25 septembre 2015

Le temps est venu...

Un simple coup d’œil au graphique du prix de l’or suffit à révéler la sévérité du marché baissier qui s’est installé depuis maintenant trois ans.

Plus alarmant encore, même pour les investisseurs les plus durs à cuire, certains des facteurs fondamentaux qui auraient pu forcer l’or à la hausse, comme l’affaiblissement du dollar, se sont renversés.

Ajoutez à cela un marché boursier de Wall Street défiant toute forme de correction, et le dédain du grand public pour l’or, et vous pourriez ne percevoir aucune raison de continuer d’acheter. Le marché baissier semble être là pour durer.

Mais j’ai une question. Et même plusieurs.

Si nous sommes dans un marché baissier… 
 
Pourquoi la Chine continue-t-elle d’accumuler des quantités d’or phénoménales ?

Les rapports grand public nous disent que les importations de la Chine depuis Hong Kong sont en baisse. C’est le cas.

Mais les importations totales sont en hausse. Une majorité des journalistes continuent d’oublier que la Chine importe désormais du métal directement à Pékin et Shanghai. Et nous avons connaissance d’au moins douze banques importatrices.

Une fois ces sources prises en compte, nous remarquons que les importations chinoises ont fortement augmenté. Comment le savons-nous ? Parce que c’est ce que prouvent les chiffres d’exportation des autres pays :



En 2014, la Suisse a envoyé 153 tonnes d’or vers la Chine. Voilà qui représente plus de 50% de l’or qui a été envoyé vers Hong Kong (299 tonnes).

Le Royaume-Uni a également exporté 15 milliards de livres d’or sur l’année. Londres a envoyé tant d’or vers la Chine (et vers d’autres pays asiatiques) que son marché domestique s’est significativement amoindri. 
 
Pourquoi la Chine poursuit-elle son travail d’accumulation ?

C’est une tendance qui s’intensifie. La Banque populaire de Chine prévoit aujourd’hui l’ouverture des importations d’or aux sociétés minières qualifiées ainsi qu’aux banques membres du SGE. Même le fabricant de pièces commémoratives China Gold Coin pourrait recevoir une licence d’importation. Non seulement les importations s’en trouveront accrues, les premiums baisseront, ce qui rendra les achats plus abordables.

Preuve du bourgeonnement de la demande, le négoce d’or sur le plus gros marché chinois excède déjà les niveaux de l’an dernier. Entre janvier et octobre 2014, les volumes enregistrés sur le SGE étaient de 12.077 tonnes, contre 11.614 sur l’année 2013.

La vague chinoise a pris des proportions sans précédent – et continue de gonfler. 
 
Pourquoi d’autres pays accumulent-ils de l’or ?

Le Conseil mondial de l’or a rapporté qu’au cours de l’année qui a précédé septembre 2014, la demande en or hors Chine et Inde a été de 1.566 tonnes. Le problème, c’est que la demande de la Chine et de l’Inde était déjà égale à la production mondiale.

L’Inde et la Chine représentent actuellement 3.100 tonnes d’or annuellement, et le Conseil mondial de l’or estime à 3.115 tonnes la production d’or globale.

Malgré les tentatives gouvernementale de baisser les importations, l’Inde a enregistré un record d’importations d’or sur 41 mois, le pays ayant importé plus de 39 tonnes de métal jaune pour le seul mois de novembre 2014.

Et n’oublions pas la Russie. Non seulement la banque centrale russe continue d’acheter agressivement sur le marché international, Moscou achète désormais directement de l’or aux sociétés minières russes. La raison en est notamment que les banques et courtiers du pays ne sont en raison des sanctions américaines pas autorisés à utiliser les marchés internationaux. La Russie n’a pas besoin d’acheter de l’or, mais continue de le faire malgré tout.

La demande globale en or représente désormais plus que ce que peuvent produire les sociétés minières du monde. Ces pays savent-ils quelque chose que nous ne savons pas ?
Pourquoi les investisseurs au détail ne vendent-ils pas leurs parts SLV ?

Les investissements sur l’ETF GLD continuent de suivre le prix de l’or, mais ce n’est pas le cas des investissements sur SLV, qui enregistre plus d’investisseurs au détail que GLD. Ces investisseurs ne vendent pas, alors que les investissements sur GLD continuent de décliner.


Le prix de l’argent a perdu 16,5% depuis le début de l’année, et les investissements sur SLV ont grimpé de 9,5%.

Pourquoi tant d’investisseurs refusent de vendre, et pourquoi continuent-ils d’acheter ? 
 
Pourquoi les ventes de métal physique enregistrent de nouveaux records ?

2013 a marqué une année record pour l’or et l’argent acheté auprès de l’atelier monétaire américain. Ce qui est assez haussier au vu de l’effondrement du prix de l’or et des gros titres universellement pessimistes.

Mais 2014 est en passe d’excéder le record établi l’année dernière, notamment pour ce qui concerne l’argent.
Au mois de novembre 2014, les ventes de Silver Eagles ont représenté 3.426.000 onces, soit 49% de plus qu’en novembre 2013. Si les ventes de décembre surpassaient 1,1 million de pièces – ce qui est une certitude – alors 2014 marquera une nouvelle année record.
Les ventes de pièces d’argent de Perth Mint ont également atteint des records au mois de novembre 2014. Ses ventes de pièces d’argent ont grimpé jusqu’à atteindre 851.836 onces, contre 655.881 onces en octobre.
Les importations d’argent de l’Inde ont gagné 14% au cours des dix premiers mois de 2014 pour atteindre un record sur la période. Les importations indiennes ont atteint 169 millions d’onces, et ont vidé de nombreux coffres britanniques.

L’atelier monétaire royal canadien a annoncé une baisse de son volume de ventes de pièces d’or et d’argent au troisième trimestre de 2014. Mais les volumes restent historiquement élevés.
Pourquoi des investisseurs grand public investissent-ils sur l’or ?

Les gros titres pessimistes sont partout dans les médias grand public. Et pourtant, certains investisseurs grand public achètent…

Ray Dalio est responsable du plus gros hedge fund du monde, avec plus de 150 milliards de dollars d’actifs. Comme mon collègue Marin Katusa l’explique très bien, « quand Ray dit quelque chose, il faut écouter ».

Et Ray a récemment alloué 7,5% de son portefeuille à l’or.


Et il n’est pas le seul. Joe Wickwire, gestionnaire de portefeuille chez Fidelity Investments, a expliqué la semaine dernière qu’il « pense qu’il est aujourd’hui temps de tirer avantage du sentiment négatif de court terme sur l’or ».

Et puis il y a les fonds de pension japonais, qui jusqu’en 2011 n’investissaient pas du tout sur l’or. Aujourd’hui, plusieurs centaines de fonds de pension japonais investissent activement sur le métal. Le Japon est le deuxième plus gros marché de fonds de pension du monde.

Vendredi dernier, le Crédit Suisse a vendu 24 millions de billets américains liés à un indice des actions aurifères. C’est un pari qui permettra aux producteurs de rebondir.

Ces investisseurs, comme d’autres, ne s’attendent pas à voir l’or et les actions aurifères continuer de baisser. 
 
Pourquoi les pays rapatrient-ils leur métal ?

Ce n’est pas comme si le coffre de New York n’était pas sécurisé. Celui-ci et Fort Knox comptent parmi les infrastructures les plus sécurisées au monde. Ce qui rend les développements suivants plus que curieux :
Les Pays-Bas ont rapatrié 122 tonnes (3,9 millions d’onces) le mois dernier.
Le Front National français a demandé à la Banque de France de rapatrier son or depuis les coffres étrangers dans lesquels il est déposé, et d’accroître ses actifs de 20%.
L’Initiative pour l’or de la Suisse, qui n’a pas passé le vote populaire, visait à ce que l’or suisse placé à l’étranger soit rapatrié, et à ce que l’or du pays représente 20% de ses actifs.
L’Allemagne a annoncé le rapatriement de ses réserves d’or, bien que le projet n’ait pas encore été finalisé.
La banque centrale de Belgique réfléchirait aujourd’hui au rapatriement de ses réserves d’or.

Qu’est-ce que l’or a de si important qui pousse de nombreux pays à se rapprocher de leurs réserves nationales ?

Une telle demande ne correspond généralement pas à un marché baissier.

Avez-vous entendu parler d’un autre marché baissier qui aurait enregistré une demande similaire ?

Moi non plus.

Une seule explication possible : ces partis s’attendent à voir la tendance se renverser. Vous et moi ne sommes pas les seuls à voir la lumière au bout du tunnel.
Un rêve de Noël devenu réalité

Notre directeur, Doug Casey en personne, pense que l’or a atteint un cours plancher.

Je pense que le temps est venu de remplir nos réserves et de faire l’affaire du siècle. De la même manière que ceux d’en haut le font déjà.

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