D’habitude elle aurait plutôt tendance au mutisme, la brave Thérèse, derrière son vieux zinc tout buriné, mais là, pour une fois, loquace comme une perruche de Madame Gaspard, la vioque, déchaînée, même, à proprement parler! En même temps, disons-le tout net, elle a ses raisons de marronner grave, vu le coup qu’il lui ont fait, ces charognes de la Municipalité, d’engager des travaux à la con dans la Rue Emmanuel Bicoudane, bloquant ainsi pour un temps indéterminé le principal accès du chaland assoiffé au havre salvateur que constitue Derrière Napoléon , pris en sa qualité de dernier bistrot digne de ce nom dans un rayon d’au moins huit cents mètres.
-« C’est pas que je cherche à développer la clientèle, automatiquement, je veux dire, mais tout de même, peuchère, y m’emmerdent juste pour engraisser un con d’entrepreneur spécialiste des trous dans les rues! Y leur faut des marchés à ces parasites…et à moi il ne me faut rien, pas vrai, juste les yeux pour pleurer! Si ça continue je ferme boutique, à la place ils créeront un magasin de fringues et tout le monde y retrouvera son compte, surtout Benchetrit et Choukroun…et vous autres vous irez picoler chez plumeau, ça vous apprendra à voter pour des pistachiers de politicards de chiottes juste bons à s’en foutre plein les fouilles au détriment des pauvres vieux limonadiers, espèce en voie de disparition dont le monde entier se fout éperdument! »
Consterné à l’idée de voir disparaître son port d’attache, le seul endroit au monde où il se sente chez lui, avec le confort spartiate des vieilles chaises en bois, le mur de bouteilles avenantes, promises, dressé derrière le sombre rade et la présence rassurante des vieux copains toujours là pour renchérir sur les tournées, Marcel Grauburle tente alors d’allumer un contre-feu:
-« S’en fais pas, ma poule, y dureront pas bien longtemps leurs travaux et après on se la fera encore plus chouette vu que la Rue Bicoudane y vont la piétonniser jusqu’à la place, d’accord ce sera la merde pour les bagnoles mais le bistrot y gagnera du cent pour cent, ça facilitera les allées et venues avec le quartier d’à côté, çui-là des pédés, et je te garantis le chiffre d’affaire, tu verras, va falloir embaucher du monde, fais confiance, un peu de patience et dans six mois d’ici tu fais le plein…sans compter qu’un truc qui s’appelle « Derrière… » pour les zomos comme label on n’inventerait pas mieux! »
Pour ma part je ne sais pas trop si Marcel voit juste en l’espèce. Le temps me semble venu, en revanche, de tenter quelque chose pour préserver les derniers débits de boisson du genre de celui de Thérèse, avec leur look d’avant-guerre, tout le contraire de nos vies d’aujourd’hui, l’imprégnation alcoolique comme raison d’être et la conversation approximative des pochetrons comme fond sonore. Manque déjà l’atmosphère enfumée à couper au couteau assortie du parfum si particulier des Gauloises et des Gitanes, grillées par centaines du matin au soir par des candidats au cancer du poumon désinvoltes, sachant pertinemment qu’ils crèveraient un jour ou l’autre et n’ayant que foutre de s’emmerder la vie pour tenter vainement d’y échapper. Çà c’est fini et ça ne reviendra pas! La clope est morte sur l’autel de la santé publique, solidement fondé sur le mythe de l’éradication des maladies et du trou de la Sécu. Hélas cette sorte d’utopie, si elle conduit à la disparition des manufactures de cigarettes ainsi que des cafés du commerce, n’aboutit qu’à l’absurdité. Et lorsque je m’en ouvre à mes petits camarades de biture, c’est Jean Foupallour qui chope, avec la maestria quasi-professionnelle d’un Tony Parker de comptoir, la balle au bond.
– « Ah ben là t’as raison, dis donc, regarde un peu ce brave Chirac! Un mec qui fumait comme un pompier quand c’était pas encore mal vu: ils l’ont obligé à arrêter, bien sûr, comme tout le monde. Ben vous le voyez maintenant le pauvre légume? Ç’aurait y pas été plus sympa qu’y crève du tabac plutôt que de se retrouver complètement gaga à l’hosto en train de claquer d’une saloperie au poumon en s’imaginant dans sa chambrée au service militaire ou dans son dortoir de colonies de vacances? Et je ne vous cause même pas des économies, vu ce qu’il nous coûte avec ses gardes du corps, sa maisonnée et son indemnité grassouillette auxquelles il faut ajouter le prix d’un retour précipité du Maroc en jet privé sans parler du coût pharamineux de l’entretien du malade! Et c’est même pas dit qu’y z’arrivent pas à nous le prolonger encore un moment, le pauvre malheureux, il en a vu d’autres, oubliez pas, c’est du costaud le matos d’avant-guerre! Moi je leur suggèrerais bien de le remettre un petit peu à la cibiche, qu’est-ce qu’on risque et même à la Carlsberg, tant qu’on y est…pour les petites nanas qu’il s’envoyait en cinq minutes douche comprise je crois que ça fait trop tard, faut pas pousser Brenadette…mais déjà comme ça… »
-« Oh, vous savez, intervient le vieux Maurice en rotant discrétos les remontées de son dernier demi-pression, on a le même âge, Chirac et moi, même qu’on a flingué du Fellouze pratiquement ensemble dans les Aurès entre 58 et 60, par là. Ben quand vous voyez le résultat vous vous dites qu’y a un Bon Dieu, parce que le salaud de Jacquot les mecs d’Algérie il les connaissait aussi bien que moi et ça ne l’a pas empêché de laisser leurs rejetons, pendant les douze ans de son règne, continuer à nous envahir. Alors qu’il se retrouve complètement dans le coltar à même plus savoir ni qui ni où il est et à se faire dessous, ça ressemble à une punition du ciel pour ne pas avoir fait son boulot de gardien du troupeau. Aucune excuse je lui trouve à cet enfoiré, aucune! Quand on fait le lit des descendants de ses ennemis on expose les siens à dormir dans le trou, si je me fais bien comprendre. »
-« Encore une fois, intervient Jean Trentasseur, vous noircissez le tableau à l’envi. Je viens de lire l’étude de l’Institut Montaigne sur les Musulmans de France, eh bien figurez vous que la situation se révèle parfaitement encourageante. Les trois ou quatre millions de personnes concernées se trouvent aujourd’hui parfaitement intégrées ou en bonne vois d’intégration à près de 46%. Moins de 30% réfutent les lois de la République. Près de neuf homme sur dix accepteraient le cas échéant de serrer la main à une femme, la réciproque étant vraie pour plus de huit Musulmanes sur dix. Le processus du vivre-ensemble se poursuit dans la sérénité, en dépit des imprécation de tous les aigris de votre espèce qui ne regardent la réalité qu’à travers la lunette de leurs W.C. et le prisme déformant de leurs mentalités réactionnaires! »
-« Ah parlons en, tiens de l’Institut Montaigne, de ses sondages bidon et de ses études biaisées, rétorque aussi sec Toussaint Anchichini (voir laffaire-se-corse ) lequel écoutait jusque là sans moufter, d’abord vos trois ou quatre millions de Muz, ce qui ne comprend d’ailleurs pas les moins de quinze ans, vous pouvez facilement les multiplier par deux et vous serez encore en dessous de la vérité (voir http://onefoutus.over-blog.fr/article-34565540.html). Ensuite, si vous lisez bien vous vous apercevez que malgré tout le mal qu’ils se donnent pour nous faire gober leur propagande, les Montaigne en question, on trouve une grosse majorité de sympathisants salafistes chez les jeunes de quinze à vingt-cinq ans…les autres, vu qu’ils répondaient au téléphone, ils ont dû rester sur leur quant à soi, vous voyez! Autrement dit, même truqué leur bidule, à condition de bien le lire, met clairement en évidence le merdier sans nom dans lequel votre République et ses valeurs nous ont fourrés, cher Maître. Et pour ce qui concerne les Corses, je vous garantis que nous ferons ce qu’il faut pour éviter d’y tomber aussi. Quitte à prendre les armes, vous savez, le patriotisme de pacotille dont on vous rebat les oreilles à vous autres continentaux, n’est qu’une billevesée en comparaison de notre volonté de garder notre Pays, c’est à dire notre Ile, à l’abri de toute invasion… vous pouvez d’ailleurs constater à quel point la tentative de colonisation française a échoué: pour nous les Français restent des étrangers, même si nous ne les détestons pas, bien sûr, malgré le petit côté condescendant, voire méprisant pour ne pas dire raciste, du regard qu’ils portent sur nous. Alors n’espérez pas nous islamiser, Maître Trentasseur, ça va foirer à tous les coups! »
Comme force reste paraît-il à la loi, le dernier mot revient donc à Maurice:
– « Bon ben au moins, les Corsicos, vous n’avez pas laissé vos roustons au vestiaire! Allez à votre santé, les amibes, en attendant le désastre continental! »
Bonne semaine à tous.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
-« C’est pas que je cherche à développer la clientèle, automatiquement, je veux dire, mais tout de même, peuchère, y m’emmerdent juste pour engraisser un con d’entrepreneur spécialiste des trous dans les rues! Y leur faut des marchés à ces parasites…et à moi il ne me faut rien, pas vrai, juste les yeux pour pleurer! Si ça continue je ferme boutique, à la place ils créeront un magasin de fringues et tout le monde y retrouvera son compte, surtout Benchetrit et Choukroun…et vous autres vous irez picoler chez plumeau, ça vous apprendra à voter pour des pistachiers de politicards de chiottes juste bons à s’en foutre plein les fouilles au détriment des pauvres vieux limonadiers, espèce en voie de disparition dont le monde entier se fout éperdument! »
Consterné à l’idée de voir disparaître son port d’attache, le seul endroit au monde où il se sente chez lui, avec le confort spartiate des vieilles chaises en bois, le mur de bouteilles avenantes, promises, dressé derrière le sombre rade et la présence rassurante des vieux copains toujours là pour renchérir sur les tournées, Marcel Grauburle tente alors d’allumer un contre-feu:
-« S’en fais pas, ma poule, y dureront pas bien longtemps leurs travaux et après on se la fera encore plus chouette vu que la Rue Bicoudane y vont la piétonniser jusqu’à la place, d’accord ce sera la merde pour les bagnoles mais le bistrot y gagnera du cent pour cent, ça facilitera les allées et venues avec le quartier d’à côté, çui-là des pédés, et je te garantis le chiffre d’affaire, tu verras, va falloir embaucher du monde, fais confiance, un peu de patience et dans six mois d’ici tu fais le plein…sans compter qu’un truc qui s’appelle « Derrière… » pour les zomos comme label on n’inventerait pas mieux! »
Pour ma part je ne sais pas trop si Marcel voit juste en l’espèce. Le temps me semble venu, en revanche, de tenter quelque chose pour préserver les derniers débits de boisson du genre de celui de Thérèse, avec leur look d’avant-guerre, tout le contraire de nos vies d’aujourd’hui, l’imprégnation alcoolique comme raison d’être et la conversation approximative des pochetrons comme fond sonore. Manque déjà l’atmosphère enfumée à couper au couteau assortie du parfum si particulier des Gauloises et des Gitanes, grillées par centaines du matin au soir par des candidats au cancer du poumon désinvoltes, sachant pertinemment qu’ils crèveraient un jour ou l’autre et n’ayant que foutre de s’emmerder la vie pour tenter vainement d’y échapper. Çà c’est fini et ça ne reviendra pas! La clope est morte sur l’autel de la santé publique, solidement fondé sur le mythe de l’éradication des maladies et du trou de la Sécu. Hélas cette sorte d’utopie, si elle conduit à la disparition des manufactures de cigarettes ainsi que des cafés du commerce, n’aboutit qu’à l’absurdité. Et lorsque je m’en ouvre à mes petits camarades de biture, c’est Jean Foupallour qui chope, avec la maestria quasi-professionnelle d’un Tony Parker de comptoir, la balle au bond.
– « Ah ben là t’as raison, dis donc, regarde un peu ce brave Chirac! Un mec qui fumait comme un pompier quand c’était pas encore mal vu: ils l’ont obligé à arrêter, bien sûr, comme tout le monde. Ben vous le voyez maintenant le pauvre légume? Ç’aurait y pas été plus sympa qu’y crève du tabac plutôt que de se retrouver complètement gaga à l’hosto en train de claquer d’une saloperie au poumon en s’imaginant dans sa chambrée au service militaire ou dans son dortoir de colonies de vacances? Et je ne vous cause même pas des économies, vu ce qu’il nous coûte avec ses gardes du corps, sa maisonnée et son indemnité grassouillette auxquelles il faut ajouter le prix d’un retour précipité du Maroc en jet privé sans parler du coût pharamineux de l’entretien du malade! Et c’est même pas dit qu’y z’arrivent pas à nous le prolonger encore un moment, le pauvre malheureux, il en a vu d’autres, oubliez pas, c’est du costaud le matos d’avant-guerre! Moi je leur suggèrerais bien de le remettre un petit peu à la cibiche, qu’est-ce qu’on risque et même à la Carlsberg, tant qu’on y est…pour les petites nanas qu’il s’envoyait en cinq minutes douche comprise je crois que ça fait trop tard, faut pas pousser Brenadette…mais déjà comme ça… »
-« Oh, vous savez, intervient le vieux Maurice en rotant discrétos les remontées de son dernier demi-pression, on a le même âge, Chirac et moi, même qu’on a flingué du Fellouze pratiquement ensemble dans les Aurès entre 58 et 60, par là. Ben quand vous voyez le résultat vous vous dites qu’y a un Bon Dieu, parce que le salaud de Jacquot les mecs d’Algérie il les connaissait aussi bien que moi et ça ne l’a pas empêché de laisser leurs rejetons, pendant les douze ans de son règne, continuer à nous envahir. Alors qu’il se retrouve complètement dans le coltar à même plus savoir ni qui ni où il est et à se faire dessous, ça ressemble à une punition du ciel pour ne pas avoir fait son boulot de gardien du troupeau. Aucune excuse je lui trouve à cet enfoiré, aucune! Quand on fait le lit des descendants de ses ennemis on expose les siens à dormir dans le trou, si je me fais bien comprendre. »
-« Encore une fois, intervient Jean Trentasseur, vous noircissez le tableau à l’envi. Je viens de lire l’étude de l’Institut Montaigne sur les Musulmans de France, eh bien figurez vous que la situation se révèle parfaitement encourageante. Les trois ou quatre millions de personnes concernées se trouvent aujourd’hui parfaitement intégrées ou en bonne vois d’intégration à près de 46%. Moins de 30% réfutent les lois de la République. Près de neuf homme sur dix accepteraient le cas échéant de serrer la main à une femme, la réciproque étant vraie pour plus de huit Musulmanes sur dix. Le processus du vivre-ensemble se poursuit dans la sérénité, en dépit des imprécation de tous les aigris de votre espèce qui ne regardent la réalité qu’à travers la lunette de leurs W.C. et le prisme déformant de leurs mentalités réactionnaires! »
-« Ah parlons en, tiens de l’Institut Montaigne, de ses sondages bidon et de ses études biaisées, rétorque aussi sec Toussaint Anchichini (voir laffaire-se-corse ) lequel écoutait jusque là sans moufter, d’abord vos trois ou quatre millions de Muz, ce qui ne comprend d’ailleurs pas les moins de quinze ans, vous pouvez facilement les multiplier par deux et vous serez encore en dessous de la vérité (voir http://onefoutus.over-blog.fr/article-34565540.html). Ensuite, si vous lisez bien vous vous apercevez que malgré tout le mal qu’ils se donnent pour nous faire gober leur propagande, les Montaigne en question, on trouve une grosse majorité de sympathisants salafistes chez les jeunes de quinze à vingt-cinq ans…les autres, vu qu’ils répondaient au téléphone, ils ont dû rester sur leur quant à soi, vous voyez! Autrement dit, même truqué leur bidule, à condition de bien le lire, met clairement en évidence le merdier sans nom dans lequel votre République et ses valeurs nous ont fourrés, cher Maître. Et pour ce qui concerne les Corses, je vous garantis que nous ferons ce qu’il faut pour éviter d’y tomber aussi. Quitte à prendre les armes, vous savez, le patriotisme de pacotille dont on vous rebat les oreilles à vous autres continentaux, n’est qu’une billevesée en comparaison de notre volonté de garder notre Pays, c’est à dire notre Ile, à l’abri de toute invasion… vous pouvez d’ailleurs constater à quel point la tentative de colonisation française a échoué: pour nous les Français restent des étrangers, même si nous ne les détestons pas, bien sûr, malgré le petit côté condescendant, voire méprisant pour ne pas dire raciste, du regard qu’ils portent sur nous. Alors n’espérez pas nous islamiser, Maître Trentasseur, ça va foirer à tous les coups! »
Comme force reste paraît-il à la loi, le dernier mot revient donc à Maurice:
– « Bon ben au moins, les Corsicos, vous n’avez pas laissé vos roustons au vestiaire! Allez à votre santé, les amibes, en attendant le désastre continental! »
Bonne semaine à tous.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
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