27 novembre 2016

Fillon : son programme "minceur" pour les Français

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Temps de travail

"2020, tu te lèves pour aller travailler et mener tes enfants à l'école. Ta femme est déjà partie, avec la suppression des 35h et les nouveaux accords d'entreprise elle travaille 42h par semaine. Elle a bien voulu protester mais les procédures de licenciement ont été facilitées et vous avez besoin de ce travail", commence le texte.


Un travail hebdomadaire de 42 heures est-il possible dans le cadre des réformes promises par François Fillon? Tout à fait. Le candidat à la primaire de la droite veut la suppression pure et simple des 35 heures. La négociation de la durée de travail reviendra aux entreprises, dans la limite de 48 heures fixées par le droit européen. S'il paraît toutefois difficile d'imaginer que ce soit réalisable compte tenu du contexte social français, cela reste néanmoins possible.

Plus loin, Cédric Moulard évoque le cas du père de famille qui passe de 35 à 39 heures en perdant ses heures supplémentaires. Là encore, dans la mesure où la négociation revient aux entreprises (sur le modèle des négociations de l'entreprise Smart), c'est tout à fait imaginable. Quant aux modalités de licenciements, elles seront en effet facilitées par le biais d'un nouveau contrat.

Allocations chômage

Puis, l'auteur du texte écrit ceci: "Tu t'es retrouvé au chômage et avec la dégressivité des allocations tu as été obligé d'accepter un travail à 50km de chez toi. C'est pas dans ta branche, ça fait des frais énormes mais c'était ça ou le RSA".

François Fillon propose en effet la dégressivité des allocations chômage (qui seront de base plafonnées à 75%) à partir de six mois d'inactivité. À partir de deux offres refusées, les allocations ne seront en effet plus versées.

Fonctionnaires

Arrive ensuite un cas où l'internaute explique l'absentéisme d'une institutrice par la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires promise par François Fillon. Sur ce point, les choses sont un peu plus compliquées pour plusieurs raisons.

La première est que le candidat n'a pas précisé quels secteurs de la fonction publique seront concernés. Deuxième raison, il s'agit du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux sur la durée du quinquennat (et non pas une suppression nette comme le texte le laisse entendre).

Enfin, François Fillon fait planer le doute sur le type d'emplois qu'il a dans le viseur, parlant maintenant "d'emplois publics" (ce qui est différent des "fonctionnaires" jouissant d'un statut particulier). À noter en revanche qu'il souhaite augmenter le temps de travail de ces derniers sans les augmenter.

Santé

"D'habitude tu l'aurais laissé à ta mère mais elle est trop fatiguée. Ça fait 6 mois qu'elle traîne un sale truc mais qu'elle peut pas être hospitalisée parce qu'il n'y a pas de lit disponible à l'hôpital. Et puis ça coûterait trop cher avec la réforme de l'assurance-maladie", écrit le photographe, décrivant un système de santé laissé à l'abandon.

Comme nous l'écrivions, François Fillon promet de "désétatiser le système" de santé. Comprendre: instaurer le recours à des assurances privées pour les maladies du quotidien (mais pas pour l'hospitalisation). Le candidat à la primaire souhaite que "la sécurité sociale se concentre sur les risques principaux, les affections graves et de longue durée". Donc difficile d'affirmer que le cas évoqué par Cédric Moulard corresponde vraiment aux propositions du candidat. Quoi qu'il en soit, celles-ci inquiètent grandement la ministre de la santé Marisol Touraine.

L'explosion des frais d'inscription à la Fac

Sur ce point, l'auteur du billet fait une erreur (ou alors une extrapolation des effets théoriques des mesures préconisées par François Fillon). Selon Cédric Moulard, "la pleine autonomie des universités" devrait conduire à l'explosion des frais d'inscription.

Pour autant, rien ne permet à ce stade de l'affirmer. Si François Fillon plaide pour plus d'autonomie en matière de recrutement des enseignants, rien dans son programme ne se traduit par un désengagement de l'État. Au contraire, il plaide pour une "augmentation de la part de l'État" dans le financement de l'enseignement supérieur.

En revanche, François Fillon souhaite que les établissements puissent avoir "la liberté de fixer les frais de scolarité applicables aux étudiants préparant les diplômes nationaux de master et de doctorat", mais "dans le cadre d'une fourchette négociée avec l'Etat". Donc difficile de savoir ce qu'il en sera vraiment.

Smic et ISF

Dans la description qu'il donne, l'auteur du billet affirme que le SMIC n'aura pas augmenté d'ici à 2020. C'est en effet facilement imaginable. François Fillon estime que "le smic actuel est ce que la société française peut faire de mieux .En France, il est d'ailleurs plus élevé que dans la plupart des pays européens".

Selon lui, il ne doit pas être pas être augmenté "mécaniquement chaque année" mais indexé sur les prix de la consommation.

Enfin, le billet termine par la suppression de l'ISF. Et comme c'est également le cas pour Alain Juppé, François Fillon veut bien supprimer cet impôt pour aider au financement des entreprises.
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