03 juillet 2015

Grèce : vers une Révolution Nationale ?

La décision du gouvernement grec d'organiser un référendum sur l'acceptation ou non des nouvelles mesures exigées par les créanciers ( Fond Monétaire International, Banque Centrale Européenne, Commission Européenne ) pourrait constituer un tournant de l'histoire de ce pays mais également de celle de l'Europe dans son ensemble.

Le Parlement grec a approuvé, dans la nuit du samedi 27 juin 2015 au dimanche 28 juin 2015, par 178 voix sur 300 (120 ont voté contre et 2 se sont abstenus) la tenue du référendum. Celui-ci aura lieu le 5 juillet 2015.

Les députés du gouvernement regroupant les post-communistes de Syriza et les Grecs indépendants ( Droite Patriotique ) ont voté pour le référendum ainsi que ceux du parti nationaliste Aube dorée. Les conservateurs de la Nouvelle Démocratie, les socialistes du Pasok, les communistes du KKE et le parti centriste Potami ont voté contre. Ce vote traduit le développement empirique d'un "Front Grec" contre les menées des forces de l'Usure, leur centre de commandement atlantiste et de leurs relais politico-médiatiques en Europe. Ceux-ci ont immédiatement engagé une campagne de menaces et de dénigrement du gouvernement Tsipras.

Tous les acteurs politiques ont à l'esprit les conséquences géopolitiques d'un "GREXIT" ( sortie de la Grèce de la zone euro, voire de l'UE) que le récent rapprochement du gouvernement grec avec la Russie laisse entrevoir. L'orientation prise par le nouveau régime grec ne peut que déplaire à Washington et à sa colonie bruxelloise. Si la Grèce venait à tourner le dos à l’OTAN, elle pourrait devenir un lien géographique entre la Russie et son allié des Balkans, la Serbie – un processus qui permettrait de relier les trois nations chrétiennes-orthodoxes, la Russie, la Serbie et la Grèce. Les ambassades occidentales sont donc déjà à l’œuvre pour une "révolution colorée" en Grèce, similaire à la tentative récente effectués en Macédoine ( qui s'est soldée par un échec ) ou celle actuellement en cours en Arménie. Si la grande question est l'attitude des forces armées et de la police ( chacune traversées par des "influences" contradictoires ), Alexis Tsipras pourrait être trahi par certains de ceux qui l'ont fait roi car parmi eux, outre certains membres de son équipe gouvernementale, se trouvent les éléments subversifs ( groupes gauchistes, organisations antiracistes, masses immigrées manipulées, noyaux islamistes etc ..) traditionnellement liés aux services atlantistes et voués à la déstabilisation des régimes non-alignés. Cette contradiction pourrait se révéler fatale au chef de la gauche radicale.


Au cœur de la fournaise, au milieu de leur peuple, les Nationalistes de toutes tendances entendent écraser toute velléité atlantiste en Grèce et incarner une alternative révolutionnaire. Parmi eux, nos camarades d' Ethniko Metopo qui, réunis en Conseil National extraordinaire dès l'annonce de la tenue du référendum, ont adopté la résolution suivante :

Notre pays a été confronté pendant des années à une condition douloureuse, dont sont responsables deux facteurs principaux :

a) Les Centres internationaux . L'Union européenne, la Banque centrale européenne, principale expression de la Commission européenne de l'UE, le Fonds monétaire International et un certain nombre d'intérêts majeurs du capital financier et des affaires internationales.

b) La classe politique dans le pays. L'ensemble du spectre politique, qui de par sa servilité et son attitude criminelle, a transformé le pays en un protectorat. Un processus qui a duré des décennies et a culminé au cours des cinq dernières années.

Après l'élection du 25 Janvier et la prise du pouvoir par la coalition SYRIZ.A- AN.EL s'est poursuivie une politique qui a progressivement conduit à la détérioration de l'économie et de la position du pays. Nous sommes arrivés au point où les prêteurs voulaient imposer leurs vues sans le moindre sens de la réalité grecque.

Dans la question proposée du référendum sur l'acceptation ou le rejet de la proposition de centres étrangers nous appelons à répondre résolument NON. Aucune proposition de nouvelles mesures de plonger le pays dans la récession, la pauvreté, les catastrophes, ne doit être acceptée.

Ceci implique le rejet du système européen, qui a évolué pour devenir un tyran par des décisions que la Grèce ne peut pas contrecarrer, à travers des mécanismes qui guident nos fortunes sans aucune élection ni légitimité nationale et populaire. Cette monstruosité de la bureaucratie des puissants intérêts commerciaux et les grands États, qui considère notre pays comme une seconde zone de périphérie et le problème grec comme une question de chiffres et d'amortissement, doit maintenant nommée telle qu'elle est, une dictature et non la "famille Européenne" décrite par certains rêveurs.

Nous condamnons également la politique irrationnelle, fragmentée et aventuriste de la coalition, qui, au lieu de mettre en avant les intérêts nationaux d’emblée, est allée aux négociations avec une attitude conciliatrice, maintenant la population dans l'illusion avant de réaliser ce qui était évident dès le début.

Pour le référendum, nous invitons toutes les grecs à voter Non

NON aux ultimatums d'allégeance.

Non à l'abolition de la souveraineté nationale.

NON au système politique défaillant et destructeur.

Ethniko Metopo ( 29 juin 2015 )


L'évolution de la situation politique en Grèce, l'effet domino qu'elle ne manquera pas de susciter dans tout le sud européen, provoqueront immanquablement un empirique "partage des eaux" entre les laquais de la dictature financière apatride ( quelle que soit leur étiquette officielle et publique ) et les forces authentiquement révolutionnaires décidées à "briser les chaines de l'Usure ", vouées à catalyser l'insoumission populaire, et dont la convergence stratégique, mais aussi idéologique voire métaphysique ( Athènes, Rome, Moscou contre Wall Street ) accouchera, au terme d'un processus de type alchimique ( purificateur et coagulant ) d'un Bloc Continental de puissance lui-même ferment d'un renouveau civilisationnel Européen. Un processus contre-subversif au sein duquel Tsipras et ses épigones gauchisants auront joué un rôle "d'idiots utile", avant de rejoindre les poubelles de l'Histoire.
 

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