27 novembre 2016

Votez Ali Juppé : « Un cauchemar »




C’était sa dernière tournée et il ne lui restait que quatre arrêts avant de rentrer au dépôt. Il est 22 h 30 passés, ce mercredi soir, lorsque Mohamed, chauffeur du groupe Keolis, âgé de 55ans, pénètre dans le quartier Boyenval de Beaumont-sur-Oise au volant de son bus de la ligne B. Avec deux passagers à bord, il s’arrête au pied des barres d’immeuble pour laisser monter deux jeunes hommes. Débute alors l’agression d’une extrême violence. « Ils voulaient piquer mon bus et savoir comment il démarrait », confie ce jeudi par téléphone Mohamed, encore sous le choc.


Les deux assaillants sont rapidement rejoints par une dizaine d’individus, « tous cagoulés », se souvient Mohamed, la voix tremblante. Il est finalement extrait de son véhicule. « C’est allé très vite. Ils se sont mis à me tabasser. C’était comme dans un cauchemar. Puis j’ai vu mon bus en feu. » Il trouve alors la force de prévenir son chef puis de s’enfuir. « Je suis allé jusqu’au lycée, et, là je suis tombé sur les pompiers et les gendarmes. » Transporté à l’hôpital de Beaumont, il présente des blessures aux jambes, des contusions au cou et à la tête. Les médecins lui ont délivré cinq jours d’incapacité.

Pur hasard, ses collègues de Keolis étaient en grève ce jeudi pour dénoncer leurs conditions de travail. « Ce qui s’est passé à Boyenval est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. On refuse de retourner dans le quartier, où l’on subit déjà des agressions verbales. On est livré à nous-mêmes », déplore Soraya Faucheux, déléguée du personnel, qui n’exclut pas d’exercer leur droit de retrait ce vendredi.

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