18 juin 2015

Wabi Sabi


 
On retrouve le Wabi Sabi sans le Taoisme et le bouddhisme Zen. Ce mot n’est pas traduisible, comme nombre de mots japonais, tant les idées résonnant derrière ces deux mots sont complexes et les sens nombreux.

Il faut expérimenter Wabi Sabi afin de le reconnaître. On peut le découvrir par la pratique plutôt que de le saisir par la pensée. Il peut s’appliquer à tant de choses ou de moments. Mais une fois que l’on a perçu, ressenti, il est aisé de le reconnaître et d’en imprégner sa vie.

Il vise à voir la beauté de la vie et se ses manifestations dans son caractère simple, naturel, imparfait et éphémère. Il vise un retour à une simplicité et à une sobriété paisible pouvant influencer positivement l’existence.

Wabi Sabi nous montre comment l’instant peut prendre une forme unique par l’effet du hasard et de l’imperfection. La beauté ainsi ne réside pas dans la perfection mais dans la singularité. Wabi Sabi est la beauté que l’on peut ressentir devant le changement perpétuel et inéluctable du monde.

Deux belles histoires illustrent le Wabi Sabi. C’est Sen no Rikyû, qui instaura la cérémonie du thé japonaise, qui nous les offre.

« Takeno Jo-o demanda à Sen no Rikyû de mettre de l’ordre dans le jardin. Rikyû s’y employa avec zèle et travailla tout le jour. Son travail terminé, il contempla son œuvre : tout était parfait et irréprochable. Pourtant, il manquait encore quelque chose. Il se dirigea alors vers le cerisier en fleurs et secoua l’arbre, provoquant la chute de quelques pétales qui vinrent se déposer avec douceur sur le sol. »

« Toyotomi Hideyoshi manda Rikyû. Il lui demanda de disposer méthodiquement deux objets : une coupe dorée de forme plate remplie d’eau et une branche ornée de fleurs rouges de pruniers. Rikyû s’empara sans hésitation de la branche de prunier et détacha les fleurs et les fit glisser à la surface de l’eau. Les pétales ainsi dispersés sur l’eau formaient un tableau d’une grande beauté »

Le jardin à la disposition parfaite ne devient unique qu’après la chute de quelques pétales. Le vent les emportera peut-être quelques minutes plus tard dans un souffle, mais c’est l’instant durant lequel s’offre cette vision qui est précieux et qui se transforme en expérience unique.

Les pétales flottant dans la coupe dorée vont également disparaitre, le caractère éphémère du phénomène rend pourtant le moment inestimable.

(Source : Wabi Sabi, trouver le bonheur au-delà de l’imperfection – Christopher A. WEIDNER – Le courrier du livre – 2007)

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