27 novembre 2016

Un orage coupe la respiration de 2.000 Australiens, trois en meurent


Vent de panique en Australie lundi, lorsque plus de 2.000 personnes ont ressenti de grosses difficultés respiratoires au cours d'un violent orage. Pour trois personnes, les secours n'ont rien pu faire, il était trop tard. La cause de ces maux est rare et potentiellement dangereuse pour quiconque, il s'agit d'un asthme foudroyant provoqué par le phénomène orageux. 

La journée de lundi a été marquée par des températures particulièrement étouffantes dans la région de Melbourne et dans le reste de l'état de Victoria, en Australie. Le thermomètre affichait 38 degrés Celsius lorsque de gros nuages noirs annonciateurs d'orage et donc d'un rafraîchissement de l'atmosphère se sont faits menaçants. La population se réjouissait qu'il fasse bientôt plus respirable... Malheureusement, la situation a rapidement mal tourné pour de nombreux habitants.

Plus assez d'ambulances et de médicaments

En très peu de temps, les lignes des centrales d'urgences se sont mises à sonner. Les secours ont enregistré plus de 2.000 appels à l'aide signalant des personnes en détresse respiratoire. Plus de 60 ambulances de réserve ont dû venir en renfort afin d'acheminer un maximum de patients vers l'hôpital, trente d'entre eux étant alors admis aux soins intensifs. Le nombre de véhicules envoyés à la rescousse n'a pas suffi. "Nos médecins n'avaient jamais vu autant de patients présenter les mêmes symptômes au même moment", explique Kathy Bowlen, porte-parole de l'hôpital St Vincent. "Nous étions même sur le point d'ouvrir un deuxième service d'urgence. A un moment donné, nous manquions même des médicaments nécessaires".

Trois à quatre fois plus fort qu'une crise d'asthme

Selon les patients, leur expérience fut traumatisante. "J'ai ressenti des difficultés respiratoires trois à quatre fois plus fortes que lors d'une crise d'asthme habituelle", explique David McGann. "Je n'ai pas pu bouger de mon fauteuil pendant trois heures parce que je manquais de souffle. C'était comme si un éléphant était assis sur ma poitrine", relate-t-il.

Trois jeunes gens perdent la vie

Sur les 2.000 personnes qui ont dû faire appel aux secours, trois n'ont pas survécu: Omar Moujalled, 18 ans, qui devait terminer ses études secondaires dans deux jours; Hope Carnevali, 20 ans, décédée dans le jardin familial en attendant qu'une ambulance lui vienne en aide; Apollo Papadopoulos, 35 ans.

Particules fines de pollen

La cause de tous ces malaises était la même: des crises d'asthme liées à l'orage, une manifestation extrêmement rare de la maladie et qui peut toucher des individus n'ayant jusque là jamais eu de problème respiratoire dans leur vie. Comment l'orage peut-il donc provoquer un accès d'asthme aussi grave? Le danger réside dans les particules de pollen libérées lors d'un changement brutal des conditions atmosphériques, particulièrement lorsqu'un orage survient après de fortes chaleurs sèches. Les grains des pollens gonflent avec l'humidité, éclatent et sont alors propagées dans l'air des particules allergisantes extrêmement fines. Si le vent est fort, il peut disperser ces particules à des kilomètres et vu leur petitesse, elles pénétrent très facilement et très profondément dans les poumons des sujets. Avec la conséquence que l'on connaît: crise d'asthme grave, voire mortelle. C'est d'ailleurs pour cela que certains asthmatiques sont déjà au courant: mieux vaut ne pas mettre le nez dehors par temps orageux.

Précédents en Europe

Le phénomène observé à Melbourne et environs lundi n'est pas nouveau, des épidémies d'asthme après l'orage ont déjà été observées auparavant, en Australie notamment mais également en Europe, par exemple en Angleterre ou en Italie. Il suffit malheureusement que les conditions soient réunies pour déclencher le problème potentiellement mortel. L'événement de lundi est par contre, de par son ampleur, particulièrement extraordinaire.

Source

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.