03 juillet 2015

Sanctions russes conre l'Europe : les prix agricoles s'effondrent




Plusieurs milliers d'agriculteurs, éleveurs et producteurs de lait, ont de nouveau manifesté jeudi dans toute la France pour crier leur ras-le-bol face aux prix anormalement bas de leur production, dus en partie aux sanctions russes contre l'Europe, qui n'arrive plus à écouler ses surplus.
  A Quimper, les tensions sont montées d'un cran. Les agriculteurs sont excédés par le status quo imposé par la grande distribution © AFP DAMIEN MEYER

Face à une situation qui s'enlise, les agriculteurs ont employé la manière forte : tracteurs transportant paille et pneus, tags, opérations escargots, déversement de fumier... Pour cette nuit, baptisée "nuit de l'élevage en détresse", à l'appel de la FNSEA et des JA (Jeunes Agriculteurs), des milliers d'éleveurs ont convergé vers les préfectures par convois de plusieurs dizaines de tracteurs à travers toute la France, avec la ferme intention de se faire entendre.

Depuis des semaines, ils dénoncent la guerre des prix, tirés toujours plus bas, que leur inflige la grande distribution, ainsi que ses marges confortables des supermarchés réalisées sur le fruit de leur labeur.

Ils estiment que les trop faibles prix de la viande, de porc comme de bœuf, ne leur permettent pas de couvrir leurs coûts de production. Le revenu des producteurs de viande bovine a ainsi chuté à environ 12.000 euros par an, selon la FNSEA.

"Comment ne pas se sentir trahis alors que tous les opérateurs et les distributeurs, en présence du ministre, ont juré, la main sur le cœur, que les producteurs seraient mieux payés demain", a commenté Jean-Paul Goutines, président de la FDSEA Pays de la Loire.

Un vrai malaise

Dans plusieurs villes de l'Ouest, leurs rassemblements ont donné lieu à des débordements. En Dordogne, ils étaient une petite centaine en tout, répartis entre les villes de Périgueux et Bergerac.

A Quimper, près de 300 agriculteurs se sont rassemblés devant la préfecture. Dans la soirée, les esprits se sont échauffés, rapporte France Bleu Breizh Izel. Les producteurs auraient allumé des feux dans la ville, arraché des panneaux et bloqué la circulation. Ils ont également renversé une voiture de police. En périphérie de la ville, un supermarché a été dégradé, ainsi que les abords d'une laiterie. Il n'y aurait pas eu d'interpellation.

A Saint-Brieuc, Xavier Beulin, le président du principal syndicat agricole FNSEA a été chahuté par les éleveurs énervés et désespérés.

"Dès ce soir, on est en capacité de rappeler à l'ordre les opérateurs", a-t-il affirmé aux manifestants, en proposant de faire du mois de septembre, si le bilan n'est pas positif, "un mois de protestation comme on n'en a pas connu depuis longtemps en France".

"Si on attend le mois de septembre, on sera pas la moitié", s'est écrié un éleveur. Et de rappeler à Xavier Beulin, exploitant céréalier, qu'il n'était pas du même monde qu'eux. "Aujourd'hui, c'est le soir des éleveurs, pas des céréaliers", lui a-t-il dit.

Les céréaliers ont depuis des années des revenus confortables, sans rapport avec ceux des éleveurs.

A Rennes, ils étaient dans la soirée plusieurs centaines, avec quelque 250 tracteurs, selon Cédric Henruy, secrétaire adjoint de la FDSEA d'Ille et Vilaine, "signe", à ses yeux, "d'un vrai malaise dans les campagnes, d'un ras le bol financier, environnemental et administratif". Des bombes agricoles ont retenti et les éleveurs se sont répartis en plusieurs groupes pour cibler plusieurs supermarchés et un abattoir.

D'après : http://www.sudouest.fr/2015/07/03/panneaux-arraches-voitures-renversees-les-agriculteurs-haussent-le-ton-1985571-705.php

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