19 février 2016

Les blocus des centrales d'achats par les agriculteurs vident les rayons

 
Depuis une semaine, les consommateurs de la métropole nantaise ont remarqué que les rayons de leurs magasins se « désertifiaient »... En cause, les centrales d'achats bloquées par les agriculteurs. 
 
Des choix réduits 
 
Cette semaine, c'est un peu mieux mais ce n'est toujours pas ça à l'Intermarché de La Chapelle-sur-Erdre. Des rayons de viandes sous vide... vides, des choix plutôt réduits dans la pizza qui n'assure plus les quatre fromages, un désert de pain de mie...

Remplacés par des discrets triangles s'excusant de ces « produits momentanément indisponibles », des pancartes expliquaient, la semaine dernière, que ces ruptures de stock étaient liées au blocage de centrales d'achats par des agriculteurs.

En l'occurrence, pour le magasin chapelain, celle du Grand-Fougeray, qui approvisionne les grandes surfaces Intermarché de la région. « Mais ça va mieux cette semaine », rassure-t-on. Ça va mieux, car le magasin a enfin pu être approvisionné samedi. « Nous n'avions pas été livrés de la semaine. Il faut juste le temps que tout rentre dans l'ordre. »

« Il faut que ça s'arrête »

À Nantes, dans un Carrefour express, un mot indique depuis la semaine dernière : « Nos entrepôts sont bloqués [...] Nous ne sommes donc pas en mesure de vous proposer l'intégralité de nos produits ». Cette fois-ci, c'est la centrale du Rheu (Ille-et-Vilaine) qui a été dans l'impossibilité d'assurer la totalité des livraisons, à la suite du blocage des agriculteurs. « Aucun camion ne rentrait ni ne sortait », indique un employé.

À défaut de faire avec, le gérant a dû faire sans. Les rayons de fruits et légumes étaient exempts de produits, il ne restait que deux sandwichs dans les rayons « Une livraison sur trois a été assurée la semaine dernière. C'est tout ce qu'il reste. » Un retour à la normale a été amorcé hier : la livraison est arrivée en temps et en heure.

Toutefois, le commerçant a « peur de l'avenir et de l'image renvoyée aux clients ». Même si ces derniers sont pour une grande majorité compréhensifs, ils « subissent » également la pénurie. Pour lui, il faut que ça s'arrête : « Je n'en veux pas aux agriculteurs. C'est humain, je comprends la situation. Cependant, les politiques doivent mettre fin à tout ça. Ils ne se rendent pas compte de l'impact que peut avoir le temps qu'ils mettent à prendre une décision. »

L'avenir reste tout de même flou : plusieurs fois déjà, la fin du blocage avait été annoncée puis avait recommencé. Une nouvelle mobilisation des agriculteurs a lieu aujourd'hui à Rennes, mais « demain est un autre jour », affirmait, hier, le gérant.

Un appel à la mobilisation à Carquefour

D'autres enseignes basées dans le centre-ville comme Spar, Lidl ou Monoprix disent n'avoir pas connu de rupture de stocks liée à la crise agricole.

En revanche, il est à craindre que les magasins U soient à présent touchés. En effet, un appel à la mobilisation a été lancé avec un point de rendez-vous, la centrale d'achat de Super U à Carquefou, ce matin.

Juliette DE LA SALLE et Véronique ESCOLANO.
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