Proche de Julien Dray, lui aussi issu de la LCR, Harlem Désir participe avec lui au club de réflexion Question socialiste, formé par d'anciens militants trotskistes se situant désormais à l'aile gauche du PS. Il devient en 1984 le président de l'association SOS Racisme, poste qu'il occupe jusqu'en 1992. Sa forte médiatisation fait de lui à l'époque une personnalité majeure du mouvement associatif. Pierre Bergé, sponsor de SOS Racisme, déclare alors : « Harlem Désir est un des moments de la conscience humaine. Il est aussi un des moments de l'honneur de la France ». Sous la présidence de Harlem Désir, SOS Racisme est un mouvement très présent dans les médias, habitué des manifestations à grand spectacle — notamment des concerts de musique — et pratiquant un discours principalement basé sur des « valeurs de sympathie ». Initialement axé sur la promotion du métissage culturel, le discours d'Harlem Désir évolue avec les années vers une défense des droits de l'homme plus classiquement républicaine. En 1987, il est l'invité de l'émission L'Heure de vérité, à laquelle il assure un succès d'audience, sa prestation étant considérée comme un « carton » en termes de communication politique. La notoriété d'Harlem Désir lui permet, à l'époque, d'être présenté comme un « porte-parole de la jeunesse » par certains médias, qui vont jusqu'à parler de « Génération Désir ». En 1990, il pousse SOS Racisme à prendre position contre la guerre du Golfe, ce qu'il considère a posteriori comme une erreur.
De novembre 1986 à octobre 1987, il occupe la présidence de SOS Racisme tout en étant salarié par l'« Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants », basée à Lille en tant que « formateur permanent » et il perçoit pour cet emploi fictif, un salaire mensuel net de 8 900 francs. Cela lui vaut d'être condamné, le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux. Harlem Désir aurait également bénéficié d'une amnistie de François Mitterrand concernant une dette de 80 000 francs au Trésor public, relative à des amendes de stationnement (décision de justice du 9 mai 1992) alors qu'il était président de SOS Racisme.
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