25 octobre 2015

Révolutions inutiles et interventions chaotiques

Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, Ukraine : ces cinq Etats ont accouché, à partir de 2011, de mouvements "révolutionnaires" qui devaient tous transformer leur pays et améliorer la situation. Et bien c'est raté ! 

On n'arrête pas le progrès...

Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, Ukraine : ces cinq Etats ont accouché, à partir de 2011, de mouvements "révolutionnaires" plus ou moins spontanés, plus ou moins nationaux, qui devaient tous transformer leur pays et améliorer la situation. Aujourd’hui, force est de constater leur échec complet. Certes, il ne fait aucun doute que les régimes objets de la vindicte populaire aient été autoritaires ou dictatoriaux, policiers ou répressifs et, pour la plupart, corrompus. C’est une réalité. La contestation et les aspirations au changement étaient donc tout à fait légitimes.

Mais nous avons montré que la spontanéité de ces "révolutions" était largement factice (2) et que celles-ci s’inscrivaient dans une stratégie conçue outre-Atlantique afin d’installer les Frères musulmans au pouvoir partout au Moyen-Orient. Nul ne peut nier non plus que ces "révolutions" n’ont connu succès et retentissement que dans les pays où les régimes en place déplaisaient à Washington. Aucun allié des Américains - notamment l’Arabie saoudite et le Qatar - n’a connu de tels phénomènes et la révolution populaire au Bahrein a été réprimée dans le sang sans que l’Occident ne trouve quoi que ce soit à y redire. Deux poids, deux mesures.

Qu’en est-il quatre ans plus tard ? A quoi ont servi ces révolutions ? Force est de constater qu’elles n’ont servi à rien. Si la vie quotidienne n’était pas idyllique auparavant dans tous ces pays, la situation est aujourd’hui bien pire – à l’exception notable de l’Egypte - que celle qui existait avant 2011 : ces Etats sont durablement désorganisés, détruits, divisés. Les conséquences de ces révolutions ont été l’expansion de l’insécurité (guerre civile, terrorisme) et de la criminalité (assassinats, enlèvements, trafic d’armes, etc.), l’effondrement économique (cessation d’activités, départ des entreprises étrangères, destruction des infrastructures, etc.) et l’exode des populations (départ de travailleurs étrangers, réfugiés, migration vers l’Europe), l’expulsion des minorités religieuses (principalement chrétiennes) et la destruction de sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.

Si nous ne saurions regretter les autocrates déchus, il convient de rappeler qu’en dépit des nombreuses turpitudes du clan Ben Ali-Trabelsi, la Tunisie vivait mieux avant sa révolution. Son tourisme était florissant et l’implantation sur son sol d’entreprises européennes contribuait à son développement.

Sous Kadhafi, la Libye avait le plus haut niveau de revenus par tête de toute l’Afrique, les femmes y bénéficiaient du niveau d’éducation le plus élevé de tout le continent ; le pays accueillait 3 à 4 millions de travailleurs étrangers et participait à nos côtés à la lutte contre les djihadistes.

La Syrie sortait lentement de la dictature instaurée par Hafez El-Assad, même si le pays avait mis un terme à une tentative de libéralisation en 2000, consécutive à l’arrivée de son fils Bachar au pouvoir. La situation en Irak, depuis l’intervention illégitime des Etats-Unis en 2003, entre dans cette catégorie et présente les mêmes caractères et les mêmes résultats.

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