31 mars 2017

Espagne et Portugal sous la menace d'un tsunami


Dans un documentaire espagnol, une quarantaine de scientifiques préviennent que ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’un gigantesque mur d’eau vienne fracasser les côtes espagnoles et portugaises. La catastrophe ferait des milliers de victimes et provoquerait des dégâts colossaux. Ces scientifiques estiment que les régions concernées sont mal préparées à un tel scénario.

Ce n’est qu’une question de temps avant qu’un gigantesque mur d’eau s’écrase sur les côtes de l’Espagne et du Portugal, ont averti des scientifiques espagnols et portugais. Dans un nouveau documentaire, appelé La gran ola (la grande vague), ils prétendent que ces régions sont mal préparées à une telle catastrophe qui ferait des milliers de victimes et causerait d’immenses dégâts.

Comme le séisme de Lisbonne de 1755

Ce carnage potentiel a été comparé à un terrible tremblement de terre survenu à Lisbonne, au XVIIIe siècle. Ce fameux séisme avait frappé la capitale portugaise le 1er novembre 1755, à 9 h. On estime qu’il a fait entre 50 000 et 70 000 morts parmi les 275 000 habitants. La secousse fut suivie par un tsunami et des incendies, qui détruisirent la ville de Lisbonne dans sa quasi-totalité.

Ce séisme n’ayant pas été enregistré grâce à des sismographes, sa magnitude et son épicentre ont été calculés de manière indirecte, en fonction du contexte géologique et de la répartition des destructions. Les sismologues estiment sa magnitude entre 8,5 et 9. Son épicentre exact reste discuté mais se situait dans l’océan Atlantique, probablement à environ 200 km au sud-ouest du cap Saint-Vincent. D’après les études paléosismologiques, le temps de récurrence d’un tel séisme est de l’ordre de 1 500 à 2 000 ans.

Selon le réalisateur du documentaire, Fernando Arroyo, interrogé par le Daily Mail, la catastrophe pourrait être une répétition de cette catastrophe. Le réalisateur estime que des dizaines de milliers de personnes pourraient être tuées et des centaines de milliers d’autres pourraient être touchées par l’évacuation, les coupures de courant et un manque de nourriture et d’eau. Les impressionnantes vagues de Nazare, au Portugal, ne seraient rien à côté de la catastrophe que causerait un tsunami. (Photo : Reuters)

Le Golfe de Cadix serait la région la plus exposée. Il s’agit d’une zone très prisée des touristes et expatriés. Elle est située sur la côte atlantique de l’Andalousie, autour de la ville de Cadix. Elle s’étend entre le détroit de Gibraltar et le cap de Saint-Vincent au Portugal. Le Golfe de Cadix est surtout une zone d’activité importante, stimulée par sa position très ouverte sur l’Atlantique, à l’entrée de la mer Méditerranée, et les nombreux fleuves qui viennent s’y jeter (Guadalquivir, Guadiana, Odiel et Guadalete, entre autres).

Il s’agit aussi, en effet, d’une zone à l’activité sismique constante, en raison de sa situation sur la zone de contact entre la plaque africaine et la plaque eurasienne.

« Quand arrivera-t-il ce tsunami ? »

Le film interroge un certain nombre de scientifiques de la région, qui font écho aux craintes exposées par le réalisateur. Ils sont une quarantaine d’experts à tirer la sonnette d’alarme. Ils sont notamment particulièrement préoccupés par l’absence d’un système d’alerte rapide, qui permettrait aux gens de se préparer à une vague imminente. Begona Perez, responsable de la division de l’océanographie des ports espagnols, a déclaré au cinéaste : « La question n’est pas de savoir s’il y aura un autre tsunami, mais quand il arrivera. » Les images du tsunami du Japon en 2011 témoignent de la violence du phénomène.

Des propos relayés par Luis Matias, chercheur en matière de risque tectonique et sismique à l’Institut Dom Luiz au Portugal : « Dans le Golfe de Cadix, plusieurs failles peuvent provoquer un séisme à tout moment. Cela rend la zone sensible aux tremblements de terre en mer, ce qui peut créer des tsunamis. Quand un tremblement de terre, un volcan ou un glissement de terrain se produit sur le plancher océanique, l’eau est déplacée. Cette eau forme le début du tsunami. Lorsque les vagues atteignent une eau moins profonde, leur hauteur peut augmenter de plusieurs mètres. »

« Les gouvernements ne font rien… »

Dans des entretiens accordés à plusieurs médias espagnols, le réalisateur Fernando Arroyo répète que la « seule réalité est qu’aucun scientifique au monde ne peut prétendre qu’un tel séisme ne se répétera pas à court terme parce qu’il n’y a pas d’indicateurs dans la région. Mais une chose est certaine : cela affecterait des centaines de milliers de personnes et causerait des pertes économiques très importantes. »

Dans le très sérieux journal espagnol, El Pais, il martèle que « c’est la vérité. Vous pouvez le croire ou pas. Pendant plusieurs jours, de vastes zones ne pourront pas être évacuées. Il n’y aura plus d’électricité, plus de moyens de communication, plus d’eau. Des villes entières, comme Cadix, devront être évacuées. » « Pendant plusieurs jours, de vastes zones ne pourront pas être évacuées. Il n’y aura plus d’électricité, plus de moyens de communication, plus d’eau… » Le Japon a connu des scènes de désolation pareille en 2011… (Photo archives : Reuters)

Les propos d’un autre expert portugais, Mario Lopes, abondent dans le même sens. « Les gouvernements ne font rien. Ce qu’il faut faire est écrit noir sur blanc. Les politiciens connaissent ce risque sismique. On pourrait le réduire », estime-t-il.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.