Peut-on croire qu’il puisse nous en sortir la recette du siècle, la crise-Brillat-Savarin de la postmodernité, là, comme ça, par simple accumulation et empilement furieux ?
Il y a trop de désordres pour le désordre décisif : il y a trop de crises pour une crise, celle qui nous est nécessaire pour venir à bout de nos folies et de nous-mêmes activant fiévreusement nos folies, pour venir à bout du Système. Il faut un événement inédit, qui ne soit pas lui-même une crise spécifique (pas un effondrement financier, pas une guerre, pas un regime change, pas une élection truquée, etc. – même si tous ces ingrédients ont plus ou moins une place) ; il faut quelque chose de plus haut, quelque chose d’unificateur d’au-dessus des crises, d’au-dessus des désordres, pour soudain imposer sa loi ; il faut que tous les désordres soient soudain réunis en un seul désordre cosmique qui, seul, pourra détruire les racines de lui-même en accouchant de son contraire. Je crois que le seul relais humain d’un tel événement, – outre les forces extérieures qui sont et seront les moteurs de tout cela, – est un choc psychologique cosmique et nécessairement collectif que seul le colossal système de la communication qui tient tout dans ce monde en folie est capable de manufacturer et de déchaîner.
Nous attendons un événement cosmique.
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