06 août 2016

Lanceur d’alerte : le piratage des mails du Comité national démocrate n’est pas dû à la Russie mais à la NSA


Pendant l’émission radio du dimanche d’Aaron Klein, Aaron Klein Investigative Radio, un lanceur d’alerte contre le gouvernement américain, William Binney, a mis son grain de sel dans l’histoire du piratage des courriels de la DNC [le Comité national démocrate, NdT] en déclarant que le serveur du Comité national démocrate n’a pas été piraté par la Russie, mais par un employé mécontent du renseignement américain.

La motivation du pirate… Son inquiétude face au mépris de Hillary Clinton pour les secrets de sécurité nationale, quand elle a utilisé son courriel personnel [pour envoyer des informations classifiées, NdT] et a constamment menti à ce sujet.

Binney ne faisait que commencer avec des révélations dont nous sommes sûrs qu’aucun média de masse n’osera les couvrir. Le conte Poutine marche si bien pour endormir les moutons.

Binney a également indiqué que la NSA possédait tous les e-mails supprimés de Clinton, et que le FBI pourrait y avoir accès s’il le souhaitait. Trump n’a pas besoin de demander aux Russes pour obtenir ces courriels, il peut tout simplement demander au FBI ou à la NSA de les lui remettre.

Breitbart rapporte ensuite

Le témoignage de Binney face au Comité judiciaire du Sénat en mars 2011, exposé par le directeur du FBI, Robert S. Mueller, dans laquelle Mueller parle de la capacité du FBI à accéder à différentes bases de données secrètes «pour traquer les terroristes connus ou présumés».

Binney y déclare : «Maintenant, ce dont il (Mueller) parle est d’entrer dans la base de données de la NSA, ce qui est bien sûr démontré par les données qu’Edward Snowden a divulguées, qui montrent l’accès direct à la base de données de la NSA dont bénéficient le FBI et la CIA. Ce qui montre aussi qu’il n’y a pas de contrôle. Donc, cela signifie que la NSA et un certain nombre d’organismes du gouvernement des États-Unis possèdent aussi ces courriels.»

«Donc, si le FBI les voulait vraiment, ils n’ont qu’à aller dans cette base de données et les télécharger directement», dit-il en parlant des courriels de Clinton et de ceux de la DNC.

Interrogé à brûle-pourpoint pour savoir s’il pensait que la NSA a des copies de tous les courriels de Clinton, y compris ceux supprimés, Binney a répondu par l’affirmative.

«Oui, a-t-il répondu. C’est ce que je veux dire. Ils les ont tous et le FBI peut les obtenir quand il veut.»

Binney a supposé que ce piratage aurait pu être coordonné par quelqu’un de l’intérieur de la communauté du renseignement américain, en colère contre la manière de Clinton de gérer des données de sécurité nationale avec sa messagerie privée.

L’autre point est que Hillary, selon un article publié par The Observer en mars de cette année, a un problème avec la NSA parce qu’elle a compromis des informations Gamma, parmi les plus sensibles à la NSA. Et donc un certain nombre de fonctionnaires de la NSA se sont plaints à la presse, ou aux gens qui ont écrit l’article, de ce qu’elle a fait. Elle a sorti les informations transcrites dans ses courriels directement de rapports Gamma. C’est compromettre directement les informations les plus sensibles de la NSA. Elle a créé un vrai problème. Beaucoup de gens ne sont donc pas contents du tout de ce qu’elle a fait dans le passé. Je ne considère donc pas nécessairement les Russes comme les seuls à avoir obtenu ces courriels.

The Observer a défini ainsi la classification GAMMA :

L’étiquette GAMMA est appliquée à de l’information extrêmement sensible (par exemple une conversation déchiffrée entre des hauts dirigeants étrangers, comme cela fut le cas).

Zerohedge a quelques informations sur Binney, qui est un analyste des renseignements assez crédible pour ce genre d’information.

Plus d’un an avant Edward Snowden, durant l’été 2013, il a choqué le monde avec des révélations qui ont depuis beaucoup influé sur la politique, tant étrangère qu’américaine intérieure, en montrant à tout le monde un aperçu des activités quotidiennes de la NSA. Ancien membre du personnel de la NSA, et maintenant célèbre lanceur d’alerte, William Binney, a expliqué dans les moindres détails au magazine Wired, tout ce que Snowden allait confirmer l’été suivant.

Nous avons couvert cela dans un article de 2012 intitulé Nous sommes tout près d’un État totalitaire clés en mains – Big Brother entre en scène en septembre 2013. Sans surprise, Binney a reçu peu d’attention en 2012 – ses suggestions à l’époque étaient considérées comme absurdes et ridiculement conspiratrices. Il n’est devenu évident qu’il avait raison qu’après Snowden. Encore plus important, à la suite des révélations de Snowden, ce que Binney avait à dire est devenu parole d’évangile.

Binney était l’architecte du programme de surveillance de la NSA. Il est devenu un célèbre lanceur d’alerte quand il a démissionné le 31 octobre 2001, après avoir passé plus de 30 ans dans l’agence. Son témoignage a été utilisé devant le Comité judiciaire du Sénat en mars 2011 par le directeur du FBI de l’époque, Robert S. Mueller, qui a parlé de la capacité du FBI à accéder à différentes bases de données secrètes «pour traquer les terroristes connus ou présumés».

Alex Christoforou

Traduit par Wayan, relu par nadine pour le Saker Francophone
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