26 février 2015

Mystérieuse hécatombe de poissons


« Lundi matin, à la première heure, nous avons constaté la mort d’un certain nombre de petits poissons dans le bief 16-17, où est implanté le port de plaisance de Wolfersdorf » , relate un agent des Voies navigables de France.

La Fédération de pêche du Haut-Rhin a été immédiatement alertée et a dépêché un agent pour réaliser des prélèvements, qui sont en cours d’analyse.

Les brèmes et les gardons mais pas les carpes

Entre lundi et mardi, le nombre de poissons morts flottant à la surface s’est accru.

Hier matin, le maire de Wolfersdorf, Claude Jud, le maire de Dannemarie, Paul Mumbach, le maire de Manspach, Dany Dietman ainsi que des représentants de la Brigade verte, de la Fédération des pêcheurs, du conseil général et des gendarmes, présents sur place, n’ont pu que constater l’hécatombe de centaines de brèmes et de gardons aux abords de l’écluse, située en aval du port, alors que les carpes, nombreuses à cet endroit, ne semblaient pas avoir été atteintes.

« Nous n’avons constaté aucune présence d’hydrocarbure ni de mousse. Je ne pense pas que ce soit un phénomène climatique qui soit responsable de ce phénomène » , a indiqué le capitaine des sapeurs-pompiers de Saint-Louis, Virginie Arnold, spécialiste des risques chimiques, présente sur les lieux aux côtés du chef de groupe du centre de secours de Dannemarie, Stéphane Cybinski. « Nous avons vérifié le canal en amont et n’avons rien constaté d’anormal. »

« Cette pollution est grave » , estimait un pêcheur qui avait découvert un poisson-chat sur le flanc. Si cette espèce remonte à la surface, la plupart des poissons vivants dans le port de plaisance vont mourir ». « On peut d’ores et déjà estimer que le frai, qui se déroule généralement en mai et en juin, est très compromis » , ajoutait avec pessimisme un autre pêcheur.

Les pêcheurs du secteur redoutent une catastrophe piscicole d’ampleur. « Ce mardi matin, on a vu des mouettes recracher aussitôt leurs prises. » « Des analyses physico-chimiques de l’eau sont en cours pour tenter de déterminer la présence de métaux lourds. Nous avons également prélevé des poissons car ils présentent des rougeurs sur la partie ventrale et autour de la bouche. Pour le moment, nous ne connaissons pas l’origine de la pollution », a expliqué Thierry Schmerber, de la Fédération de pêche.
« On ne peut pas encore parler de pollution »

« Pour l’heure, nous n’avons pu constater qu’une forte mortalité de poissons » , a précisé pour sa part Patrick Bohn, chef de garde à l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema). On ne peut pas encore parler de pollution. »

« Seules quelques espèces qui vivent dans le canal ont été retrouvées mortes », s’étonne Daniel Dietman, maire de Manspach et président du Syndicat mixte pour l’aménagement et la renaturation du bassin-versant de la Largue (Smarl). « Pour l’instant, nous n’avons pas constaté de dégâts dans la Largue qui est connectée au canal. »

Les mesures du potentiel hydrogène (pH) et de la teneur en oxygène de l’eau n’auraient rien révélé d’anormal. Cette mortalité de poissons semble limitée au port de plaisance de Wolfersdorf-Dannemarie, aménagé entre les écluses 16 et 17 du canal du Rhône-au-Rhin et dans lequel, en hiver, on peut compter une vingtaine de bateaux à quai. Les résultats des analyses devraient être disponibles dans les prochains jours. 
 

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