Un policier allemand accusé d'avoir tué et dépecé, apparemment à sa demande, un homme rencontré sur un site dédié au cannibalisme, a été condamné mercredi à 8 ans et demi de prison. « Il a été reconnu coupable de meurtre et d'avoir porté atteinte au repos des morts », a annoncé la présidente de la Cour, Birgit Wiegand.
Le parquet avait requis une peine de 10 ans et demi d'emprisonnement contre Detlev Günzel, 57 ans, considérant que le mobile de son crime était « la satisfaction du désir sexuel », qui rentre dans la définition d'un « meurtre aggravé ». L'accusation avait réclamé 15 ans, généralement le maximum pour un meurtre, ce que le procureur a jugé élevé, la victime ayant manifesté clairement son désir de mourir.
Affaire macabre
Cette affaire macabre jugée depuis fin août à Dresde (est de l'Allemagne) a attiré l'attention de la presse du monde entier, lorsqu'elle avait été révélée en 2013.
M. Günzel, père de trois enfants déjà adultes et décrit comme sympathique, généreux et d'une politesse constante par ses voisins, est accusé d'avoir tué sa victime, Wojciech Stempniewicz, un consultant de 59 ans d'origine polonaise chez lui en novembre de cette année-là.
Selon l'accusation, il a ensuite découpé son corps en petits morceaux et l'a enterré dans le jardin de sa maison de Hartmannsdorf-Reichenau, un petit village situé près de la frontière tchèque.
Un film d'horreur
Au moment des faits, M. Günzel, policier pendant 30 ans, a réalisé une vidéo, qualifiée d'« horreur pure » par les enquêteurs.
Ce film de 50 minutes, diffusé en cours d'audience, montre à un moment l'accusé couvert de sang marmonner : « je n'aurais jamais pensé tomber si bas ».
M. Günzel a fondu en larmes au moment de la diffusion du film, ont raconté des observateurs du procès, déclarant à la présidente du tribunal, Birgit Wiegand : « je ne prétends pas être totalement innocent, c'est la plus grande erreur de ma vie mais je ne suis pas un meurtrier ».
« Numéro un pour la viande exotique »
Günzel et sa victime avaient fait connaissance un mois avant leur rencontre par le biais d'un site internet où les utilisateurs peuvent partager leurs fantasmes de cannibalisme.
Un simple clic sur cette plate-forme qui se targue d'être « numéro un pour la viande exotique » leur permettait d'accéder à une boîte de dialogue, s'ils souhaitaient aller au-delà de leur imagination.
Au cours des débats, la défense de M. Günzel a plaidé que la victime, qui avait depuis longtemps exprimé son désir de mourir, s'était elle-même donné la mort par pendaison, dans la cave de l'accusé avant que celui-ci use d'un couteau puis d'une scie électrique sur l'homme baillonné et ligoté.
Les enquêteurs ont confié aux juges qu'ils n'étaient pas en mesure de déterminer avec certitude les causes de la mort en raison de l'état du corps de la victime.
L'affaire a levé le voile sur un monde trouble, échangeant en ligne sur des pratiques sexuelles glauques et sanglantes, qui cependant restaient d'habitude de purs fantasmes.
D'autres familiers de la plate-forme internet qui avaient discuté avec l'accusé ont témoigné qu'il avait finalement renoncé à ce qu'ils avaient convenu avec lui, lorsqu'ils étaient venus le voir.
Cochon
Günzel et Stempniewicz avaient intensément échangé en ligne puis par téléphone avant de se mettre d'accord sur la date fatidique du 4 novembre.
Leurs mails portaient le titre « Schlachtfest », un mot allemand désignant une fête campagnarde organisée après l'abattage du cochon. Et dans ces échanges, Günzel était « Caligula 31 » et Stempniewicz « Heszla-Longpig ».
L'affaire a réveillé en Allemagne le souvenir du « cannibale de Rotenbourg », Armin Meiwes, qui en 2001 avait châtré, assassiné, éviscéré et en partie consommé un Berlinois consentant de 43 ans. Il avait été condamné à la perpétuité.
Source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.