10 mai 2015

Termonde : Le commissaire oblige les policiers à se rendre à la mosquée, pour mieux comprendre les musulmans...


L’initiative du chef de zone pour s’ouvrir au multiculturalisme divise toutefois parmi le personnel.

On peut même parler de polémique depuis qu’à l’initiative de leur commissaire en chef, tous les policiers de la zone 1010 de Termonde ont reçu l’ordre de visiter une mosquée pour mieux comprendre les musulmans.

L’initiative divise. Une plainte revient souvent : "Je ne trouve pas normal d’avoir été obligé de retirer mes souliers."

"Ne me parlez plus de ces visites de mosquées. Ne serait-on pas mieux inspiré de leur proposer (aux musulmans) de venir voir comment nous, nous vivons ?"

C’est clair : le personnel de la police de Termonde apprécie diversement l’initiative du chef de zone : Paul Putteman a donc décidé d’envoyer cent policiers visiter la mosquée Alhouda à Lebbeke. "Pour s’ouvrir aux musulmans et comprendre leur mode de vie et leurs aspirations. Je veux que nous apprenions à mieux nous connaître. La situation fait que des tensions risquent d’apparaître et des incidents se produire en particulier lors des contrôles et des interventions. C’est le sens de la démarche", confirme M. Putteman.

Concrètement , tous les policiers - hommes et femmes - de cette zone doivent assister à des visites de la mosquée. Ils peuvent poser toutes les questions. La visite inclut celle de la salle de prière. Et c’est là que des difficultés semblent être apparues : "Nous devions retirer nos souliers. Obligés. Et nous, nous n’aurions pas des droits ?"

Devant la levée de boucliers, la deuxième visite a été aménagée. Les policiers n’étaient plus obligés d’entrer dans la salle de prière. Ceux qui le souhaitaient pouvaient rester dans le couloir et suivre les explications avec la porte ouverte.

Mais ceux qui entraient devaient se déchausser. "Beaucoup sont restés à l’entrée, à écouter les explications données depuis l’intérieur de la salle."

"J’ai aussi reçu de très bonnes réactions", insiste Paul Putteman. "Et certains de mes policiers ont été très critiques par rapport à leurs collègues, et même choqués par eux."

Au SNPS, Koen Anraed estime que les sessions mosquées devraient être adaptées. "J’ai reçu des plaintes. Des policiers se rendaient à la mosquée avec un esprit ouvert. Ils sont revenus "amers" (le mot employé est : " dégoûtés" ). Sur les prêches, les prédicateurs, les écoles coraniques, l’image de la femme, le fait - selon certains - de ne pas se serrer la main, les horaires séparés de piscine, etc. […] Beaucoup de critiques parmi les plus vives provenaient des femmes policiers."

Paul Putteman livre son sentiment. "Ce qui aurait pu contribuer à nous rapprocher, chez certains policiers du moins, a plutôt creusé un fossé."

Mais le chef de zone ne renonce pas pour autant à son projet. "Quatre nouvelles sessions auront lieu dans un avenir proche."

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