26 septembre 2016

Farewell Angelina


Tout de même, la mère Boutin quand elle évoque une « source digne de foi », vous voulez qu’il s’agisse de Qui, vous? Ben oui, mince, ça se décode fastoche ce genre d’énigme à deux lires-vaticanes, surtout lorsqu’il s’agit d’un départ pour le Paradis, vu que Chirac, en dépit de toutes les saloperies qu’il a pu combiner dans sa vie pour se retrouver un beau jour, et contre toutes attente voire logique, sur le trône de l’Élysée (prenez le dans le sens que vous voudrez, ça ne changera rien au fait), ne saurait finir en Enfer, sympa comme il était, vous pensez ! J’ajouterai qu’avec sa position et ses relations, une dispense de Purgatoire lui apparaît acquise sans même qu’il ait à la demander, cela tombe sous le sens, suffit de connaître un peu le milieu, flûte! D’où je déduis, avec ma finesse légendaire, la quasi-certitude suivante: Le Bon Dieu, dans son infinie sagesse, a cru bon d’informer sa vieille copine Christine du décès de ce brave Jacquot. Voilà. Réfléchissez un peu, si par impossible vous vous retrouviez dépositaire d’une info de ce calibre, vous en feriez quoi, vous? Vous la garderiez pour vous, comme Harpagon sa cassette ou comme Méluche son appareil dentaire, hein, dites moi? Mais non, bien sûr, évidemment, vous tweeteriez, vous aussi, histoire que le monde entier en profite, c’est bien le moins, nom de dieu, ça saute aux yeux comme un encensoir devant le Saint Sacrement! Elle a donc tweeté, Mémère, sobrement: »mort de #Chirac », avec le grandiose dépouillement idoine à la disparition d’un héros de la Démocratie béni des urnes.
Bon, le problème c’est qu’elle n’est plus toute jeune, la dame en question, elle commence un peu à ramollir du bulbe tout en durcissant des portugaises, sans compter le coup de l’émotion quand on reçoit ex-abrupto pareille confidence du Père Éternel, mettez vous une seconde à sa place, à la vioque, zut! Et, manque de pot, elle a mal capté le message la pauvre mesquine, en réalité c’était: « Tu sais ma poule, y va pas tarder à bouffer son extrait de naissance, Chichi, le moment arrive que Je Me le récupère, sans quoi dans même pas six mois c’est plus un cerveau qu’il aura, c’est de la purée mousseline. J’aurais bien voulu vous le laisser encore un peu, histoire de faire plaisir au Commandant des Croyeurs du Maroc, là, dans le cadre de Mes excellentes relations avec Mon Confrère Allah, Le Tout Puissant, Le Miséricordieux, faut pas déconner, mais là, non, tu sais, l’heure c’est l’heure, avant c’est pas, après c’est plus…le temps de rafraîchir un peu la chambre d’amis et Je l’embarque, faut vous faire une raison, les plus belles choses ont une fin, les pires aussi d’ailleurs mais ça met plus longtemps, voilà pourquoi les meilleurs s’en vont toujours les premiers, ainsi que vous l’avez remarqué, pas vrai? Par exemple Hollandouille, vu ton carat, tu n’en verras pas la fin ma cocotte, il se retrouvera hyper-centenaire… mais ne le dis à personne, Julie ça lui collerait le moral au fond des Louboutin… Boutin! »
Que voulez vous, elle a compris de travers, le manque de bol, comme le suscité Culbuto pour la courbe du chômage. Parce qu’on l’aime bien cette bigote, nous autres, on ne s’en est pas offusqué, charité chrétienne oblige. En revanche Bernadette, elle, dès qu’elle a vu ça elle y a cru, de suite, quand on connaît ses saints, n’est-ce pas… sauf que la sainteté de la Christine relèverait plutôt du niveau cadeau Bonux sur l’échelle de la qualité canonique, laquelle démarre avec Glinglin et grimpe ensuite jusqu’à François d’Assise et Thérèse de Calcutta (à ne pas confondre, surtout, avec les comédies musicales à-poilo-psychédéliques des années soixante-dix). Sur le moment Dame Chirac, déjà ça lui en a foutu une sacrée secousse, vous la connaissez, n’est-ce pas, dans le genre acariâtre on aurait peine à trouver plus balèze: « Mais quoi, mais qu’est-ce? Ce gros cochon vient de canner et moi je l’apprends par la bande…de cons en plus, avec un gazouillis de merde de cette grenouille de bénitier! Non mais faut le voir pour le croire tout de même, comme l’eût dit feu mon mari les couilles m’en tombent dans les Weston! Attendez un peu, ça va pas se passer comme ça figurez vous, ça va saigner! Elle est où Claude que je lui cramoisisse la pleine lune, à cette radasse de mes deux! »
Bon, là déjà on frisait le coup de sang, à son âge et dans son état la Faculté déconseille formellement; seulement, deux minutes après lorsqu’ils ont fini par lui faire comprendre, à la past-first-lady, le caractère un peu prématuré du tweet boutinesque, là ça lui a foutu un de ces contre-choc comme on en connaît fort peu dans une vie de dame-patronnesse. A ce qu’on rapporte de source autorisée, elle se serait figée comme un paquet de saindoux au congélateur la mère tapedur, aussi sec, d’un bloc! Plus moyen de remuer les abattis et encore moins d’en décoincer une! Affolement généralisé dans le microcosme chiracotrope, déjà le Paterfamilias qui n’en finit plus de passer l’arme à gauche (il n’hésita pourtant jamais à basculer de ce côté-là le cher homme) et voilà-t’y-pas la Matrone qui commence à présenter du rigide dans le flasque, merde, y a urgence, faut gérer rapidos sans quoi on ne maîtrise plus rien! Dieu merci le médecin de famille, saint homme dont je tairai le nom pour lui épargner une notoriété universelle susceptible de lui empoisonner son existence toute de dévouement mais jusque là paisible et sereine, trouva illico la solution opportune: « Y a qu’à la foutre elle aussi à la Salpêtrière, on verra bien l’évolution. Et puis comme ça, pas la peine de courir à droite et à gauche, on concentre les problèmes, d’une pierre deux coups en quelque sorte… Et suivant comment ça tourne on sera toujours à temps d’aviser, on aura tout sur place, faut jamais perdre de vue le côté pratique, surtout quand on s’achemine vers les emmerdements en double, l’important c’est de simplifier au maximum, je vous assure, vous me remercierez après les obsèques. »
Sitôt dit sitôt fait. Sauf qu’une fois ses esprits retrouvés cette chère Bernadette, furax comme pas possible, leur aurait foutu un tel souk dans l’hosto genre « Et qu’est-ce que je branle ici, faut pas confondre agonie et indisposition passagère sacrebleu! Vous faites quoi, les morticoles, la grande braderie d’Automne, deux pour le prix d’un, c’est ça? » Bref, depuis la femme de ménage jusqu’au Dirlo en passant par l’aide-soignante et le prof-mandarin, dès le départ ils n’ont nourri qu’une idée fixe: la laisser foutre le camp le plus vite possible! Dès Vendredi soir elle se retrouvait à la maison dans ses pantoufles bien décidée à ne pas remettre les panards dans un quelconque établissement de soins avant au moins le prochain siècle. Quitte à louper la mise en bière de Jacquot… y aura bien assez de monde comme ça et puis faudra péter la forme pour le te deum à Notre Dame, c’est-là que ça va grave se passer… si ça ne dérange pas nos amis Musulmans.

Bon, alors pour tout vous dire j’espère ne pas avoir trahi trop de secrets -j’espère surtout que ces braves gens s’abstiendront de me coller un procès… attendez les mecs, pas la peine: j’ai pas un rond, alors pour les dommages-intérêts…). Il fallait bien cependant que quelqu’un s’y colle vu la carence manifeste des media sur cette histoire somme toute édifiante à plus d’un titre, d’autant qu’on voit bien désormais toute la tendresse que nos chers compatriotes portent à leur vieux Président d’avant les Sarkhollandouille, celui qui, malgré tout, ressemblait encore un peu, quelque part, au Roi dont il était censé assurer la compensation. Après lui le déluge, pas vrai? Avec l’invention du quinquennat qui restera la marque de son règne à la con, il a réussi a bousiller le peu que la République était encore parvenue à préserver en termes de majesté du chef de l’État. On voit bien aujourd’hui, par la publication d’un de ces sondages dominicaux dont l’IFOP et le JDD ont le secret, à quel point les Franchouilles l’adorent, leur vieux gâtouillard calanchant. A 83% ils l’aiment… un point par année dites donc! Grâce à Dieu il ne dépassera jamais les cent ans -ça c’est sûr!- sans quoi les publications sondagières viraient à l’absurde: Jacques Chirac: 108% d’opinions favorables… bon je rigole mais tout de même. Sans oublier, cerise sur le gâteux, que par dessus le marché 78% de sympathisants socialos font partie du fan-club! Non mais vous réalisez? Des gugus qui, voilà moins de dix ans voulaient l’expédier en taule! Vous me direz, quand on est capable de voter successivement Ségo et Culbuto, on a le droit d’être con au point de n’avoir aucune suite dans les affections, ça paraît logique, non?
Pour en revenir, je vous confiais donc avoir ressenti le devoir sacré de couvrir cette affaire. La pauvre Boutin s’étant complètement plantée, non pas en annonçant une nouvelle un peu trop future, mais bien en le faisant le jour même où Angelina Jolie se décidait à larguer Prad Bitt (ou le contraire, je ne sais plus) et à le faire savoir aux media du monde entier ébahis, pantois et tétanisés. En face d’un tel scoop, naturellement, la mort de ce pauvre vieux ça s’est mis à ressembler au greffier de la Mère Michel…même pas un entrefilet à la douze, ça valait, je vous jure!
Remarquez bien, je comprends. Question glamour les Brangelina ça vole très très au dessus des Jacqbernadette, question notoriété aussi d’ailleurs… Dommage parce qu’entre le Faubourg Saint-Honoré et Hollywood, il a toujours existé des terrains d’entente…enfin surtout avant.
Cela dit je me permets une petite pensée pour ce Brad, là, malgré son air con et son allure de plouc du Texas profond, il aime le coca-cola du Var à 14° et il en produit, même, là bas tout près de chez moi. Alors le mec a forcément du bon, c’est l’évidence. Voilà pourquoi je lui dirais, si d’aventure il venait à me lire (la probabilité est faible mais non nulle, vous savez): te fais pas de bile, bonhomme, tu es largué et sans doute cocu, mais faut voir les choses en face: les nichons s’étaient déjà barrés depuis quelques temps, il était inéluctable que le reste suivît un jour ou l’autre…
Farewell Angelina, comme chantait si joliment Joan aux temps délicieux de ma jeunesse folle…

Portez vous bien.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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