23 mars 2017

Ces 18 ex-ministres de l'Intérieur et leurs avantages à vie


Les anciens locataires de la Place Bauveau peuvent profiter d'avantages, comme les ex-Premiers ministres et les ex-présidents de la République.

Ils sont dix-huit. Dix-huit anciens ministres de l'Intérieur encore vivants, auxquels l'État accorde des avantages à vie, dont une voiture avec un chauffeur. La règle n'est pas écrite, c'est un usage. Le chauffeur étant aussi officier de sécurité, cette mesure est destinée à assurer une protection basique pour ces hommes et femmes qui ont un jour incarné les forces de l'ordre au plus haut niveau et reçoivent parfois des menaces de mort plusieurs années après avoir quitté leurs fonctions.

Le plus ancien d'entre eux à être encore en vie, c'est Jacques Chirac, qui est aussi "couvert" par ses avantages d'ex-Premier ministre et d'ex-président de la République, des fonctions elles aussi génératrices de privilèges à vie. On trouve ensuite, dans l'ordre, Christian Bonnet, Pierre Joxe, Philippe Marchand, Paul Quilès, Jean-Louis Debré, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Jack Queyranne (par intérim), Daniel Vaillant, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin, François Baroin, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Claude Guéant, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et, depuis sa démission le 21 mars, Bruno Le Roux. Le nouveau ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, nommé après le scandale de l'emploi des filles de Bruno Le Roux à l'Assemblée nationale, rejoindra vraisemblablement cette liste d'ex-locataires de la Place Bauveau dans quelques semaines, au lendemain de la présidentielle.

Tous n'en profitent pas

Qu'ils soient restés plusieurs années ou quelques jours en poste, tous peuvent faire une demande au ministère de l'Intérieur, qui obtempère. Certains décident de renoncer à ces privilèges : Philippe Marchand (janvier 1991-avril 1992) expliquait par exemple à L'Obs , en 2015, qu'il avait décidé en 2009 de se séparer de sa voiture avec chauffeur. D'autres en profitent uniquement lors de leurs séjours parisiens et, enfin, certains exploitent à 100 % cette largesse républicaine, en se faisant même accompagner lors de leurs déplacements à l'étranger, ce qui décuple les factures.

Selon un rapport de la Cour des comptes en 2010, le coût annuel d'un officier de sécurité est de 71 879 euros, auquel il faut ajouter le prix de la voiture, et éventuellement d'autres fonctionnaires s'il faut assurer une disponibilité permanente. Les sages de la rue Cambon pointaient alors le coût de ces mesures de protection accordées à vie, et affirmaient que la France est le seul pays à offrir un tel luxe à ses ex-premiers flics. Le coût total est difficile à estimer de façon fiable sans avoir accès aux données du ministère de l'Intérieur : chaque ex-ministre utilise son privilège de façon différente, chaque dispositif est spécifique, et certains cumulent les avantages avec ceux d'autres postes, anciens ou actuels.

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