C’est une bonne nouvelle, disons-le, et à plus d’un titre, ce qui veut dire d’un point de vue économique mais aussi de rapport de force politique et j’y reviendrai dans la partie que je nomme “les grands pétochards qui nous dirigent” !
Revenons d’abord sur les faits
Hier Valls annonce la nouvelle mouture du projet de loi sur le travail avec la suppression des mesures les plus décriées comme le plafonnement des indemnités en cas de licenciement.
Cette idée faisait hurler de joie les libéraux de ma famille, “enfin une bonne mesure”, sauf que juridiquement, cette mesure était la négation même d’un principe de justice et de morale vieux comme le monde à savoir que lorsque l’on commet un “vol”, on doit une juste “réparation du préjudice”. Or par définition, un préjudice ne peut pas être limité, et c’est justement dans le calcul du juste préjudice que se fait la juste réparation et donc l’application d’un principe moral qui vient des temps immémoriaux de l’humanité. Supprimer cette idée de réparation, c’était évidemment ouvrir la porte à tous les abus mais, au-delà, c’était remettre en cause la morale…
“Oui mais aux “Zétats-zunis”, y’a pas les prud’hommes” m’expliquent les libéraux de ma famille… “On n’est donc pas compétitif à cause de ces enfoirés, vilains, horribles, méchants (barrez la mention inutile ou gardez-les toutes) de la CGT…” Certes, ils n’ont pas les prud’hommes et pourtant, d’une façon très objective, l’incertitude juridique est infiniment plus forte en Amérique qu’en France où les indemnités se comptent très, très rarement en millions d’euros, à part pour Bernard Tapie, sinon la culture française c’est des milliers d’euros.
Dans ce grand pays pour l’entreprise que sont les États-Unis, les procès ruinent des milliers de sociétés chaque année, et les coûts de justice et d’avocat sont prohibitifs.
Comprenez-moi bien : la compétitivité est une chose globale à apprécier dans l’ensemble de l’écosystème économique. Saucissonner la compétitivité en tranches n’a aucun sens : c’est tout juste bon pour tondre les moutons, ce que le gouvernement a tenté de faire afin de faire plaisir à l’Europe et au Medef, très silencieux ces derniers temps (et il valait mieux qu’il se taise tant il avait à gagner).
Enfin, ne regrettez pas cette loi, elle n’aurait rien réglé. Si nous voulons régler les problèmes de la France, nous devons avoir une vision collective et partagée de notre avenir. Nous devons choisir collectivement, après un débat qui devra durer des mois, ce que nous ferons croître et décroître, les économies que nous ferons et les dépenses que nous financerons ; nous devons faire des choix forts pour notre avenir, certes, mais le chemin que des groupes de pression veulent nous imposer n’est ni le seul ni le bon pour notre nation qui plus que jamais à besoin d’espoir, de grandeur mais aussi de se réapproprier les choix politiques.
Ces grands pétochards qui nous dirigent !
Comme je l’avais écris et rappelé dans cet article, la Loi El Khomri n’était que la transposition dans la loi française de demandes européennes, allez disons-le, des diktats européens.
Or nous sommes dirigés par des pétochards qui passent leur temps à céder à toutes les peurs.
Ils ont peur de l’Europe alors ils cèdent et passent une loi travail qui n’améliorera pas d’un pouième notre compétitivité, celle-ci étant, j’insiste, encore une fois “relative” (quand on augmente de 10 notre compétitivité et le voisin de 100, alors malgré nos efforts notre compétitivité s’est dégradée de 90).
Mais lorsque la France entière montre qu’elle est capable de se mobiliser pour sortir dans la rue, alors là c’est la peur viscérale de nos élites qui prend le dessus : la peur du peuple.
Oui, tous les gouvernements ont une peur bleue du peuple. Il faut dire qu’avec ce qu’ils nous font subir, ils ont bien raison d’avoir peur.
Et dans toute cette histoire, c’est sans doute la meilleure nouvelle. Le gouvernement pétoche, on lui fait peur, et cela signifie que notre démocratie n’est pas tout à fait morte.
Je vous laisse méditer sur cette citation tirée du film V pour Vendetta :”Les peuples ne devraient pas avoir peur de leurs gouvernements. Les gouvernements devraient avoir peur du peuple.”
C’est ce qu’il se passe et c’est le plus important. Ce qui m’amène à une autre considération que je vous invite à garder dans un coin de votre esprit : lorsque le peuple de ce pays atteindra son point de ras-le-bol suite à des décennies de gouvernance lamentable ainsi que de petites et grandes trahisons, alors les pétochards qui nous dirigent prendront la poudre d’escampette en quelques minutes et le pouvoir, qui donne l’illusion de la force et de la stabilité, s’effondrera en quelques heures. Le peuple fait plus peur que l’Europe, à bon entendeur salut !
En attendant mes chers amis, préparez-vous, il est déjà trop tard !
Charles SANNAT
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