17 juin 2016

A qui profite le crime ?

Wall Street : Wall Street remonte après la suspension de la campagne du Brexit !

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse jeudi sur le sentiment que l'émotion suscitée par le meurtre en pleine rue d'une députée anglaise qui faisait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne pourrait favoriser le camp du "oui" au référendum qui se tiendra dans une semaine.


Après cinq séances consécutives de baisse, l'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a repris 92,93 points ou 0,31% à 17.733,10 points, étant remonté de 262 points par rapport à son plus bas du jour.

Le Standard & Poor's 500, qui comme le Dow avait cédé jusqu'à 1% le matin, a fini sur un gain de 6,49 points (0,31%) à 2.077,99, échappant à une sixième baisse d'affilée qui aurait constitué sa plus mauvaise série depuis la correction d'août 2015. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 9,98 points, soit 0,21%, à 4.844,92.

Le meurtre de Jo Cox, considérée comme une étoile montante du Labour, a provoqué une vague d'émotion au Royaume-Uni et entraîné une suspension de la campagne en vue du référendum du 23 juin sur le maintien ou non du pays dans l'UE.

"Cela a fait remonter un peu la livre, les Treasuries sont redescendus par rapport à leurs plus hauts et les actions ont effacé leurs plus bas", constate Lou Brien, stratège chez DRW Trading à Chicago. "Les gens anticipent que cela pourrait peut-être faire repencher la balance en faveur du 'Remain'".

Le rendement de l'emprunt américain à 10 ans, qui évolue à l'inverse des cours, remontait à 1,565% en fin de séance après avoir touché un plus bas depuis août 2012 de 1,518%.

Le sterling a effacé ses pertes face à l'euro, après un plus bas de deux mois, et s'est stabilisé vis-à-vis du dollar à environ ,4200.

L'indice Vix de la volatilité, qui fait office de "baromètre de la peur" à Wall Street, est retombé à 19,37, en baisse de 3,8%, après avoir atteint un pic de quatre mois à 22,89.

MERCK TIRE LE DOW

Depuis une semaine les marchés mondiaux sont suspendus aux sondages en provenance du Royaume-Uni, dans la crainte d'un "Brexit" lourd d'incertitudes sur l'avenir de l'Europe.

L'actualité dramatique de jeudi a éclipsé le statu quo de la Réserve fédérale sur ses taux d'intérêt, annoncé à l'issue de sa réunion de politique monétaire de mercredi.

Lors de sa conférence de presse, la présidente de la Fed, Janet Yellen a reconnu que l'hypothèse d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE était l'un des facteurs expliquant l'attentisme de la banque centrale. Une victoire du "Brexit" aurait "des conséquences sur la situation économique et financière et sur les marchés financiers mondiaux", a-t-elle dit.

La Banque du Japon et la Banque d'Angleterre ont également opté pour le statu quo à l'issue de leurs réunions de politique monétaire, entretenant la nervosité sur les marchés.

"Le marché se prépare pour le pire avec le vote sur le Brexit. Les entreprises américaines ont quand même dépensé plus de 600 milliards de dollars pour faire du Royaume-Uni leur jardin et elles ne savent pas ce que va devenir leur investissement", commentait Andre Bakhos, directeur général de Janlyn Capital à Bernardsville dans le New Jersey, avant que les indices n'entament leur remontée.

Le rebond a été général avec neuf des 10 grands indices sectoriels S&P qui ont fini en hausse, le compartiment de l'énergie (-0,21%) étant le seul à rester dans le rouge dans le sillage des cours du brut qui perdaient autour de 4% au moment de la clôture, leur sixième baisse en autant de séances.

Vingt-six des 30 composantes du Dow Jones ont gagné du terrain, emmenées par le groupe pharmaceutique Merck & Co qui s'est adjugé 2,51% après les résultats positifs d'une nouvelle étude sur le Keytruda, un de ses médicaments, dans le traitement du cancer du poumon.

Nike, en repli de 1,55%, a accusé à l'inverse la plus forte baisse de l'indice. Son concurrent allemand Adidas a annoncé lui avoir repris le premier rang du marché européen de la chaussure de football.

Aux technologiques, le fabricant de puces Cavium a chuté de 17,50% après avoir annoncé le rachat de l'équipementier des réseaux QLogic pour environ 1,36 milliard de dollars. QLogic a bondi au contraire de 9,31%.

Oracle a avancé de 0,53% avant la publication de ses résultats à la clôture mais le titre s'adjugeait 2,5% dans les transactions d'après-Bourse.

(avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

Lewis Krauskopf

Source 
Il semble que le brexit menace... "On" prend les mesures qui s'imposent... 

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