tout en affirmant une minute plus tard que toute la lumière n’était pas faite sur ce massacre.

« Il s’agit de l’exaction la plus meurtrière depuis les attaques à grande échelle commises par le régime syrien en août 2013 dans la Ghouta, où plus de 1000 personnes ont perdu la vie. [...]

Ces atrocités illustrent tragiquement, Madame la Présidente, la folie destructrice du régime de Bachar al-Assad. [...]

Toute la lumière doit être faite au plus vite sur les détails de ce massacre ignoble [...] Mon pays apporte son plein soutien à la mission d’établissement des faits de l’OIAC. »

Mais ce n’est pas tout : l’ambassadeur a répété à deux reprises qu’il n’était plus temps de « finasser », avant d’en appeler à soutenir le droit international... Un discours ridicule et dangereusement incohérent donc, parfaitement imité par le représentant italien :

« Ce type d’attaque confirme le plus grand mépris qu’a le régime syrien pour sa population. [...] Nous attendons impatiemment les conclusions de l’OIAC. »

L’ambassadeur de Russie a tenté de remettre un peu d’histoire, de cohérence et de droit international dans le débat, tout en rappelant la responsabilité des uns et des autres. Extrait :

« Voyons la genèse du problème [...] Ce sont les “lignes rouges”, comme on les a appelées, annoncées par l’administration des États-Unis en 2012, qui devaient déclencher une intervention militaire en Syrie. Cette décision a été le point de départ de provocations qui ont suivi de la part de groupes terroristes extrémistes qui employaient des armes chimiques. Ils se sont employés à discréditer Damas et à donner prétexte à une action militaire contre un gouvernement souverain. À ce moment-là, nos partenaires occidentaux ont préféré se taire, en particulier alors que Damas avait demandé en 2013 une enquête sur l’emploi de sarin dans la banlieue d’Alep. C’est cette inaction, précisément, qui a permis aux combattants de ressentir leur impunité et d’agir le 21 août 2013 à Ghouta-Est, de nouveau, employant le sarin. [...]

La première mission du groupe d’experts de l’ONU en Syrie n’a pas pu établir la responsabilité du gouvernement. [...] Il ne fait aucun doute que les terroristes ont tiré les leçons de Ghouta-Est. La mission n’a jamais pu vérifier la provenance de l’utilisation de ces armes. [...] Si quelqu’un a encore quelque doute sur ces incidents, il suffit de voir les vidéos qui ont été filmées relativement à cette question.

Toutes les organisations humanitaires, les “Casques blancs”, Al-Nosra également étaient les correspondants ; mais le fait est que les Casques blancs sont étroitement liés aux organisations terroristes, et ceux qui ont fabriqué ces produits chimiques semblent être ceux qui justement ont accumulé des médicaments et des produits alimentaires. Vous imaginez le degré de cynisme ? »

L’ambassadeur de Russie a poursuivi en demandant le prolongation d’un an du mandat des enquêteurs afin de leur laisser la possibilité de faire la lumière sur cette attaque.

Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’ONU et présidente de la séance, a ensuite pris la parole et commencé son intervention en brandissant des photos d’enfants morts... Un discours placé donc dans le registre hollywoodien de l’émotion spectaculaire, bien loin du sérieux requis par la gravité de la situation syrienne.

La représentante des États-Unis a ensuite visé la Russie par une inversion accusatoire qui augure du pire, tant elle est typique des pires manipulations dont se sont rendues responsables les instances impériales atlanto-sionistes ces dernières décennies :

« Nous savons que l’attaque d’hier porte la signature du régime d’Assad. [...] Sans aucun fondement, la Russie essaie encore et encore de jeter l’opprobre sur d’autres. Or il est une vérité incontournable que nous devons répéter ici : le fait est qu’Assad, la Russie et l’Iran n’ont aucun intérêt à faire la paix. Le gouvernement syrien illégitime, mené par un homme sans aucune conscience, s’est rendu coupable d’atrocités indicibles depuis six ans. [...] Combien d’enfants devront encore mourir avant que la Russie ne se préoccupe de leur sort ? »

Mais surtout, Nikki Haley a conclu son bref discours par une menace directe d’intervention unilatérale :

« Lorsque les Nations unies ne parviennent pas à s’acquitter de leur devoir d’agir collectivement, il arrive un moment dans la vie des États où nous sommes tenus d’agir individuellement. »

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