De violents incidents ont éclaté en fin de journée © AFP PHILIPPE DESMAZES
Voies SNCF coupées, voitures en feu, saccages, mutinerie dans une prison : des dizaines de gens du voyage ont provoqué de très violents incidents mardi soir à Moirans (Isère) et à Aiton (Savoie) pour demander la sortie de prison de l'un d'entre eux afin d'assister à des obsèques. En fin d'après-midi, la situation était extrêmement tendue : "Une centaine de personnes avec des barres en fer bloquent la gare. Autour, il y a eu de lourds saccages, notamment le restaurant attenant à la gare. Sur les voies SNCF, ils ont fait brûler des voitures. On attend une intervention" des forces de l'ordre, a indiqué Franck Longo, directeur de cabinet du maire.
De violents incidents ont éclaté en fin de journée© Photo AFP PHILIPPE DESMAZES
La situation a finalement été maîtrisée vers 20 heures par les forces de l'ordre. Les différents incendies ont été éteints et aucun blessé n'est à déplorer. Un dénouement qui aura demandé la mobilisation de plus de 120 membres des forces de l'ordre et qui fait suite à près de cinq heures de chaos.
Aucune interpellation
La RD1085 au niveau de Moirans avait été bloquée "par une trentaine de personnes qui brûlent des palettes et des carcasses de voitures sur la chaussée", avait ajouté de son côté la préfecture dans un communiqué.
A la gare, un véhicule en feu sur les voies a interrompu le trafic. Moirans est un nœud ferroviaire où convergent trois voies en étoile. Le trafic SNCF était toujours interrompu vers 22 heures, mais les 218 passagers qui se trouvaient dans les deux rames à proximité de la gare de Moirans avaient été évacués.
Aucune interpellation n'a été effectuée. Cela se fera ensuite, a expliqué le préfet de l'isère Jean-Paul Bonnetain. "L'exploitation des données, notamment celles fournies par un hélicoptère qui a survolé les incidents, permettra" des identifications. Mais "il n'y a pas de responsabilité collective" car, si "dans cette communauté (...) certains ont commis des actions inqualifiables, d'autres étaient contre l'expression de cette violence", a-t-il tenu à ajouter.
En attendant, les gens du voyage, sédentarisés de longue date ici, étaient retournés dans leur camp, en contre-bas de la gare, certains réunis devant un feu. Un escadron de gendarmerie les surveillait à quelques mètres et devait passer la nuit là.
Sortir de prison pour assister à des obsèques
"Les représentants des gens du voyage étaient en négociation avec leur avocat et la juge d'application des peines pour demander la libération du frère" d'une victime d'un accident de la route intervenu ce week-end afin qu'il puisse "assister aux obsèques qui doivent avoir lieu mercredi", a rapporté la mairie dans un communiqué. Mais "la justice semble refuser d'accéder à leur demande".
"Leur avocat a fait appel de la décision. N'ayant pas eu de réponse, ils ont engagé vers 16 heures un bras de fer qui a commencé" sur la RD 1085 (...) où, "ayant pillé la casse voisine, ils ont bloqué" ensuite la route et "mis le feu aux véhicules", a ajouté la mairie.
Mutinerie dans la prison
Une mutinerie a également éclaté au centre de détention d'Aiton (Savoie). Selon le procureur d'Albertville, Jean Pascal Violet, l'avocat du détenu qui a déclenché la mutinerie, a déposé mardi après-midi une nouvelle permission de sortie "sous escorte" que le juge d'application des peines (JAP) "examinera au plus tôt".
"On attend les ordres du juge", a expliqué un groupe d'une dizaine de gens du voyage. Et "si le juge ne lui donne pas l'autorisation, ça ne s'arrêtera pas car c'est une question de respect", a poursuivi un jeune homme.
De violents incidents ont éclaté en fin de journée© Photo AFP PHILIPPE DESMAZES
Dans la nuit de vendredi à samedi, trois jeunes gens du voyage gantés et cagoulés, dont certains mineurs, sont morts après avoir commis un cambriolage, à Saint-Joseph-de-Rivière (Isère). Ils se trouvaient à bord d'une voiture qu'ils venaient de voler. Ce sont les proches de l'une des victimes dont la libération est réclamée par les gens du voyage. Le Premier ministre Manuel Valls a rapidement réagi sur Twitter et promis le rétablissement de l'ordre. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a "félicité les gendarmes, les policiers et les sapeurs-pompiers" qualifiant les "exactions" d'"inadmissibles".
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