28 juin 2015

Business : Le laboratoire Roche engage un bras de fer avec les autorités françaises

Le groupe suisse attaque le décret qui permet d'utiliser son anticancéreux Avastin pour traiter, à prix réduit, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

Le choix du traitement de la DMLA ou dégénérescence maculaire liée à l'âge tourne au bras de fer entre le laboratoire suisse Roche et l'Agence française du médicament (ANSM). Alors que l'ANSM a annoncé jeudi que, dès septembre, la DMLA pourrait être traitée par l'anticancéreux Avastin dans le cadre d'une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), Roche a annoncé vendredi avoir attaqué le décret qui permet de recourir à l'Avastin pour soigner cette maladie des yeux de plus en plus répandue.

La décision de l'ANSM est d'ordre économique. La molécule de l'Avastin (bevacizumab) est très proche de celle utilisée dans le Lucentis, le traitement officiel de la DMLA et, ses effets sur la DMLA sont similaires. Mais, alors que l'Avastin revient à moins de 40 euros par traitement pour soigner la dégénérescence maculaire liée à l'âge, l'injection de Lucentis, coûte, elle, près de 800 euros. Elle est donc vingt fois plus onéreuse.

D'autres voies pour baisser les coûts

Roche a toujours refusé de lancer des essais cliniques pour tester l'Avastin contre la DMLA, arguant qu'il existe d'autres médicaments tels que le Lucentis, commercialisé par le laboratoire Novartis, ou encore l'Eylea, un traitement beaucoup moins utilisé de Bayer. Sans l'avouer, Roche a aussi un puissant argument économique pour refuser de concurrencer le Lucentis. Le laboratoire suisse perçoit en effet des royalties confortables sur les ventes de ce traitement, qui a été développé par l'une de ses filiales avant d'être cédé à Novartis.

Pour défendre sa position dans sa lutte contre les autorités françaises, Roche affirme qu'il n'est pas question pour lui d'être tenu pour responsable d'un traitement qui n'a pas fait l'objet d'essais cliniques pour l'indication visée. Le laboratoire helvétique assure, par ailleurs, qu'il y a d'autres voies pour baisser les coûts des traitements de la DMLA. Notamment en imposant des baisses de prix aux traitements officiels de la DMLA, en particulier à l'Eylea de Bayer.

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