04 décembre 2016

Fillon : le Margaret Thatcher français


À côté du visage de Nicolas Sarkozy, éliminé dès le premier tour de la primaire de la droite dimanche 20 novembre, le nom de François Fillon est plus discrètement évoqué par la presse étrangère. Quelques heures après les premiers résultats du scrutin, celle-ci s'intéresse plus volontiers au sort de l'ancien chef de l'État, durement sanctionné par ses propres électeurs.

Face à lui, François Fillon est avant tout vu comme "l'ancien Premier ministre". Ainsi, pour le New York Times, François Fillon, resté chef du gouvernement pendant toute la durée du quinquennat Sarkozy, a "récupéré" dans le discours de ce dernier les thèmes de l'identité, de l'immigration et du terrorisme islamiste, pour en parler avec des mots "moins durs"... et "écarter son ancien patron".

Un "admirateur de Margaret Thatcher"

Outre-Manche, il est surtout question du programme économique de François Fillon, présenté comme un "admirateur de Margaret Thatcher" par le Telegraph. "M. Fillon a promis de supprimer un demi-million de postes dans la fonction publique en cinq ans et de tailler dans le code du travail", explique le quotidien britannique.

Le député de Paris exprime régulièrement son admiration pour Margaret Thatcher, Premier ministre du Royaume-Uni pendant plus d'une décennie et figure incontournable de la révolution libérale des années 80. "Depuis l'après-guerre, la France n'a jamais eu de révolution thatchérienne, ou de réformes réalistes comme celles de Gerhardt Schroeder en Allemagne", regrettait-il justement dans les colonnes du Telegraph en 2014. "J'aimerais laisser dans l'histoire une trace aussi forte que celle de Madame Thatcher", dit aussi François Fillon, comme le rappelle L'Express.

Pour le New York Times, les positions économiques du candidat pourraient lui causer du tort: "C'est typiquement le genre de programme qui fait descendre des milliers de manifestants dans les rues et fait tomber des gouvernements", juge le journal.

"L'incarnation de la droite traditionnelle et provinciale"

"Sa posture de fermeté sur des positions classiques de droite lui ont valu un net soutien des électeurs conservateurs", analyse le quotidien suisse Le Temps, pour qui il est le "représentant de la droite des 'valeurs'". Pour le Guardian, le candidat de 62 ans est même "l'incarnation de la droite traditionnelle et provinciale". "C'est un Catholique issu d'un village du nord-ouest de la France, où il a vécu dans un château du 12e siècle avec sa femme originaire du Pays de Galles et leurs cinq enfants, pendant sa longue carrière en politique locale".

Pour dresser le portrait complet de ce "buveur de thé anglophile", comme le qualifie le Guardian, la presse étrangère ne manque pas non plus de rappeler que François Fillon, est le candidat "le plus favorable à un rapprochement avec la Russie", qu'il est "soutenu par la droite catholique traditionnelle", et qu'il n'était pas favorable au Mariage pour tous.

"Sérieux, poli et respectueux, il est aussi prêt à prendre des risques", explique le Corriere della Sera italien, qui raconte comment cet amoureux de voitures a passé son voyage de noces dans un hôpital espagnol après un accident à bord d'une Renault 5 Alpine.

"Le candidat qui sortira de cette primaire sera l'adversaire de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle au printemps prochain", prédit en tout cas El Pais, comme une grande partie de la presse étrangère. The Independent le voit déjà aux portes de l'Élysée, tant "les concurrents traditionnels de la gauche ont été affaiblis par la présidence chaotique du socialiste François Hollande".

Source 
 
Fillon, faux ami...

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