L'épidémie est manifeste. A titre d'exemple, une centaine d'élèves manquaient à l'appel vendredi dernier au collège de Vif. Les pharmacies ont été dévalisées en médicaments contre les nausées et les vomissements et les médecins ont vu leurs salles d'attente envahies. Le Centre 15 a aussi noté une recrudescence d'appels venant de ce secteur.
Des commerces ont dû fermer leurs portes en raison d'un manque de personnel. Un habitant sur deux serait concerné par l'épidémie.
© Joëlle Ceroni
Quant aux épiceries et supérettes, elles ont été dévalisées en eau, en Coca et en papier hygiénique.
Pourtant, le maire de Vif était assez dépourvu face à cette situation sanitaire inquiétante. Demandant des analyses appuyées de l'eau potable à la Régie de Grenoble Alpes Métropole et à l'Agence Régionale de Santé, il n'avait en réponse que des examens affichant une bonne qualité de l'eau potable et la tournée des installations ne faisait apparaître rien d'anormal.
Mais ce dimanche matin, les derniers prélèvements biologiques font bien état de la présence d'un agent pathogène. En cause, semble-t-il, un épandage dans les champs. Le réseau a donc été pollué par des bactéries de type coliforme d'origine fécale. Il est donc fortement conseillé de ne plus boire l'eau du robinet.
Une distribution de bouteilles d'eau minérale a eu lieu en fin de matinée à Vif, près de la salle des fêtes. Ce sont 8.000 habitants de Vif qui sont impactés et 1.000 aux Saillants-du-Gua. Une chloration des réservoirs est en cours.
© Joëlle Ceroni
Contamination bactériologique
Comme le rappelle l'Institut de Veille Sanitaire sur son site internet, de nombreuses sources de pollution peuvent expliquer l'arrivée d'une contamination au robinet du consommateur et ce n'est pas la première fois en France que les instruments de veille et de surveillance de l'eau ne détectent pas une détérioration de la qualité. Il faut pour cela des études très fines qui prennent souvent 48 heures. Voilà pourquoi la détection a souvent lieu après le signalement d'une épidémie de gastros.
C'est dans les années 90 que les autorités sanitaires ont découvert le lien entre la qualité de l'eau du robinet et ces traditionnelles épidémies. On savait déjà que si chacun se lavait correctement les mains, le nombre de cas serait diminué de moitié, mais on avait un peu oublié le rôle de l'eau du robinet dans la transmission.
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