Souvent associée à la pauvreté, la gale fait aussi son retour en force. On se souvient du cas du camp de migrants à Calais qui avait été démantelé à cause de la maladie en 2014. Aucune statistique officielle n’est disponible sur cette maladie, car sa déclaration auprès des autorités n’est pas obligatoire. Néanmoins, l’incidence de la maladie a été calculée par le Haut Conseil de la santé publique à partir des médicaments vendus. Il répertorie pour 2010 au moins 328 cas pour 100 000 habitants, soit au moins 200 000 cas sur l’ensemble de la population française. L’augmentation représenterait 10% depuis 2002. La gale est due à un parasite contagieux et touche toutes les tranches de la population et tous les milieux socio-économiques malgré les idées reçues. Elle se transmet en général par des contacts humains directs, intimes et prolongés. Sa transmission est donc favorisée dans des contextes de collectivités ou de foyers, surtout en cas de promiscuité.
Maladies de la pauvreté
Véritable maladie de la pauvreté : la tuberculose. Près de 5 000 cas ont été comptabilisés en 2013 par l’InVS. Ce chiffre est en légère baisse, - 0,8% par rapport à l’année précédente. L’Ile-de-France est la plus touchée (36% des cas déclarés en 2013) et plus précisément les départements de Paris et de la Seine-Saint-Denis, selon l’Agence régionale de santé (ARS). Les statistiques officielles précisent que les personnes SDF ou vivants dans des structures collectives (centres d’hébergements collectifs, établissements pour personnes âgées, établissements pénitentiaires) sont les plus touchées.
Les personnes d’origine étrangère sont aussi surreprésentées (56%), parmi elles une majorité sont nées en Afrique (62%). « Le risque plus élevé de maladie chez les personnes récemment arrivées en France pourrait être lié à leurs conditions de migration et de vie en France. Les données en population générale montrent ainsi que la proportion des ménages immigrés habitant dans un logement de mauvaise qualité est plus élevée que chez des ménages non immigrés, et qu’ils sont aussi plus touchés par la pauvreté en termes de conditions de vie », souligne l’InVS.
« On n’en a pas les moyens »
Sur le terrain, Véronique Vasseur, chef de service du centre d’accès aux soins de santé de l’hôpital Saint-Antoine confirme. « On a eu une résurgence effectivement des maladies de la pauvreté », dit-elle. Elles touchent les gens en situation de grande précarité. La docteure alarme surtout sur la situation des migrants arrivés d’Érythrée ou du Soudan. « Nous avons énormément de réfugiés depuis un ou deux ans. Ils sont recueillis par les maraudes, mais il y a un gros manque de prise en charge », s’alarme-t-elle.
En provenance de pays où l’accès au soin est très limité, les infections progressent de manière importante chez ces populations. « On a des épidémies de gale. Il faudrait que ces personnes soient suivies, mais on n’en a pas les moyens », regrette-t-elle. L’incapacité relève du fait du nombre de personnes touchées, mais aussi du fait de la lourdeur des traitements qui demande un suivi sur le long cours. Elle déplore la limite de son action. « Nous allons traiter trois cas de gales par exemple, mais il faudrait traiter le camp entier, les literies, etc. », souligne-t-elle. Un peu démunie, elle n’a évidemment pas de solution toute faite à ces difficultés particulièrement liées au contexte politique. « Que voulez-vous qu’on fasse ? On les soigne… »
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