27 octobre 2015

Contrat de travail en fonction de la productivité et exploitation des migrants !


Je suis sidéré par la direction des affaires de ce monde, de notre monde.

Disons-le, si nous considérons que nous devons accueillir et protéger des gens fuyant la guerre, cela n’implique pas que nous devions les faire travailler pour des salaires de misère et légaliser leur exploitation.

Cela dit l’hiver arrive, et l’hiver en Europe je peux vous dire qu’il ne fait pas chaud… mais vous le savez sans doute. Enfin vous, parce que les mamamouchis vont se rendre compte que les migrants se caillent une fois que l’on aura quelques cas de congélation dramatique. On vous refera le coup du petit Aylan noyé mais cette fois-ci en version congélation. Nous aurons un nouveau moment de grande indignation et de grande tristesse, puis à nouveau l’exaspération et les conditions indignes, et elles le sont et le seront encore plus.

Regardez ce qui se passe dans la jungle de Calais.

Il n’en fallait pas plus à notre patronat (je parle du grand patronat) pour vouloir profiter de cette manne de jeunes travailleurs, à qui il faudrait entre deux camps de fortune, donner également un travail de fortune payé au mieux à 1 euro de l’heure. Je rappelle que partout dans le monde, le migrant n’a pas le droit de travailler… sauf au noir. Je ne dis pas que c’est bien ou pas, je vous donne une réalité juridique.

Autre réalité d’ailleurs, en Chine le salaire est d’un peu moins de 2 euros de l’heure à Pékin par exemple. Je parle du salaire minimum. C’est pour cette raison que j’avais dit une fois sur le plateau d’Ecorama, que je préférais aller travailler en Chine à 2 euros de l’heure, plutôt que de bosser en Allemagne à un euro. Sans compter que je préfère le riz cantonnais et que la vie en Chine coûte moins chère que la vie en Allemagne.
Le patron d’Airbus réclame un marché du travail plus souple pour « aider » les réfugiés

C’est un article du Monde qui revient sur ces déclarations fracassantes… « Le patron d’Airbus Tom Enders estime que pour mieux intégrer les 800 000 migrants attendus en Allemagne cette année, il faut déréglementer davantage le marché du travail afin de créer plus d’emplois faiblement rémunérés, qui aideraient les réfugiés à trouver du travail et à mieux s’intégrer dans la société ».

Ou en d’autres termes comment aider surtout le patronat à améliorer un peu plus la compétitivité des entreprises en exploitant les migrants à bas prix.

« L’homme fort d’Airbus, lui-même allemand, estime que son pays devrait prévoir des exceptions au salaire minimum et permettre davantage de flexibilité avec des contrats courts ».

Le président exécutif d’Airbus poursuit : « Si la barrière à l’entrée sur le marché du travail est trop élevée, l’intégration des immigrants échouera. » Et de conclure : « Il vaut mieux entrer sur le marché du travail avec un ’mini-job’ ou un emploi mal payé que d’être condamné à l’assistanat, à l’inactivité et à la frustration ».

Autant vous dire mes pauvres qu’évidemment cela va faire peser encore un peu plus de concurrence dans un marché du travail déjà très difficile et tirer les salaires, nos salaires vers le bas.
Après la BCE et nos GM (les gentils mamamouchis à ne pas confondre avec les gentils membres du Club Med) pourrons s’inquiéter publiquement du manque d’inflation et de cette horrible déflation qui menace l’économie européenne.
Air France : le DRH propose trois contrats, en fonction de la productivité

« Xavier Broseta dit comprendre la colère des salariés à qui la compagnie a déjà demandé de réaliser d’importants sacrifices. Il assure cependant que la stratégie actuellement appliquée est « la bonne ». « En 2012, j’ai rejoint une boite qui affichait 572 millions d’euros de pertes d’exploitation. Pour 2015, sauf imprévu, nous allons enfin afficher des résultats positifs », fait-il remarquer. En outre, le plan ‘Transform’ a permis à la compagnie « d’éviter la faillite ».
Trois contrats de travail

« Dans cet entretien, le DRH indique également qu’il souhaite proposer trois contrats de travail distincts, lors des négociations. « Dans le premier, le salarié accepte d’atteindre la productivité demandée, son salaire reste identique à celui d’aujourd’hui. Dans le deuxième, il travaille encore plus mais gagne plus. Dans le troisième, enfin, il peut refuser de suivre cette hausse de la productivité, mais alors sa rémunération diminue. On a fait cette proposition aux pilotes, on peut l’étendre aux hôtesses et aux stewards. C’est sur la table », souligne-t-il. Et Xavier Broseta assure que si la productivité s’améliore, il n’y aura aucun licenciement sec. Rappelons que, faute d’accord entre les pilotes et la direction, Air-France a présenté début octobre, un plan prévoyant la suppression de 2.900 postes d’ici fin 2017 »…

Là encore le problème n’est pas de savoir si Air-France va mal ou bien, évidemment Air-France va mal, et Air-France est condamnée à aller plus mal. Les efforts des salariés n’y changeront rien car la compétitivité ne pourra jamais être à la hauteur des compagnies qui peuvent exploiter leurs lignes avec des conditions sociales profondément différentes.

Il ne faut pas vous y tromper. Nous faisons face à un immense réajustement par le bas. Ce réajustement a commencé avec la mondialisation qui a elle-même démarré peu après la chute du mur de Berlin.
Vous vivez juste une accélération de ce mouvement sous la pression qu’exerce le marché mondial sur les entreprises françaises. Ce réajustement concerne potentiellement tout le monde.

Préparez-vous, il est déjà trop tard !
 

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