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Le président russe Vladimir Poutine s'est rendu hier à Budapest pour s'entretenir avec le premier ministre hongrois Viktor Orban et le président Janos Ader, écrit mercredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
La visite du leader russe a commencé par des négociations avec Viktor Orban, d'abord en tête-à-tête puis en comité restreint, et enfin dans un cercle élargi lors d'un déjeuner de travail.
D'après le porte-parole du gouvernement hongrois Zoltan Kovacs, les deux leaders ont porté leur attention sur la politique énergétique de la Hongrie. L'accord actuel de long terme concernant les livraisons de gaz russe vers la Hongrie expirant en 2015, les parties ont évoqué un prolongement éventuel du contrat existant ou la signature d'un nouveau texte. Dans le contexte des prix imprévisibles sur le marché mondial de l'énergie, Budapest tente de signer avec Moscou un "contrat le plus souple possible".
La démocratie et les droits de l'homme sont restés hors de l'ordre du jour: d'après Zoltan Kovacs, il s'agit des affaires intérieures de la Russie. Qui plus est, la visite de Vladimir Poutine à Budapest ne signifie pas que la Hongrie remet en question ses engagements européens ou atlantiques. Mais "c'est exactement l'objectif du président russe", estime l'opposition hongroise qui a surnommé Viktor Orban "petit Poutine".
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Selon Dmitri Danilov, chef du département de la sécurité européenne à l'Institut de l'Europe auprès de l'Académie des sciences de Russie, il est peu probable que la Russie tente de former une "cinquième colonne" ou de faire entrer un cheval de Troie au sein de l'UE grâce à la Hongrie: "S'il était tout à fait possible de créer une plateforme politique antirusse unifiée en UE après le rattachement de la Crimée à la Russie, il est actuellement évident qu'il existe des intérêts nationaux différents qui torpillent l'unité de l'UE, indépendamment de la position de Moscou. Si l'Allemagne est prête à subir des pertes à cause de la politique de sanctions, la Hongrie, dont l'économie est orientée vers le marché russe, ne peut plus le supporter. L'UE sera de plus en plus poussée vers la recherche de moyens constructifs pour résoudre la situation actuelle et renoncer à la logique de sanctions. La Hongrie et plusieurs autres pays tenteront de s'en débarrasser malgré les critiques de Bruxelles".
Par ailleurs, Vladimir Poutine et Viktor Orban ont évoqué la construction de deux nouveaux blocs énergétiques de la centrale de Paks, ce qui constitue encore une preuve de l'intérêt de la Hongrie à coopérer avec la Russie. Le coût du contrat se chiffre à près de 10 milliards d'euros, dont 80% seront assurés par un crédit russe, explique Iouri Ouchakov, assistant du président russe.
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La centrale de Paks produit déjà 40% de l'électricité en Hongrie. Son élargissement permettra de réduire les tarifs énergétiques et de renforcer la sécurité énergétique du pays. Sans parler de la création de 10 000 emplois.
L'été dernier, Viktor Orban avait salué le modèle efficace de la Russie et annoncé la création en Hongrie d'un État "non-libéral" dont les valeurs principales seraient la nation, l'unité et le travail. En outre, il s'est récemment prononcé pour un enregistrement spécial des ONG financées de l'étranger, tout comme en Russie. Viktor Orban évite toute critique de Poutine et souligne qu'il voudrait des relations plus "claires, correctes et équilibrées" avec la Russie. C'est pourquoi il accueille chaleureusement le leader russe à Budapest.
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