En Isère, des gens du voyage sédentarisés ont très violemment protesté contre l'interdiction pour l'un d'entre eux, détenu à la maison d'arrêt d'Eton, d'assister aux funérailles de son fils. ©LISA MARCELJA/Le Dauphiné/Maxppp
Des gens du voyage installent le chaos dans une petite ville de l'Isère. En paroles, l'exécutif est intraitable. Dans les actes, c'est une autre histoire.
Mardi 20 octobre, 15 heures et quelques. Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, Manuel Valls répond à la question d'un député LR sur l'occupation pas toujours pacifique du futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le Premier ministre n'a qu'une expression à la bouche : "autorité de l'État". Le terme est prononcé quatre fois en quinze secondes !
Mardi 20 octobre, même heure. À Moirans, près de Grenoble, une centaine de manifestants bloquent la gare de la ville avec des barres de fer, saccagent le restaurant attenant à la gare, bloquent la circulation puis font brûler des voitures sur les voies ferroviaires et sur la route départementale. Ce sont des gens du voyage qui manifestent parce que deux des leurs n'ont pas obtenu l'autorisation de sortir de prison pour les obsèques d'un membre de leur famille. Celui-ci est décédé dans un accident de voiture – volée – à l'issue d'un cambriolage. Puis, à une centaine de kilomètres de là, une mutinerie éclate dans la prison où les deux hommes sont détenus.
En toute fin de soirée, les émeutes étaient terminées, mais le trafic SNCF toujours interrompu, et les 218 passagers bloqués venaient d'être évacués. Sur la route, des déviations avaient été improvisées.
Mardi 20 octobre, même heure. À Moirans, près de Grenoble, une centaine de manifestants bloquent la gare de la ville avec des barres de fer, saccagent le restaurant attenant à la gare, bloquent la circulation puis font brûler des voitures sur les voies ferroviaires et sur la route départementale. Ce sont des gens du voyage qui manifestent parce que deux des leurs n'ont pas obtenu l'autorisation de sortir de prison pour les obsèques d'un membre de leur famille. Celui-ci est décédé dans un accident de voiture – volée – à l'issue d'un cambriolage. Puis, à une centaine de kilomètres de là, une mutinerie éclate dans la prison où les deux hommes sont détenus.
En toute fin de soirée, les émeutes étaient terminées, mais le trafic SNCF toujours interrompu, et les 218 passagers bloqués venaient d'être évacués. Sur la route, des déviations avaient été improvisées.
La rançon de l'autoroute A1
Manuel Valls a dénoncé ces exactions avec "fermeté", comme toujours intraitable quand il s'agit d'occuper le ministère de la parole. Dans les faits, aucune arrestation n'avait encore eu lieu mardi soir, et le parquet d'Albertville indiquait qu'une nouvelle demande de permission serait examinée au plus tôt.
Ce scénario rappelle tristement celui de l'autoroute A1 bloquée fin août par des gens du voyage pour des motifs identiques. Malgré la pagaille monstre et les dégradations coûteuses, les fauteurs de troubles n'avaient pas été évacués par la force. Ils avaient seulement cessé leur saccage quand la cour d'appel d'Amiens avait infirmé en catastrophe, un samedi matin, le refus de sortie provisoire d'un détenu qui voulait assister aux funérailles de son père. La "fermeté" et "l'autorité de l'État", dans cette histoire, n'étaient pas au rendez-vous.
Il n'est pas insensé d'imaginer que la passivité manifestée par l'État de droit sur l'autoroute A1 ait encouragé les émeutiers de Moirans. Et il reste à espérer pour Manuel Valls qu'un incident comparable ne se produira pas en Loire-Atlantique, près de Notre-Dame-des-Landes, où l'autorité de l'État, a-t-il dit et répété tandis que démarraient les exactions de Moirans, ne peut souffrir aucune entorse.
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