07 avril 2015

Madagascar : la lutte des paysans contre la faim

Un chapeau de paille sur la tête pour se protéger du soleil menaçant, les bras ramenés en arrière, Liamaré semble perdue au milieu de son champ qui surplombe Makifa, un hameau de 305 habitants dans le district de Tsihombe, à l’extrême sud de Madagascar. Sur ce terrain de près de deux hectares, elle a semé du maïs, du niébé et un peu de mil dont elle espérait une moisson abondante. Seulement, la sécheresse qui sévit dans la région depuis décembre 2014 a tout emporté, et sa plantation n’est plus qu’une vaste surface désertique.

Comme d’autres paysans, Liamaré a eu une mauvaise récolte. Pour acheter de quoi nourrir les huit personnes dont elle a la charge, cette cultivatrice d’une petite cinquantaine d’années confie avoir bradé la moitié des six têtes de zébus qu’elle possède et quelques ustensiles de cuisine.

Le 20 mars 2015, le Programme alimentaire mondial (PAM), l’agence onusienne de lutte contre la faim, a déclaré tout le Grand Sud de Madagascar en situation de crise alimentaire aiguë. Selon ses estimations, près de 200 000 personnes sont affectées, dont 40 000 enfants de moins de 5 ans. Afin de continuer ses actions d’urgence, le PAM estime ses besoins à 3,5 millions de dollars (3,2 millions d’euros) pour une période de trois mois.

« Avant ce choc, 13 % de la population ne faisaient déjà qu’un seul repas par jour. Depuis le mois de janvier, ce chiffre est monté à 47 % et la situation va se dégrader davantage, déclare Enrique Alvarez, le coordonnateur du PAM à Ambovombe, le chef-lieu de la région de l’Androy, au sud du...

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