Il est bon, de temps en temps mais en temps utile, de revenir à ce qu’ils nomment “les fondamentaux”. Ici, – avec l’article de Margot Kidder que nous publions ci-dessous, – il s’agit de ce “fondamental” qu’est la barbarie-pure jusqu’à la folie que représente notre contre-civilisation, essentiellement dans le chef des USA, de son comportement, de son arrogance, de son mépris de la vie comme transcendance du monde, de sa volonté de destruction de tout ce qui est haut, de tout ce qui est estimable, de tout ce qui est harmonie, ordre et équilibre. Ce retour à ce “fondamental”-là, qui est la folie d’une époque qui mériterait absolument d’être la Fin des Temps que nous espérons qu’elle soit ; qui a tout pour cela, qui porterait cette marque de la Chute comme les médailles en chocolat qu’elle distribue à ses “guerriers” dont l’“héroïsme” se mesure à l’efficacité du massacre automatisé, loin de l’“ennemi”, si possible un innocent inconscient du sort qui le menace. Et c’est nous qui dénonçons le terrorisme !
Cette époque est donc sordide, et il n’est pas si absurde ni stupide, The Donald, d’avoir choisi comme surnom de sa concurrente, ci-devant-la représentante du Système, peut-être future notre-Présidente, – The Devil, comme il la nomme désormais. Sait-on, d’ailleurs et pourtant pour faire un enchaînement absolument parfait, qu’une enquête vient d’être publiée après avoir été réalisée la semaine dernière ; et, pour cette fois, la naïveté, la crédulité, la bigoterie, le crétinisation-postmoderniste dont on gratifie en général les citoyens américains standards, pourraient bien nous dire une de ces vérités qui n’ont pas voix au chapitre dans les salons-chics et sur les plateaux de la culture-TV...
La question posée à des citoyens-sondés, déclarés électeurs démocrates et républicains, par Public Policy Polling, était de savoir si, à leur avis, Hillary Clinton “a ou n’a pas des liens avec Lucifer” (« [...W]hether Clinton “has ties to Lucifer or not.” »). Les résultats donnent de quoi réfléchir, y compris sur l’étrange attitude intellectuelle de ceux qui répondent positivement tout en assurant qu’ils voteront pour elle, – dans tous les cas qu’ils sont de ses partisans... 12% des partisans d’Hillary ne sont pas sûrs qu’elle en a (“des liens avec Lucifer”) tout en n'en écartant pas la possibilité, et 2% sont sûrs qu’elle en a ; si vous passez aux républicains, 31% ne sont pas sûrs qu’elle a “des liens avec Lucifer” et 33% sont sûrs qu’elle en a... (Résultat général : 18% sont sûrs qu’elle a “des liens avec Lucifer”, 21% ne sont pas sûrs qu’elle a “des liens avec Lucifer”).
Ce n’est pas, ici, pour cette fois, que nous en ayons spécifiquement contre Hillary, mais enfin avec ses fameux yeux grands ouverts qu’on voit sur tant de photos, – comment dit-on, diaboliquement écarquillés ? – avec son “We Came, We Saw, He Died”, la dame fait bien l’affaire comme symbole... Mais elle a des excuses, bourrée qu’elle est de pilules pour pouvoir tenir le coup, puisque sa santé est assez fragile, des suites d’un accident de vilaine tournure (ce qui pourrait nous réserver quelques surprises si elle était élue) ; le Diable fatigue et use bien vite les créatures qu’il tient sous son empire.
Quoi qu’il en soit de ce cas personnel, il reste qu’effectivement l’activité des USA, et du reste qui suit mais dans une mesure tellement moindre, tellement moins efficace, l’activité des USA depuis 9/11 très particulièrement, relève autant dans l’acte que dans l’esprit d’une barbarie dont on n’a jamais vu une semblable dans la durée, dans la minutie, dans l’universalité, dans l’inconscience ou plutôt dans la conscience absolument pure que leur donnent ces caractères qu’on pourrait pour le compte juger comme “diaboliques” de leurs psychologie (l’inculpabilité et l’indéfectibilité). La perfection du cas appelle sans aucun doute des références qui sortent du standard et des séries, et qui sollicitent effectivement les hypothèses extra-terrestres. Il est effectivement étrange de vivre une telle époque dans un tel tintamarre de bons sentiments, de certitude de soi et de sa vertu, entrecoupés de période de geignements et de gémissements pour les terribles épreuves que nous fait subir quelque devil extérieur et exotique, d’ailleurs tout droit sorti des studios hollywoodiens avec leurs conseillers attitrés de la CIA.
Il nous reste à espérer que nous n’avons pas tort lorsque nous argumentons que le poids terrible de cette barbarie, qui a le caractère spécifique d’être intérieur à nous (voir La Barbarie intérieure, de Jean-François Mattei), ne cesse d’écraser et d’endommager de plus en plus gravement notre psychologie, jusqu’à nous pousser à des actes insensés, à des comportements absurdes, à des jugements incohérents, à des réactions frénétiques qui forment un ensemble dont l’effet suicidaire serait indiscutable et inévitable. Nous allons jusqu’à conjecturer que ce poids touche même ceux qui ne sont pas informés ni conscients de toute cette barbarie que produit notre contre-civilisation, comme un système gastrique produit ses excréments. Cette conviction touchante mais néanmoins ferme (dans notre chef) doit être entretenue pour éventuellement, elle-même, renforcer ce poids s’il existe.
Voilà certaines des réflexion que méritent, à notre sens, les actes et les pensées courantes de cette contre-civilisation, essentiellement dans le chef des USA qui ont poussé ces pratiques à un sommet inégalé. Maintenant, place à une dame en colère, Margot Kidder, via Off-Guardian.org le 2 août 2016.
dedefensa.org
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My Fellow Americans: We Are Fools
There is something I am going to try and explain here after watching the Democratic National Convention this evening that will invite the scorn of many of my friends. But the words are gagging my throat and my stomach is twisted and sick and I have to vomit this out. The anti-Americanism in me is about to explode and land god knows where as my rage is well beyond reason. And I, by heritage, half American in a way that makes me “more” American than almost anyone else in this country except for the true Americans, the American Indians, am in utter denial tonight that I am, as you are, American as well.
I am half Canadian, I was brought up there, with very different values than you Americans hold, and tonight — after the endless spit ups and boasts and rants about the greatness of American militarism, and praise for American military strength, and boasts about wiping out ISIS, and America being the strongest country on earth, and an utterly inane story from a woman whose son died in Obama’s war, about how she got to cry in gratitude on Obama’s shoulder — tonight I feel deeply Canadian. Every subtle lesson I was ever subliminally given about the bullies across the border and their rudeness and their lack of education and their self-given right to bomb whoever they wanted in the world for no reason other than that they wanted something the people in the other country had, and their greed, came oozing to the surface of my psyche.
I just got back from a rather fierce walk beside the Yellowstone River here in Montana, trying to let the mountains in the distance reconnect me to some place of goodness in my soul, but I couldn’t find it. The scenery was as exquisite as ever, but it just couldn’t touch the rage in my heart. The visions of all the dead children in Syria that Hillary Clinton helped to kill; the children bombed to bits in Afghanistan and Pakistan from Obama’s drones, the grisly chaos of of Libya, the utter wasteland of Iraq, the death and destruction everywhere caused by American military intervention. The Ukraine, Honduras, El Salvador, Guatemala, Chile, you name it — your country has bombed it or destroyed its civilian life in some basic way.
When I heard all the Americans cheering for the military and the pronouncements of might coming from the speakers in the Wells Fargo Centre, I loathed you. I loathed every single one of you. I knew in my gut that what I was taught as a child was true, which is that YOU are the enemy. YOU are the country to be feared. YOU are the country to be disgusted by. YOU are ignorant. And your greed and self-satisfaction and unearned pride knows no bounds.
I am not an American tonight. I reject my Puritan ancestors who landed in this country in 1648. I reject the words I voiced at my citizenship ceremony. I reject every moment of thrilling discovery I ever had in this country.
You people have no idea what it is like for people from other countries to hear you boast and cheer for your guns and your bombs and your soldiers and your murderous military leaders and your war criminals and your murdering and conscienceless Commander in Chief. All those soaring words are received by the rest of us, by us non-Americans, by all the cells in our body, as absolutely repugnant and obscene.
And there you all are tonight, glued to your TVs and your computers, your hearts swelled with pride because you belong to the strongest country on Earth, cheering on your Murderer President. Ignorant of the entire world’s repulsion. You kill and you kill and you kill, and still you remain proud.
We are fools.
Margot Kidder
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