Le nombre de migrants augmente fortement. Les autorités fédérales planchent sur plusieurs scénarios: de l'accalmie à l'explosion des demandes.
Pour le Secrétariat d’Etat aux migrations, le bilan du centre pilote de Zurich est positif: «L’accélération des procédures n’a pas altéré la qualité du travail.»
La Suisse se prépare au pire sur le front de l’asile en 2016. Elle planche sur divers scénarios dont plusieurs prévoient une explosion des demandes. On parle d’une arrivée de 120 000, voire de 150 000 migrants, même si nous n’avons pas pu confirmer ce dernier chiffre. Pour bien comprendre l’ampleur que cela représente, rappelons que notre pays a accueilli près de 40 000 requérants en 2015. Au plus fort de la crise du Kosovo, la Suisse a abrité 43 000 personnes en 1998 et 47 500 en 1999.
Pourquoi la vague migratoire pourrait-elle tripler cette année? En raison de la fermeture de la route des Balkans. Le scénario redouté à Berne? Que l’Albanie devienne un nouveau pays de transit et envoie les réfugiés sur l’Italie, via Brindisi par exemple. De là, les migrants remonteraient vers le nord, direction la Suisse.
Depuis le début de l’année, le nombre de demandes d’asile en Suisse a plus que doublé par rapport à l’an passé. Avec l’arrivée du printemps, la migration va reprendre de plus belle. Voilà pourquoi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), planche sur plusieurs scénarios. Ils vont, selon une source, d’une relative accalmie à l’explosion des demandes. Dans le premier cas, le conflit syrien s’apaise et la Turquie retient les réfugiés. Dans le pire des cas, la situation s’aggrave et la France, l’Allemagne et l’Autriche ferment leurs frontières. La Suisse se retrouve au fond de l’entonnoir de la migration.
Pour le Secrétariat d’Etat aux migrations, le bilan du centre pilote de Zurich est positif: «L’accélération des procédures n’a pas altéré la qualité du travail.»
La Suisse se prépare au pire sur le front de l’asile en 2016. Elle planche sur divers scénarios dont plusieurs prévoient une explosion des demandes. On parle d’une arrivée de 120 000, voire de 150 000 migrants, même si nous n’avons pas pu confirmer ce dernier chiffre. Pour bien comprendre l’ampleur que cela représente, rappelons que notre pays a accueilli près de 40 000 requérants en 2015. Au plus fort de la crise du Kosovo, la Suisse a abrité 43 000 personnes en 1998 et 47 500 en 1999.
Pourquoi la vague migratoire pourrait-elle tripler cette année? En raison de la fermeture de la route des Balkans. Le scénario redouté à Berne? Que l’Albanie devienne un nouveau pays de transit et envoie les réfugiés sur l’Italie, via Brindisi par exemple. De là, les migrants remonteraient vers le nord, direction la Suisse.
Depuis le début de l’année, le nombre de demandes d’asile en Suisse a plus que doublé par rapport à l’an passé. Avec l’arrivée du printemps, la migration va reprendre de plus belle. Voilà pourquoi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), planche sur plusieurs scénarios. Ils vont, selon une source, d’une relative accalmie à l’explosion des demandes. Dans le premier cas, le conflit syrien s’apaise et la Turquie retient les réfugiés. Dans le pire des cas, la situation s’aggrave et la France, l’Allemagne et l’Autriche ferment leurs frontières. La Suisse se retrouve au fond de l’entonnoir de la migration.
«N’affolons pas la population, surtout qu’une accalmie reste possible.»
La NZZ am Sonntag révélait ce dimanche d’autres détails de ce plan d’urgence. Ainsi le SEM envisage, en cas de forte affluence, d’envoyer directement des requérants dans des abris cantonaux ou communaux sans passer par la case d’un centre fédéral. Il proposerait aussi de construire plus de centres fédéraux afin de pouvoir héberger simultanément 15 000 requérants au lieu des 5000 prévus.
Mais impossible d’en savoir plus. Le Secrétariat d’Etat aux migrations, que nous avons interrogé hier matin, se refuse à tout commentaire. «Après consultation interne, nous ne pouvons malheureusement, à ce stade, vous en dire plus», déclare Céline Kohlprath, porte-parole au SEM. «Une communication active sera assurée lorsque des décisions concrètes auront été prises et approuvées.» Le mot d’ordre du SEM, qui semble tétanisé par la votation sur l’asile du 5 juin, semble être: «N’affolons pas la population, surtout qu’une accalmie reste possible.»
Le pire n’est jamais sûr
Effectivement, le pire n’est jamais sûr. Mais on remarque aussi, côté gouvernemental, que les grandes manœuvres ont commencé. Vendredi dernier, le Conseil fédéral a adopté une ordonnance pour réquisitionner d’urgence les abris PCi dans les cantons et les communes. Et ce dès le 1er avril. Chez les militaires, on se prépare aussi à intervenir en soutien des gardes-frontière. Les écoles de recrues ont même été décalées de façon à avoir constamment des troupes disponibles. Tout ce beau monde sera réquisitionné quand le Conseil fédéral donnera son feu vert.
Il y a un acteur qui n’apprécie pas du tout les scénarios de la Berne fédérale. Ce sont les cantons. Ils ont fait leurs calculs. Si la Suisse accueille entre 57 000 et 120 000 requérants en 2016, comme leur a communiqué le SEM, ils vont avoir des problèmes financiers. Ils se retrouveront en première ligne pour l’accueil alors que la Confédération poursuit tranquillement son programme d’économies, dit programme de stabilisation. «Il serait irresponsable de retarder des projets de développement des structures fédérales dans le domaine de l’asile», lâche Sandra Maissen, la secrétaire générale de la Conférence des gouvernements cantonaux.
Plans d'urgence
Du côté politique, on est unanime à reconnaître la nécessité de travailler sur des plans d’urgence. Mais, face à l’arrivée massive de requérants, tous développent une analyse propre. «Si plus de 100 000 personnes déposent une demande d’asile, nous serons en grande difficulté», déclare Gerhard Pfister, le futur président du PDC. «Il faut d’abord trouver une solution avec l’Europe pour une répartition des réfugiés et ensuite mettre un plafond d’accueil pour la Suisse à environ 25 000 requérants.»
Le secrétaire général de l’UDC, Martin Baltisser, veut, en cas d’afflux, d’abord sécuriser la frontière avec l’aide de l’armée pour avoir au moins une procédure efficace d’enregistrement des requérants. «Ces scénarios jusqu’à 120 000 personnes montrent que le Secrétaire d’Etat aux migrations commence à avoir peur et prend enfin la mesure de la vague migratoire.»
Pour la conseillère nationale Cesla Amarelle (PS/VD), l’armée ne doit être utilisée qu’en dernier recours. «Si un afflux important devait se confirmer, il faudra y faire face. Cela montre en tout cas la nécessité impérieuse d’accepter le 5 juin les nouveaux centres fédéraux pour l’asile. Ils nous permettront enfin d’accélérer les procédures d’asile actuellement trop longues.» (24 heures)
Arthur Grosjean
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