10 mai 2015

Mimiliband…mou!


Si la route du fer est bel et bien coupée, comme le faisait observer je ne sais plus qui à ce cher Georges Bidault, celle du zinc demeure ouverte. Bon, je sais, Georges Bidault ça ne dit plus grand chose à grand monde; pour s’en souvenir il faut avoir connu la Quatrième République ou, à défaut, posséder de solides connaissances historiques…vu la manière dont l’histoire se trouve enseignée de nos jours, inutile de préciser que la longue litanie des présidents du conseil ayant officié entre 1946 et 1958 restera désormais ignorée de la quasi-totalité de nos concitoyens. Seuls les rares étudiant très spécialisés dans la période en question devraient apparaître en mesure de situer Félix Gaillard ou Pierre Pflimlin à la fois dans le temps et dans l’espace politique. Dommage, elle gagne à être connue cette vieille Quatrième, enfant monstrueux du communisme triomphant et de l’aveuglement du corps électoral : le régime d’assemblée, le pire de tous les avatars démocratiques, associé à ce fameux suffrage proportionnel dont tous les grands penseurs genre Méluche et compagnie voudraient à nouveau nous voir gratifiés. Un exécutif complètement découillé, impuissant face au bordel permanent organisé par les Partis Communiste et Socialiste sous l’œil bienveillant des Démocrates plus ou moins Chrétiens qui constituaient l’ineffable MRP, lequel nous tenait lieu de droite en ces temps bizarres; c’était ça la République Française au sortir de la guerre! Encore faut il préciser que le personnel politique de l’époque présentait encore globalement une certaine tenue, le niveau général s’élevait tout de même sensiblement au dessus de ce que nous pouvons connaître aujourd’hui. Jamais on n’aurait vu des ministres du style Najat Belkacem, Roselyne Bachelot, Christiane Taubira, Cécile Duflot…oh putain faut que je trouve un ou deux mecs, merde… ce ne sont pourtant pas les nazes qui manquent…ah tiens, voilà : Harlem Désir, à lui tout seul il en vaut tout un cabinet !

Alors, au fait, pourquoi je vous parle de ça moi? Ah oui, la route du zinc, voilà! Elle était bien ouverte ce matin Derrière Napoléon, ça se bousculait même carrément autour du comptoir de cette brave Thérèse. L’affluence des grands jours! Le ban et l’arrière-ban des habitués, sans compter les amis de passage comme ce vieux Kipettrovici, le cousin du Commissaire Européen dont j’oublie le nom…ah oui, Moscouvessie or something else. Et, cerise à l’eau de vie sur le baba au rhum, notre cher Yves Rognes, mettant à profit la fonte des neiges, venait de descendre de sa montagne afin de respirer un peu autre chose que des vapeurs de shit. Du coup même les nanas se trouvaient de la fête, à commencer par Monique, l’ex-« dame de compagnie » de ce coquin d’Yves, accourue pour tenter de lui remettre le grappin dessus. Afin de célébrer dignement le retour du vieillard prodigue nous mîmes le champagne en perce et l’atmosphère ne tarda pas à retrouver la chaleur des grands jours.

C’est Jean Foupallour qui fit jaillir le sujet de conversation. – « Alors, z’avez vu ? Paraîtrait que ça serait défendu de compter les petits Muz ! Ça veut dire quoi encore ces conneries ? Moi, je pense à Kader, tiens, par exemple, çui-là qui s’occupe de l’entraînement de l’équipe de foot des minimes, ben lui y fait rien qu’à les compter, au stade, histoire de s’assurer qu’il en aurait pas perdu un ou deux dans la bagarre. Je vous jure, hein! Et comment qu’y va faire maintenant, s’y peut plus ? Moi je le vois toujours Kader, l’après midi, quand j’y amène mon petit neveu Dylan -lui, y a pas besoin de le compter, il a pris de sa mère, il est blond et c’est le seul, y se voit tout de suite- putain si vous le verriez, l’entraîneur ! Ahmed: présent…y coche, Béchir: présent…y coche, Djibril: présent…y coche, Mamadou: présent… y coche, Mohamed: présent…y coche, Mohamed: présent…y coche, Mohamed: présent…y coche ». Sur les injonctions comminatoires du vieux Maurice qui lui garantit sans aménité que nous avions tous compris, Jeannot mit un terme à son exposé. Il n’en avait pas moins levé un sacré lièvre.

Soyons justes, depuis quelques jours dans les gazettes et sur les ondes il n’était question que de cela. Robert Ménard, le Maire de Béziers, avait jugé utile de dénombrer les enfants des écoles communales en fonction de leurs prénoms : s’agissant d’un élu apparenté au Front National l’affaire fit tout naturellement grand bruit. Le Président Grotoumou soi même, en déplacement professionnel chez son pote et client le Roi d’Arabie, avait cru bon de condamner avec la plus grande fermeté le « fichage » (sic) des enfants, à partir de leur supposée confession. On n’en était donc plus au comptage mais bel et bien à de sinistres pratiques rappelant les HLPSDNH… Même s’il s’agissait là, à l’évidence, d’une imbécillité d’envergure, la Bien-Pensance en son entier partit illico sur le fichage, la stigmatisation, la discrimination et tout le toutim afin de clouer au pilori virtuel l’affreux Ménard, lequel possède en plus la tronche de l’emploi. Le bistrot s’enflamma donc et la controverse, alimentée par Jean Trentasseur, le Socialo de service, fit trembler les bouteilles. Pour ce dernier les choses apparaissent parfaitement claires : tout ce qui touche à « l’Extrême Droite », comme il dit, porte en soi le sceau de l’infamie et, balayant d’un revers de manche la question faussement naïve de Blaise Sanzel, lequel souhaitait savoir si Taubira gardait également le sceau en question, Maître Trentasseur appela solennellement au salutaire sursaut qui permettrait enfin de terrasser la bête immonde. Belle envolée, du reste, faisant notamment référence aux camps nazis, aux chambres à gaz et aux fours crématoires, ce qui semble tout de même accorder beaucoup d’honneur aux petites statistiques biterroises. Grâce au père Grauburle et au journal qu’il serrait en sa main, nous pûmes toutefois revenir à des considérations moins exaltées : aux termes d’un article tout fraîchement sorti des presses, le taux de petits Musulmans dans les écoles de Béziers s’élèverait à 65% environ avec des pointes à 88% dans certains quartchiers. Ils ont raison les bien-pensants, ce sont des choses qu’il semble préférable d’ignorer pour peut que l’on désire dormir tranquille…

Cependant, la présence parmi nous du pasteur anglican Christopher Assoudey, nous valut alors une intervention propre à rasséréner quelque peu les esprits. Le saint homme, franc buveur et amateur éclairé de femmes ainsi que de fromages à pâte molle, ce qui n’a rien d’incompatible, nous fit alors une relation détaillée des élections qui permirent au Royaume Uni de se débarrasser une nouvelles fois des Socialistes, ceux que l’on qualifie là-bas de Travaillistes. Il nous expliqua notamment qu’en dépit d’un trucage éhonté des sondages, tentative désespérée visant à faire, au dernier moment, basculer l’électorat flottant, les Britanniques avaient voté pour ceux qui les tiraient du pétrin plutôt qu’en faveur de ceux qui les y avaient fourré. L’action de Cameron ayant permis de renouer avec la croissance (2,8% en 2014 s’il vous plait) de faire baisser le chômage de près de 8% au temps des socialos à 5,6% aujourd’hui, de diviser par deux l’énorme déficit budgétaire laissé par ces derniers, d’obtenir un début de hausse des salaires et des investissements, on ne voit pas trop comment les Anglais auraient pu le foutre dehors pour le remplacer par Miliband et sa bande, lesquels, en bons socialistes, prévoyaient surtout d’augmenter les impôts. « Vous autres Français commettez de temps à autres ce genre d’erreur, nous confia le bon pasteur, mais c’est génétique, on n’y peut rien… D’ailleurs, ajouta-t-il, votre président scootériste n’a pas manqué de téléphoner à ce brave Cameron pour le féliciter…et lui demander vertement de se calmer sur le brexit-referendum (1)… c’est vrai qu’il en trimballe une jolie couche votre gros mollusque! »

-« En tout cas Mon Révérend, lui rétorqua Jean Foupallour, le Vermot du vermouth , votre Cameron il a gagné les Diaz dans le nez et votre Mimile y bande…mou à ç’t’heure! » Le Révérend en demeura comme deux ronds de flan : des olibrius de ce calibre il ne savait même pas que ça existait !

Que ce Dimanche vous couvre de bienfaits.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN


(1) Le référendum promis pour 2017 sur la sortie de l’Union-Européenne.

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