28 septembre 2015

Arabie Saoudite et droits de l’homme : leur Roi est ONU !



Et ben… tiens ! Il me fallait bien « ça », pour me filer une pêche d’enfer à l’occasion de mon retour en ligne sur La Plume ! Bien « ça » pour me replonger immédiatement dans le bain saumâtre, dans l’abjection ambiante de la mondialisation (mal)heureuse,
après ces quatre jours presque miraculeux passés en Aveyron chez l’ami Corto, pour un « séminaire de blogueurs très malpensants » (1) où, entre deux discussions enflammées à refaire l’immonde jusqu’après minuit, entre trois prises de têtes amicales et rigolardes à dézinguer Mimolette ou Pinocchio (pardon Corto !) et leurs bandes de guignols respectives et en réalité presque totalement interchangeables, nous nous étions « spartiatement » astreints à enchainer bouffes pas vraiment halal et balades dans la sauvage et majestueuse nature aveyronnaise, ou je m’en suis mis plein les mirettes avec ce genre de choses :


 

 

Oui, je sais, ça fait mal quand on a loupé ça. Et c’est pour cela que je vous en mets très peu, et en tout petit format : je suis cruel, mais pas totalement sadique.

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Mais tout à une faim, comme dirait l’autre : car après les agapes « charcutesques » dans la France profonde et les virées à travers ses paysages et parmi ses vieilles pierres « de souche », vient forcément le temps du retour à la sinistre réalité de cette mondialisation financiarisée ardemment promue par nos « zélites », où le silence sent l’argent et où la parole est d’or noir… comme le sens de l’humour qu’il faut alors avoir, et chevillé au corps, pour ne pas chaque jour ou presque qui trépasse, avoir furieusement envie de sauter par la fenêtre, ou d’aller définitivement s’« emmurer survivant » et loin du monde dans un monastère trappiste, lorsque l’on apprend par exemple des « trucs » comme celui-là :

Ce lundi 21 septembre 2015, L’ONU a nommé l’ambassadeur de Riyad auprès des Nations Unies, un certain Faisal bin Hassan Trad, Président du groupe du… Conseil des droits de l’homme, chargé de traiter par exemple des camps de travail en Corée du Nord ou (rions un peu)… des violences faites aux femmes. Si, si.

 

Sans doute pour célébrer comme il se doit cette nomination remarquable, d’une évidence cristalline, à graver d’une pierre (pas vraiment) blanche dans le livre d’or (noir) de l’ONU, le royaume saoudien a prévu ce jeudi… de décapiter puis de crucifier en place publique un opposant chiite de 20 ans, Ali Mohammed Al-Nimr, accusé d’avoir participé en 2012 à une simple manifestation contre le régime dans la région de Qatif : il avait alors tout juste 17 ans.

L’Arabie Saoudite et les droits de l’homme, et plus encore les droits des femmes, c’est d’ailleurs une très vieille histoire, un engagement spectaculaire et de tous les instants pour la famille des Saoud, dont l’avant dernier monarque était d’ailleurs un « fervent défenseur des femmes », comme nous l’avait récemment dit cette chère (très chère) Christine Lagarde (2). Et comme le prouve, parmi cent autres vidéos et mille anecdotes hautement éclairantes, la petite séquence suivante : 

La femme dont on voit l’exécution sur cette vidéo, intervenue le 12 janvier dernier à la Mecque, s’appelait Leila Bassem. C’était une domestique birmane qui avait été reconnue coupable du meurtre et du viol (?) de la fille de six ans de son époux, plus probablement violentée et assassinée par l’un de ses saigneurs et maîtres saoudiens. Son exécution avait été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux par un spectateur qui avait immédiatement été arrêté et embastillé pour cette initiative fort peu respectueuse des « Droits de l’Homme saoudiens ».

« Je n’ai pas tué, Dieu est grand, je n’ai pas tué (…) c’est une injustice », avait crié la malheureuse condamnée, avant de se faire décapiter au cimeterre en plein milieu de la rue. « Ferme-ta gueule », avait alors répondu l’écho onusien, et avec lui toutes nos chères belles âmes sempiternelles donneuses de leçons, droit-de-l’hommiste dans leurs bottes, et le doigt sur la couture du pantalon thawb (3).

L’Arabie Saoudite et les « droits de l’homme », c’est aussi :

Aucun parti politique autorisé.

Aucune élection à l’échelle nationale.

Pas de liberté d’expression.

L’interdiction de critiquer publiquement le gouvernement, l’islam ou la famille royale.

Une presse très étroitement contrôlée.

L’interdiction pour elle de rédiger des articles évoquant d’éventuels dissidents.

Un régime carcéral « moyenâgeux ».

Des châtiments corporels en veux-tu, en voilà !

L’interdiction des manifestations publiques.

La censure presque intégrale d’Internet.

Chaque femme adulte (oxymore saoudien) qui doit avoir un « gardien » de sexe masculin (père, frère ou mari).

La mixité interdite dans les restaurants et les transports.

Devant la Loi et les tribunaux, des témoignages féminins qui ne valent que la moitié de ceux d’un homme.

La Loi (muttawa ) qui impose de nombreuses restrictions aux femmes lorsqu’elles sortent en public.

Les femmes qui doivent porter une abaya (voir ci-dessous).

L’interdiction de fait pour les femmes de conduire une voiture.

L’arrestation et la punition lorsqu’elles sont découvertes dans un véhicule conduit par un homme qui n’est pas un employé de leur époux ou un parent masculin proche.

Des arrestations sans nécessité de motif explicite.

Dans les procédures judiciaires, la présomption… de culpabilité (si !).

Des procès presque toujours à huis-clos, sans audience, sans presse… et souvent sans l’accusé !

Des peines comme : la décapitation, la lapidation, l’amputation et la flagellation.

Pas de liberté religieuse : aucune religion autre que l’islam n’a le droit d’être pratiquée même si près d’un million de chrétiens (dans leur immense majorité des travailleurs-esclaves étrangers) résident par exemple dans le pays.

Tous les lieux de cultes non musulmans qui sont évidemment interdits.

L’apostasie qui est punie de mort.

Lorsqu’un tribunal accorde un dédommagement à une victime, cette dernière reçoit la totalité de cette somme si elle est musulmane, la moitié si elle est chrétienne ou juive et un sixième si elle appartient à une autre religion.

La ségrégation et la discrimination à tous les échelons de la société pour les membres de la minorité chiite.

L’homosexualité qui est passible de la peine de mort.

…J’en passe et des meilleures.

Alors, un certain Faisal bin Hassan Trad, d’Arabie Saoudite, nommé Président de groupe du Conseil des droits de l’homme de l’ONU… « Jusqu’où s’arrêteront-ils, je ne le sais ni… et que Dieu nenni » avait dit en son temps le regretté Coluche. Pour ma part, en ce jour de « rentrée des crasses », j’ai, dès ce premier papier de reprise, je dois l’avouer, une très furieuse envie de leur mettre ma Plume dans le c… !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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1) Boutfil, Corto74, L’amiral Koltchak, Lebuchard courroucé, Gilles, Sylvette et Dominique (nique, nique ?)

2) Le salaire de Christine Lagarde à la présidence du FMI est de 467.940 dollars par an, plus 83.760 dollars au titre de participations aux frais de représentation. Soit au total 551.700 dollars par an, net de taxes et de toute forme d’impôt sur le revenu (source).

3) Sorte de djellaba, tenue traditionnelle des saoudiens.

Source

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