Les faits se sont déroulés à la mi-journée non loin de l’entrée de l’école maternelle Alain-Fournier, rue de la Briqueterie, «dans le hall de la partie logement» de l’établissement où la directrice a son domicile, selon une porte-parole du rectorat de Paris.
«Très choquée», l’enseignante, qui a reçu trois coups de couteau, a été «hospitalisée» et «son état est stable», a précisé cette porte-parole. Un cordon de sécurité a été mis en place, et la rue était bouclée par la police jeudi après-midi. L’auteur présumé des faits était «très défavorablement connu des services de police» et a effectué quatre ans de prison, notamment pour des faits de violence avec arme, selon la source policière. On ignore pour l’instant si l’agression a un motif crapuleux ou si la directrice était visée en raison d’un conflit lié à l’enfant de l’agresseur, scolarisé dans cette école située dans un quartier populaire.
Les élèves n’ont a priori pas vu la scène
En cette période de vacances, l’école accueillait ce jeudi 37 enfants en centre de loisirs, mais ils n’ont pas assisté à la scène, selon le rectorat. «Même si les enfants n’ont a priori pas vu la scène, on n’exclut pas que certains aient pu voir à distance la directrice s’écrouler», a dit pour sa part la ville de Paris, annonçant la mise en place d’une cellule psychologique par la médecine scolaire. L’enfant de l’agresseur présumé était lui absent au moment des faits, a précisé une source proche du dossier.
«Je mets de temps en temps mon fils au centre de loisirs. C’est très calme, propre, les gens sont sympas», a témoigné Hamidouch Mekraza, un père de famille du quartier. La directrice, qui a pris ses fonctions dans l’école «depuis la rentrée 2012», selon un autre parent qui a souhaité rester anonyme, est «très efficace, respectée, à cheval sur le règlement».
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a condamné «avec la plus grande fermeté cet acte odieux et lâche», apportant son soutien à la directrice, la communauté éducative et aux enfants qui «ont pu être confrontés à cet acte de violence». Elle a aussi remercié le gardien, les animateurs et les personnels de la cantine «pour le sang-froid dont ils ont fait preuve en apportant les premiers secours».
Plus de 10% des personnels éducatifs ont déjà été menacés
La ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, qui a dépêché sur place le directeur académique des services, «se tient informée en temps réel de l’état de santé» de l’enseignante et devait s’entretenir avec elle, selon son ministère.
En juillet, une institutrice de maternelle avait été poignardée à mort à Albi (Tarn), devant ses élèves, par une mère souffrant de troubles psychiatriques. Cet homicide avait provoqué une vive émotion en France. La semaine dernière, c’est en Seine-Saint-Denis que des enseignants ont décidé de suspendre les cours après des violences et agressions dans leur collège. Le 6 février, une enseignante avait notamment reçu un coup à la tête, porté par un élève.
Selon une étude de l’Insee menée entre 2007 et 2013, plus d’une personne sur dix travaillant dans l’Education nationale déclare avoir fait l’objet de menaces et d’insultes, soit près de deux fois plus que dans l’ensemble des autres professions. Dans les écoles, les enseignants sont le plus souvent la cible des adultes, principalement des parents.
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