04 décembre 2016

Marchandisation des humains, c'est maintenant !


Après la diffusion du documentaire «Les Enfants volés d'Angleterre», Marina Carrère d'Encausse ouvre le débat avec ses invités. Elle reçoit Ian Josephs, fondateur du site Internet Forced adoption, qui assiste des familles britanniques menacées de perdre leurs enfants, Florence Bellone, correspondante de la RTBF (...)

Ce documentaire relate l’histoire de milliers d’enfants injustement enlevés à leurs familles. C’est l’effarante chronique de nouveaux nés retirés, dès la maternité, à des femmes qui n’ont encore jamais eu d’enfants, sous prétexte d’un soupçon de maltraitance future...

Le théâtre de ce documentaire n'est pas un pays tyrannique où les droits de l’enfant seraient inexistants. Ces tragédies se déroulent dans un Etat de droit européen, un pays voisin de la France : le Royaume-Uni.

Ce film révèle une dérive impensable : chaque année, la Grande Bretagne fixe des quotas d’enfants à retirer à leurs parents, des objectifs d’adoption. Si les comtés qui doivent appliquer cette politique n’y parviennent pas, ils subissent des sanctions financières, leur budget est révisé à la baisse.
Des agences privées, parfois cotées en bourse, sont souvent chargées de placer ces enfants et de les faire adopter. Ils sont exposés sur leurs sites, décrits par le menu, tels des biens dont on vante les qualités.
L’an passé, 7 740 enfants étaient en attente d’adoption par des couples qui peuvent dresser en ligne leur profil idéal de recherche. Ces enfants sont adoptés par des foyers aux revenus aisés. Et sont le plus souvent retirés à des familles précaires.
Une maltraitance avérée de la part des parents n’a pas besoin d’être constatée. Une simple suspicion de maltraitance future par les services sociaux des comtés suffit pour perdre définitivement son enfant. En Grande Bretagne, la protection de l’enfance est désormais au service d’une vision libérale qui considère que les couples désargentés ou les mères célibataires ne peuvent être de bons parents.

Ce scandale au cœur de l’Europe des droits de l’Homme ne traverse pas les frontières britanniques. La loi impose le silence aux parents et aux journalistes qui ne peuvent raconter leur drame sous peine de condamnations judiciaires. Ils n’ont même pas le droit de citer les prénoms des enfants qui leur ont été volés.

Pour sauver des familles anglaises de cette tragédie, un ex-député et un millionnaire britanniques organisent désormais la fuite de familles injustement menacées de séparation. Ils les aident à s’installer dans d’autres pays européens comme la France.

Plus de deux millions d’enfants sont ainsi « fichés » par les services sociaux anglais et leurs parents, pris dans la tourmente d’une machine administrative devenue folle. Institué en 1989 à l’initiative du très libéral gouvernement Thatcher (dont Fillon est un admirateur !), qui entendait casser « l’assistanat » des classes laborieuses, le Children Act donne le droit aux services de protection de l’enfance du Royaume-Uni de retirer des enfants à leurs familles sur de simples soupçons de maltraitance, présente ou à venir.

Documentaire 60 min

Auteurs-réalisateurs : Pierre Chassagnieux et Stéphanie Thomas
Vu ici

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